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Lutte des classes et révolutions...

4 Octobre 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

L'erreur communément commise, c'est de croire que les troubles politiques, les révolutions font chuter les "richesses" nationales, et qu'en cela, elles sont à éviter, car on vit plus mal pendant qu'avant.

 

Le seul problème c'est que c'est faux. La révolution russe éclate en 1917, la production s'est effondré en 1916, comme s'était effondré la production industrielle à la fin des années 1780, sous l'effet -déjà- du libre échange, et Benjamin Franklin a mis l'accent sur la misère répandue par la sujétion des colonies américaines sous le joug de la banque d'Angleterre.

 

Aujourd'hui, mécaniquement, 80 % de la population vit mal. Sur les 20 % restant, 1 % voit sa part progresser et elle devient, de plus, agressive.

 

En réalité, ce qui est en jeu, c'est la foi.

La foi dans le système qui s'écorne. La dernière guerre gagnée de Louis XVI ne lui apporta pas de répit. 

Qui croit encore au système ? Quelques idiots et quelques gens non informés.

 

Aujourd'hui, dans les "situations alternatives", voulues ou obligées, on s'aperçoit que le soubassement, c'est que les gens qui les appliquent ne croient plus au système et cherche une solution.

Cela va de ces New-yorkais, qui font les poubelles, jardinent, ou de ces agriculteurs qui passent au bio. j'appelerais ça le syndrome de Candide.

 

Je me rappelle une conversation en 1987 avec un vieux paysan (1920-2007), il m'avait dit à l'époque que son fils avait fait une erreur : il avait bâti une exploitation ultra-moderne en pleine campagne. Pour le vieux paysan, il avait perdu le lien avec les clients quand il s'était installé et ne leur vendrait plus rien, alors que pour lui, finalement, pendant toute ça carrière, ce sont ces ventes directes qui l'avaient fait vivre. 

 

J'en citerais aussi un autre qui n'osait plus vendre ses veaux à des particuliers. Il savait trop avec quoi il les nourrissait...

 

Comme toutes les activités, il faut éviter l'écueil, n'avoir qu'un client et le surrendettement. Les banques agricoles n'avaient que trop tendance à dire "oui", et le producteur s'apercevait qu'il était esclavagisé...

 

Qu'est ce que la richesse d'ailleurs, dans notre pays, et les pays occidentaux ? Imaginons une faillite monstrueuse, un "reset" général, que verait on ?

D'abord que 50 % des prix de nos produits sont causés par l'endettement, que les quelques 30 % du revenu des ménages qui passent dans l'immobilier ne sont qu'une convention comptable.

En 1945, les loyers ne représentaient que 1.5 % du pib. On aurait multiplié ceux-ci par vingt, la richesse globale n'aurait pas bougé d'une semelle.

 

D'ailleurs, désormais, le vent économique a tourné. Je conseillerais à certains d'aller voir le prix des légumes venant d'Afrique sur les marchés.

Il parait qu'on les produit là-bas pour qu'ils soient moins chers...

 

En réalité, il existe une difficulté, c'est de comprendre quand la modernité d'hier devient le symbole le plus achevé du "vieux con".

Mathématiquement, le sort aussi en est emballé. A quoi cela sert d'habiter un pays "riche" si on est soi-même pauvre ? Pour avoir le plaisir de voir les 1 % se goinfrer au "Foutriquet's" ?

 

Respecter la règle, c'est obéir au 4 ou 5 personnes qui composent le "marché", et jeter aux orties la démocratie.

Il n'y a qu'un seul maitre, c'est la volonté du peuple, "vox populi, vox deï", bien que des beaux esprits prétendent le contraire aujourd'hui.

 

Faut il le rappeler, la démocratie est loin d'être paisible et jefferson disait que son arbre devait être rafraichi parfois du sang des tyrans et des patriotes.

De plus, il est très marrant aussi de voir les riches de l'époque qui amassent un gros rien du tout, la monnaie fiduciaire, plutôt que de se voir "taxer" pour faire perdurer le système qui, justement, garantie cette monnaie fiduciaire et leur propre richesse...

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T
<br /> Pour le reste, oui, arrêtons avec le défaitisme, c'est une stratégie de démoralisation du systéme pour contrer la résistance.<br /> Je suis d'accord avec Boréas, si la révolte générale du peuple est a exclure, sa menée par une nouvelle élite me parait la voie historique la plus probable.<br /> Finalement, en plus d'avoir des crypto-communistes sur ce site, il y a des léninistes.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Il y a surement une différence fondamentale entre l'ouvrier du temps passé et le francais contemporain.<br /> C'est la taille de leurs couilles pour l'image vulgaire et tellement parlante.<br /> <br /> Pas besoin d'être super cultivé pour monter une barricade, par contre, les couilles sont nécessaires.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Avant de prendre l'avion pour Athènes, tu devras prendre de la monnaie locale : des yuans !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Rahhhhh mon rêve ! Le voyage all in one : L'Asie dans la Grêce.<br /> Merci BA pour ce cadeau magnifique<br /> ;)<br /> PS: au fait je prend quoi comme monnaie pour le voyage ?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Gagné !<br /> <br /> Namor a gagné un voyage en Chine !<br /> <br /> Namor a gagné un voyage dans une très belle région de la Chine, très touristique : il pourra visiter Le Pirée, Athènes, Delphes, Olympie, ...<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Réponse Jeu de "l'expression culte"<br /> <br /> Contre toute attente ...<br /> <br /> J'ai juste ?<br /> ;)<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Le jeu de « l’expression-culte ».<br /> <br /> Dans cet article de Boursorama.fr, « l’expression-culte » est cachée.<br /> <br /> Saurez-vous retrouver « l’expression-culte » ?<br /> <br /> USA : destructions surprises d'emplois dans le secteur privé.<br /> <br /> Contre toute attente, le secteur privé américain a supprimé 39.000 emplois en septembre, d'après l'enquête mensuelle du cabinet de services aux entreprises ADP. Par comparaison, les économistes<br /> anticipaient au contraire 20.000 créations d'emplois en moyenne.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=39390fc872310abb202f279c289c3627<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Merci La Gaule pour cet éclaircissement – j’ignorais l’autre aspect du Mai 68 mais je suis excusable pour des raisons objectives.<br /> Je vous rejoins également sur le deuxième point ; bonne continuation. Wait and see.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> @ sclavus<br /> <br /> 1)<br /> D’accord avec vous mais n’oubliez pas qu’il y eut deux mai 68 : celui des « lopettes » comme vous dites (le problème est que les lopettes ont grandi et ont pris le pouvoir depuis trente ans),<br /> grotesquement célébré il y a deux ans, et « l’autre » mai 68, dont les clercs se sont bien gardés d’entretenir le souvenir. Ce fut celui impulsé par les ouvriers et qui aura été tout bonnement la<br /> plus grande grève connue de l’histoire, puisque certains pensent même que le chiffre de 9 millions de grévistes était a minima. Ce phénomène incroyable a bien failli tourner à la catastrophe<br /> historique le 11 juin 1968, quand les ouvriers-paysans-chasseurs ont convergé sur Sochaux avec les fusils dans les coffres, suite au flingage à mort de deux des leurs. Si la direction a tout lâché<br /> dans les heures qui suivaient (sur ordre direct de Pompidou, on l’a su par la suite), il y avait bien une raison.<br /> 2)<br /> Je ne sais pas… L’histoire réelle des mentalités est encore un continent largement à découvrir. Un ouvrage comme « le village des cannibales » d’Alain Corbin, sur un terrible fait divers<br /> contemporain de la révolution de 1848, m’a amené à m’interroger sur ce que vous avancez. Les structures mentales et sociales devaient être tout aussi abrutissantes (gardons-nous d’idéaliser le<br /> passé), mais elles ne passaient pas par « l’interface » technologique. Je me demande d’ailleurs si l’abrutissement du à la « com » n’est pas qu’un vernis, solide certes, mais de surface. Dans mon<br /> boulot d’employé d’hôtel, il m’arrive d’avoir parfois d’étranges surprises au détour des conversations (je sais, c’est du subjectivisme). Attendons la suite…<br /> <br /> @ Jim59<br /> <br /> Là, franchement, j’ai du mal à vous répondre. Si vous suivez le flux des liens (partez par exemple de ceux donnés par Patrick), explorer toutes les choses intéressantes sur le web devient vite un<br /> job à temps plein (difficile à honorer dans mon cas) ! J’ai personnellement ouvert un classeur excel avec une feuille de raccourcis pour chaque jour de la semaine, que je complète au fur et à<br /> mesure de mes lectures. Cela me permet en une semaine de faire une revue complète. Pour l’ouverture sur l’information, « F de souche éco » est par exemple pour moi une mine d’or. Pour la finesse<br /> des analyses (même si je ne suis pas d’accord avec lui), je décortique les textes de JC Werrebrouck sur « la crise des années 2010 ». Le reste est affaire de sensibilité personnelle…<br /> <br /> @ Courtier en or<br /> <br /> Il faudra que j’essaie (pas ce soir, je suis crevé) de répondre à l’échange que vous avez eu sur le site de M. Werrebrouck avec ce vieux réac –mais toujours excellent- d’Opossum, avec lequel j’ai<br /> souvent croisé le fer jadis chez Jorion. Je ne sais pas ce que vous faites, mais vous avez l’air de savoir de quoi vous parlez et vos commentaires sont toujours pointus (parole de vieux prolo<br /> autodidacte qui essaie de déchiffrer le monde le nez en l’air). Bien que ma situation soit équivalente à celle évoquée dans le témoignage que vous donnez, je m’efforce de ne pas être trop<br /> pessimiste. JC Werrebrouck disait l’an passé que « l’histoire est tragique, mais elle n’empêche pas de vivre » (gramsci disait d’une autre manière « pessimisme de l’intelligence, optimisme de la<br /> volonté»). Tout est là, et je crois, comme l’a dit un autre commentateur, que l’histoire peut encore nous surprendre.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mardi 5 octobre 2010 :<br /> <br /> A un niveau mondial, le FMI donne des chiffres étourdissants.<br /> <br /> Le coût de la crise financière aura été de 2.200 milliards de dollars. Cette estimation correspond aux pertes qu'auront dû absorber, entre l'été 2007 et la fin 2010, les banques et autres<br /> institutions financières américaines, européennes et asiatiques, en raison de la baisse de la valeur constatée ou prévisible de leurs actifs financiers.<br /> <br /> Pour combler ce trou, elles se sont endettées à court terme, et vont devoir prochainement payer la note. "Par conséquence, une dette de plus de 4.000 milliards de dollars doit être refinancée dans<br /> les 24 prochains mois", a estimé le FMI.<br /> <br /> Elles n'y parviendront pas sans l'aide des contribuables, particulièrement en Europe.<br /> <br /> http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jvDFMDY7IoncJcnB1_JscHrJKcKw?docId=CNG.8b0cfe31fc58b38d9c3e3ebddf9e83d6.31<br /> <br /> Conclusion : contribuables, préparez-vous à payer.<br /> <br /> Contribuables, préparez-vous à payer pour sauver les banques.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Beaucoup d'ingrédients prémisses à une révolution :<br /> 1. société en voie d'oligarchisation<br /> 2. crise économique<br /> 3. dissolution de valeurs régulatrices : religion, patriotisme<br /> 4. progression de sentiments "négatifs" : insécurité, dégout, déprime<br /> <br /> A ça, on peut ajouter, comme le souligne assez Patrick, l'imbécilité stupéfiante de la classe dirigeante. Par ex, en France, aller vers le libéralisme en pleine crise du libéralisme ; délocaliser<br /> la production industrielle, etc. Je me demande d'ailleurs si l'insensibilité d'une classe dirigeante aux autres classes et son impuissance à gouverner un minimum pour le bien commun n'est pas le<br /> catalyseur d'une révolution. Voir la tête à claques de Copé à la télé, ça donne pas envie d'aller prendre l'assemblée ?<br /> <br /> Il est sûr que sans médocs, sans foot et sans télé, il y aurait déjà eu une explosion<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Un vieux adage des marchés dit ceci :<br /> <br /> La correction est toujours au moins égale à la tromperie qui l'a precédé !<br /> <br /> Les nouvelles du front politique étant celles-ci :<br /> <br /> http://www.marianne2.fr/Retraites-le-risque-de-fantasme-du-grand-soir-social_a198214.html<br /> <br /> Je me dis qu'il faudra encore beaucoup de patience à ceux qui attendent la révolution pour règler leurs comptes avec le régime.<br /> <br /> En attendant, le régime continue et l'on entend le bêlement des moutons tondus : Faites comme moi, lisez les commentaires sous cette salade stupide :<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/09/27/a-paris-les-prix-de-l-immobilier-sont-scandaleux_1416394_3234.html#ens_id=1408716<br /> <br /> Il n'y a qu'un commentaire qui m'a fait tilter et qui correspond au changement de ton :<br /> _________________________________________________________<br /> <br /> Thierry Oulières<br /> 27.09.10 | 19h05<br /> <br /> Mais on peut aussi déplorer partout en France des prix excessifs pour la location. Nous habitons en banlieue toulousaine ; notre loyer, pour une petite maison modeste de 90m2, équivaut à un smic.<br /> Du coup, avec deux enfants et deux petits salaires, nous sommes obligés de nous restreindre sur la nourriture. Pour la plupart des français, le rapport budget.logement/budget.nourriture s'amplifie<br /> hélas chaque année ! C'est très inquiétant...<br /> <br /> _________________________________________________________<br /> <br /> <br /> Voir mon dernier commentaire ici :<br /> <br /> http://www.courtier-or.fr/int/index.php/90-le-surendettement-des-menages-francais.html<br /> <br /> Je surveille la part de la dette dans le RDB comme l'huile sur le feu. Avec l'effet ciseaux sur les charges incompressibles des ménages l'on vivra des surprises étonantes, je vous le garantis !<br /> <br /> Mais de là à en faire le constat révolutionnaire , c'est un peu trop tôt. Par ailleurs, ne croyez pas, que la révolution ( encore si elle se produit ... bien malin qui le sait déjà . ) améliorera<br /> significativement le living standard des européens.<br /> <br /> Je ne jamais vu un changement social et politique brutal ( ma définition de la révolution ou d'un putsch) produire plus de pétrole, aggrandir les surfaces agricoles, réduire la pollution etc.<br /> <br /> Au mieux, si vous avez raison, ( ce qui n'est pas sûr ) le régime corrompu et haï par le peuple tombera, mais ledit peuple n'y gagnera rien. Il sera bien trop occupé à payer la facture de la<br /> tromperie qui précéde la correction.<br /> <br /> C'est pas du pessimisme, mais de l'expérience. Et ça se retrouve dans la nature du pouvoir, quelque-soit son étiquette idéologique.<br /> <br /> Le pouvoir est toujours une affaire de minorité et historiquement ( à quelques exceptions près, dont celle de la génération des babyboomers ) la vie d'un homme ordinaire était toujours une<br /> incroyable galère.<br /> <br /> Ce qui ne veut pas dire, qu'il faut se laisser voler impunément sans ciller : Or c'est le comportement que j'observe partout.<br /> <br /> A bientôt,<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Commentaire n°9 posté par La Gaule aujourd'hui à 00h38<br /> <br /> Vraiment un bon commentaire, merci en particulier de remettre à leurs places les casse-c. défaitistes qui ont décidé une fois pour toute que tout était joué parce que les Français seraient devenus<br /> des larves. c'est pénible ce manque de recul dans certains commentaires.<br /> <br /> L'Histoire va encore nous surprendre. Et nous secouer...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Il n'y aura révolution que lorsque la classe moyenne sentira vraiment la mort. Qui d'autres pourrait la faire? Les riches n'ont pas d'intérêts, car ils vivent des injustices et des opportunités que<br /> ces temps créent. La masse populaire se complet dans le pain et les jeux. Elle n'imagine même pas autre chose. Une civilisation, une nation, une culture, une économie n'est que par sa classe<br /> moyenne.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> @La Gaule<br /> Juste deux bémols : 1 : Le Mai 68 n’étant qu’une jacasserie de lopettes (toutes recyclées dans le service aveugle du Mammon et l’asservissement des classes humbles à son profit. Le citer à coté de<br /> Juin 1848 est une faute de gout.<br /> 2 : Le peuple du XIX était peut être plus inculte mais bien moins abruti ; tu sous-estimes le pouvoir destructeur des stars académies, du torrent hollywoodien, des lofts, fermes etc.<br /> Sinon, avec le reste je suis d’accord ; tes commentaires ont toujours étaient bons et complémentaires.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Merci pour ce commentaire LaGaule.<br /> <br /> Vous conseillez de lire quelques blogs intéressants ? Des recommandations à nous faire part ? Merci.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Excellent complément en effet !<br /> <br /> Pour les amateurs de citations, puisqu'il y en a, en voici deux autres :<br /> "Aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge"<br /> "Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps"<br /> Abraham LINCOLN<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Entièrement d'accord, un commentaire qui complète à merveille l'article.<br /> <br /> La foi... Versatile sentiment qui peut brutalement disparaitre suite à un incident imprévu (le fameux "trigger incident" des géopoliticiens).<br /> Tout ce que l'on peut dire, c'est que les conditions commencent à être réunies pour une révolution (locale, nationale, européenne, immigrée??? Tout à la fois? impossible à savoir). Mais quand<br /> est-ce que la sauce va prendre, ça, personne ne peut le dire.<br /> <br /> Effectivement, Wait and see...<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Excellent commentaire à encadrer.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Très beau texte pour des commentaires trop sévères voir farfelus (Rico vert, votre proportion ne tient pas au moins pour la révolution française. Sur 21 millions d’habitants : 700 000 privilégiés,<br /> de toute façon bien en place quand les évènements ont commencé. Plus autant de bourgeois qui pouvait être considérés comme riches dans le contexte de l’époque, mais qui eux n’étaient pas<br /> privilégiés. Toute la problématique était là et elle n’a rien à voir avec votre mécanique historique simpliste).<br /> Ce qui me frappe en lisant certains, c’est que notre époque a tellement érigé l’économie comme principe fondateur et moteur de toute chose qu’ils sont incapables de penser l’accident politique<br /> unique que constitue une révolution en dehors d’une situation de détresse ou de pénurie économique (je ne suis donc pas d’accord également avec Patrick sur ce point).<br /> A ce compte la révolution française n’aurait jamais eu lieu d’être car l’on vivait infiniment mieux en 1788 que seulement trois quarts de siècle plus tôt, alors que deux millions de français<br /> (aujourd’hui, cela en ferait huit!) mourraient encore de faim et de froid en une année à la fin du règne de Louis XIV. Oui, l’inertie et la soumission des peuples face à l’adversité sont sans<br /> limites, mais cela n’a rien à voir avec ce qui cause les révolutions et qui relève purement du champ politique.<br /> Dans ce champ j’inclus la croyance collective en la loi générale, et Patrick a par contre parfaitement raison de placer la FOI en un système comme condition première de sa pérennité, parce qu’elle<br /> est étroitement liée au « vouloir vivre ensemble » d’un peuple (rappeler-vous le triptyque de Renan comme condition de l’existence d’une nation : une terre, un peuple, et la volonté de vivre<br /> ensemble au sein de ce peuple).<br /> Les révolutions interviennent au terme d’un processus de dislocation d’un ordre donné, parce que l’adhésion à cet ordre n’est plus partagée par ceux qui lui sont en principe soumis. Elles sont le<br /> détonateur fortuit qui propulse au premier plan des forces nouvelles, capables de proposer un nouvel ordre accepté par tous, ou… Imposé à tous (ce qui souvent marche très bien car, pour ceux qui ne<br /> jouissent que sous les bottes, cela a le mérite de simplifier les choses au moins au début).<br /> Il me semble que les signes de dislocation d’un ordre déjà ancien (celui mis en place au terme de la seconde guerre mondiale) ne manquent pas dans la France de 2010, et reconnaissez que ce blog en<br /> rend compte plutôt bien.<br /> Quant à l’évènement fortuit qui jouera le rôle de coup de pied dans la fourmilière… Il sera de toute façon, comme cela a toujours été, totalement imprévu par ceux dont c’est quasiment le métier<br /> d’être des penseurs révolutionnaires chevronnés (et je ne parle pas des autres).<br /> Par exemple, Lénine avait accueilli la révolution de février 1917 à peu près comme l’arrivée d’une comète, et certains zozos de mouvements d’extrême gauche patentés ont même fini le mois de mai 68<br /> en asile psychiatrique, cela parce qu’ils avaient été totalement pris au dépourvu par les évènements. J’ai l’impression parfois que certains contributeurs de ce blog sont mûrs pour la même destinée<br /> inconfortable.<br /> Les diatribes contre le peuple abruti aussi me fatiguent. Songez que le peuple ouvrier du dix neuvième siècle était encore plus inculte et abruti que le nôtre, n’ayant pour autre dérivatif à un<br /> labeur vidant que la noyade dans l’alcool et le jus de tabac (relisez Zola, et il n’a jamais écrit autre chose que des versions édulcorées de la réalité). C’est pourtant le même qui a mené à mort<br /> les plus terribles guerres de rue de l’histoire (juin 1848 : plus de morts sur le pavé de Paris que sur les plages normandes 96 ans plus tard, et tout ça avec des pétoires dont le moindre voyou de<br /> banlieue ne voudrait pas aujourd’hui).<br /> Idem la référence à 1940. La France s’est effondrée en juin 40 d’abord parce que les élites décotées à l’argus du temps en avait voulu ainsi, point barre, relisez l’Etrange Défaite de Marc Bloch.<br /> Le peuple français mollasson a tout de même perdu 550 000 hommes, dont 170 000 tués, dans cette partie réputée de plaisir par ceux qui n’y étaient pas (lisez aussi les témoignages des officiers<br /> allemands qui y ont participé, ils n’ont jamais considéré cette affaire comme une franche rigolade). Quant aux civils du nord du pays qui se sont répandus sur les routes, ils n’ont jamais fui que<br /> leurs souvenirs encore tout frais. Les massacres et les viols perpétrés par les casques à pointe à l’été 1914 dans les mêmes régions n’ont jamais été non plus une invention de la propagande<br /> militaire française.<br /> Sinon, je n’ai rien d’autre à vous conseiller que vous armer de patience (voire vous armer tout court), vous maintenir en forme physique et intellectuelle (lisez les bons blogs) et faire vôtre la<br /> devise du romancier de polar Raymond Chandler :<br /> <br /> I’ll be waiting…<br /> <br /> <br />
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