Lutte des classes et révolutions...
L'erreur communément commise, c'est de croire que les troubles politiques, les révolutions font chuter les "richesses" nationales, et qu'en cela, elles sont à éviter, car on vit plus mal pendant qu'avant.
Le seul problème c'est que c'est faux. La révolution russe éclate en 1917, la production s'est effondré en 1916, comme s'était effondré la production industrielle à la fin des années 1780, sous l'effet -déjà- du libre échange, et Benjamin Franklin a mis l'accent sur la misère répandue par la sujétion des colonies américaines sous le joug de la banque d'Angleterre.
Aujourd'hui, mécaniquement, 80 % de la population vit mal. Sur les 20 % restant, 1 % voit sa part progresser et elle devient, de plus, agressive.
En réalité, ce qui est en jeu, c'est la foi.
La foi dans le système qui s'écorne. La dernière guerre gagnée de Louis XVI ne lui apporta pas de répit.
Qui croit encore au système ? Quelques idiots et quelques gens non informés.
Aujourd'hui, dans les "situations alternatives", voulues ou obligées, on s'aperçoit que le soubassement, c'est que les gens qui les appliquent ne croient plus au système et cherche une solution.
Cela va de ces New-yorkais, qui font les poubelles, jardinent, ou de ces agriculteurs qui passent au bio. j'appelerais ça le syndrome de Candide.
Je me rappelle une conversation en 1987 avec un vieux paysan (1920-2007), il m'avait dit à l'époque que son fils avait fait une erreur : il avait bâti une exploitation ultra-moderne en pleine campagne. Pour le vieux paysan, il avait perdu le lien avec les clients quand il s'était installé et ne leur vendrait plus rien, alors que pour lui, finalement, pendant toute ça carrière, ce sont ces ventes directes qui l'avaient fait vivre.
J'en citerais aussi un autre qui n'osait plus vendre ses veaux à des particuliers. Il savait trop avec quoi il les nourrissait...
Comme toutes les activités, il faut éviter l'écueil, n'avoir qu'un client et le surrendettement. Les banques agricoles n'avaient que trop tendance à dire "oui", et le producteur s'apercevait qu'il était esclavagisé...
Qu'est ce que la richesse d'ailleurs, dans notre pays, et les pays occidentaux ? Imaginons une faillite monstrueuse, un "reset" général, que verait on ?
D'abord que 50 % des prix de nos produits sont causés par l'endettement, que les quelques 30 % du revenu des ménages qui passent dans l'immobilier ne sont qu'une convention comptable.
En 1945, les loyers ne représentaient que 1.5 % du pib. On aurait multiplié ceux-ci par vingt, la richesse globale n'aurait pas bougé d'une semelle.
D'ailleurs, désormais, le vent économique a tourné. Je conseillerais à certains d'aller voir le prix des légumes venant d'Afrique sur les marchés.
Il parait qu'on les produit là-bas pour qu'ils soient moins chers...
En réalité, il existe une difficulté, c'est de comprendre quand la modernité d'hier devient le symbole le plus achevé du "vieux con".
Mathématiquement, le sort aussi en est emballé. A quoi cela sert d'habiter un pays "riche" si on est soi-même pauvre ? Pour avoir le plaisir de voir les 1 % se goinfrer au "Foutriquet's" ?
Respecter la règle, c'est obéir au 4 ou 5 personnes qui composent le "marché", et jeter aux orties la démocratie.
Il n'y a qu'un seul maitre, c'est la volonté du peuple, "vox populi, vox deï", bien que des beaux esprits prétendent le contraire aujourd'hui.
Faut il le rappeler, la démocratie est loin d'être paisible et jefferson disait que son arbre devait être rafraichi parfois du sang des tyrans et des patriotes.
De plus, il est très marrant aussi de voir les riches de l'époque qui amassent un gros rien du tout, la monnaie fiduciaire, plutôt que de se voir "taxer" pour faire perdurer le système qui, justement, garantie cette monnaie fiduciaire et leur propre richesse...