On tape dans les stocks...
On tape dans les stocks stratégiques. 60 millions de barils ont été prélevés sur un total de 4100. C'est peu et beaucoup, mais c'est le commencement de la fin.
L'Arabie saoudite, au début de la guerre de Lybie, avait augmenté sa production, de 2 millions de barils, à peu près la seule réserve possible de production au monde, mais elle ne trouve pas preneur.
Explications : le brut saoudien est de plus en plus lourd et souffré et ne peut remplacer le brut Lybien, léger.
Cela indique aussi les différences entre les gisements. Les gisements lybiens sont encore jeunes, les gisements saoudiens s'épuisent.
La "tempête parfaite", s'avance donc vers nous, sans que personne ou presque n'y comprenne rien, ou pire, ne veuille comprendre..."Notre mode de vie n'est pas négociable".
Mais la géologie non plus.
Cette tempête est constituée par des besoins en forte augmentation et des disponibilités bridées.
Investir dans les raffineries ne servirait à rien. Les pétroliers ont parfaitement intégré que les ressources étaient rares, et que de toute façon, ce ne serait jamais rentabilisé.
Les solutions seront nationales, parce qu'elles ne peuvent qu'être locales, et l'exploitation de certaines sources de renouvelable permettra de sauver une fraction du monde d'avant.
On dit que la forêt des landes ferait rouler 3 millions de véhicules. Sans doute, peut on multiplier ce chiffre par deux ou trois pour le territoire national, mais pas plus.
En attendant, les machoires du resserrement des disponibilités en fossiles, se resserrent sur nous.
Donc, certains nous disent que la fin du pétrole, c'est la guerre. Comme si le monde était ENCORE en paix. En réalité, le monde est DEJA très agité, et le désordre, comme le cas d'école lybien le prouve, ne prête pas à la production.
La lybie retrouverait elle le calme demain et pourrait elle recommencer la production que cela ne donnerait qu'un répit très provisoire.
N'en déplaise aux néo-libéraux amateurs de voyages, la démondialisation est un fait et n'est pas négociable. On ne sait pas comment négocier avec la géologie, et penser que la flambée des prix créera de nouvelles ressources est particuliérement idiot.
La montée des prix de l'énergie fera aussi bondir les coûts de production...
La seule alternative est celle ouverte par le Japon. Acculé par l'accident nucléaire de Fukushima, c'est le seul pays qui ait décidé d'appuyer sur le frein énergétique, et un bon quart de réduction de la consommation est envisageable.
On peut aussi citer le cas californien de l'électricité. La Californie, acculée elle aussi, a décidé, par l'intermédiaire de ses compagnies électriques, d'appuyer fortement sur le frein. Un californien, à l'heure actuelle consomme la moitié de ce que consomme un étasunien, se rapprochant des standards européens. C'est simple, les commerciaux vendent des primes et achètent des réductions de consommations...
Poussez le cri du billet de 100 balles, et le besoin "incompressible", deviendra subitement moins urgent et beaucoup plus relatif. "On n'attrape pas les mouches
avec le vinaigre" -Henri IV.
Le gros du confort avait été acquis avant 1973, après, on nous a instrumenté, manipulé et gadgétisé à mort, pour nous faire croire que nous avions des besoins "incompressibles".
Le besoin incompressible est surtout un bizness dans l'optique de faire du bien aux energéticiens.
En même temps, dans une économie globale d'une nation, il est difficile de réduire les consommations de 2 %, plus facile de faire - 20 %, et sans doute encore plus aisé de faire du - 40 %. (ce sont des chiffres constatées dans l'industrie). Pourquoi ? Parce que dans le premier cas, on se contente de faire la morale, dans le deuxième, on remet tout à plat, dans le troisième, on remet tout à plat et on s 'adapte.
Le cas tokyoïte était le plus caricatural. L'uniforme de rigueur dans les bureaux (complet + cravate), rendait obligatoire la clim l'été.
Dans un cas, on a légèrement remonté les températures, dans le deuxième, on a abandonné le complet, dans le troisième, on adapte les horaires. Personne n'en est mort...
Là aussi, comme en politique, c'est l'enfermement mental qui est à mettre en cause...