Plan d'austérité britannique...
Qui peut croire que cela va fonctionner ? Il démontre simplement la simplicité d'esprit des initiateurs du dit plan.
Je rappelerais Juppé il y a 15 ans : 300 milliards de déficit ? Je réduis les dépenses de 100 et j'augmente les recettes de 200 et je suis à l'équilibre. Il a voulu le faire, et il n'est arrivé qu'à - 250 milliards.
Parce que n'ayant aucune connaissance du secteur privé, il ne s'était pas aperçu que les dépenses en moins et les impôts en plus, c'était en fin de compte, de la demande en moins, donc, des recettes en moins.
Certes, toutes les dépenses ont flambées, c'est l'effet de la crise, mais ce sont surtout les recettes qui s'effondrent. On est à la fin de la décennie 1780.
Enlever de l'argent aux citoyens, ils ne le dépenseront plus, la sanction sera immédiate.
Quand aux coupes "nécessaires" et "indispensables" dans l'état providence "dont nous n'avons plus les moyens", je répondrais ceci : le budget social de la nation a été constitué de 800 à 1789 par la dîme, c'était sa justification, elle devait permettre les secours à la population, et elle l'a, dans la plus grande partie de la période, effectivement été (Lors de la révolution de 1358-1360, les nobles sont massacrés, mais pas les prêtres, ni les moines).
En 1515, avec le concordat, commence une dérive où les biens de l'église, et les dîmes, ne servent plus qu'à l'aristocratie.
Dans la période révolutionnaire suivante, au contraire, les religieux sont en premières lignes. Le moine, très nombreux (plusieurs millions), disparaît quasiment du paysage (moins de 100 000 au siècle suivant), et la lutte sociale transparaît après 1572.
L'église reprend la main avec les classes populaires, les réformés (1/10 de la population, mais 50 % des nobles et des bourgeois), sont vite un repoussoir selon Pierre Miquel, et la haine des pauvres et des classes populaires, sont pour l'église un prodigieux rétablissement, encore aggravé par le pillage...
Contrôlant la moitié du royaume, "les paysans apprennent à haïr les riches sous les remparts de Montpellier ou de Nimes"...
Dans les cahiers de doléances, on ne réclame pas leur suppression, mais leur meilleur usage.
1000 ans de budget social, cela prouve qu'un système, et surtout un prélèvement social peut perdurer dans le temps sans aucun problème.
Le problème essentiel, même dans une société qui entrer en régression, et peut être surtout chez elle, c'est essentiellement de faire peser la baisse de consommation sur le 1 % le plus riche et les 20 % du haut de l'échelle sociale.
Là, les revenus sont conséquents et peuvent subir une baisse, sans priver réellement. Tant pis pour les vacances aux Maldives, et la jet-set.
Une société ne peut supporter des sacrifices, que si les sacrifices sont plus importants en haut de l'échelle sociale, qu'en bas.
Comme on en prend pas le chemin, il y a gros à parier, qu'on ne va qu'accélérer le processus révolutionnaire en cours.
Le pays n'avait besoin que d'un prétexte pour flamber, grâce à Zébulon talonnette et sa régression des retraites, il l'a.
Nul doute, que le diagnostic peut être le même au Royaume Uni, 30 % des ménages n'ont pas 250 livres d'économies devant eux.
Il y a déjà bien longtemps, la structure de la population du royaume uni était connue ;
- 40 % de travailleurs stables,
- 30 % de précaires,
- 30 % qui ne branlent rien...
Bien entendu, pour qu'ils se tiennent tranquilles, on leur donnait des picaillons. La caricature était arrivée à son comble dans les régions minières : au lieu d'être, un peu subventionné, par le biais des subventions aux charbonnages, la totalité de la population était prise en charge, et ce qui a éteint la révolte des mineurs des années 1980, ce sont de coquettes indemnités de licenciements, jointes à des pensions d'invalidités, quasi-systématiques.
Et oui, mineur, c'est très usant physiquement. Cela montre aussi le caractère de faussaire du tatchérisme. ça n'a été qu'un faux nez, le poids de l'état providence n'avait absolument pas été abaissé, mais simplement, une femme n'ayant déjà plus toutes ses facultés mentales, avait fait preuve de hargne sociale, vis-à-vis de personnes qu'elle haïssait, au premier plan, les mineurs, au second, les ouvriers.
Le droit de grève, quasiment supprimé aux USA, par le taft hartley act, a été supprimé en Grande Bretagne par une procédure de déclenchement de conflit impossible à mener jusqu'au bout, et en France Zébulon réquisitionne.
A mon avis, du haut de son olympe, et cultivant son larbinisme pour l'hyperclasse, il fait comme tous les gouvernants occidentaux : il ne se rend pas compte de l'état d'exaspération généralisé, situation qui atteint des stades pré-insurrectionnels que ce soit les grèves, les manifestations, les émeutes, ou tea party.
Visiblement, les uns ne sont pas sur la longueur d'onde des autres. Les uns veulent administrer avec les canons et dogmes de leur foi, les autres en finir avec le système.
En France, vouloir traiter le problème avec quelques escadrons de CRS est à côté de la plaque. Comme on l'a vu dans d'autres configurations, le feu se rallume dés qu'ils ont le dos tourné...