Plus de jus.
Il parait que 42 % des français ont commencé à restreindre leur consommation d'énergie. C'est une remarque pitoyable. Il y a belle lurette qu'ils essaient,
sans y parvenir, de le faire. Surtout chez les pauvres.
Mais, en réalité, rien n'a commencé.
En effet, la consommation d'énergie chutera vraiment quand :
- on se contentera de 15°, voir 12° dans le logement, en enfilant pulls sur pulls, (- 7 % de conso par degré en moins), on fera aussi des économies d'eau
: à 12°, la douche apparaîtra finalement comme pas indispensable du tout,
- on retournera chez sa maman pour économiser le coût d'un logement.
ça, ça sera de la vraie économie d'énergie, parce qu'un appartement consomme moins que deux, et que la montée du taux d'occupation, réduit mécaniquement la consommation.
Donc, il se passe ce que j'avais prévu. Les riches investissent pour réduire leurs conso, les pauvres se la pêlent, en attendant de réduire les éléments
"incompressibles" de leur train de vie.
Dans la crise de l'immobilier des années 2000-2010, il y avait aussi un changement de "besoins", le mode de vie des années 1950-1960, n'était plus "acceptable", et il fallait une chambre par
enfant, même chez les plus démunis.
Il y a peu, une chambre pour les garçons, et une autre pour les filles, ça ne choquait personne, et on a vu détruit des logements "mal conçus", des années 1950.
En réalité, ils n'étaient pas mal conçus, ils étaient simplement pas conçus pour une société de grande abondance énergétique.
En réalité, là aussi, on verra le caractère répugnant du "choc de compétitivité" tant réclamé par MEDEF et consorts.
Les Talibans de ces organisations ne s'aperçoivent même pas qu'ils vont précipiter la crise, et qu'il risque d'y avoir des surprises profondes.
Avec un taux élevé de dépenses contraintes, les ménages n'auront plus le choix, que de réduire leur consommation, en attaquant ces dépenses contraintes, à savoir, logement, énergie, et les grands compagnies énergétiques qui se gobergent actuellement, en se goinfrant sur le pétrole, gaz et électricité, pourraient avoir de grosses surprises.
Raisonnant sur un "marché captif", ils approchent dangereusement du point où ils entraîneront l'effondrement dudit marché captif, par une crise économique majeure, et seront dans le même bateau que les compagnies fermières d'autoroutes, qui ne valent quelque chose que tant qu'il y a des voitures qui passent dessus...
Quand à "changer d'opérateur", comme fournisseur d'énergie, c'est absurde. En effet, la marge de manoeuvre est homéopathique, sinon infinitésimale, et ce qui fait le prix, c'est la même pour tous les opérateurs.
On voit désormais bien l'échec de l'éclatement de la SNCF et de RFF, qui devraient être réunis de nouveau sous la même bannière, ou presque.
Si la SNCF a réussi à présenter des comptes à peu près équilibrés, c'est simplement une argutie comptable, pendant que RFF ploie sous ses dettes, et sous estime donc ses redevances.
Quand à la concurrence, sensée faire baisser les prix ferroviaires, elle ne concernerait que les lignes rentables, c'est à dire une toute petite fraction du réseau, pour de rares créneaux, donc
réalisables que si RFF continue à sous facturer ses prix, et comme on dit vulgairement, le petit client paie plein pot en économie de marché, alors que le gros, la SNCF, a les moyens de négocier,
encore que, négocier des prix avec un interlocuteur unique, ça fait partie de la masturbation intellectuelle.
Mais les importants ne s'aperçoivent des évolutions que quand elles les touchent, eux. Rappelons leur le métier en or, qu'était celui de pompiste dans les années 1970.
A leur compte ou salariés, c'étaient de "belles places".
Je me rappelle de certains fils de pompistes, de vrais talibans néo-libéraux, possédant bien avant tout le monde, bagnoles et autres accessoires bling-bling.
Mais, comme il y a eu une justice, les papas se sont tous retrouvés en slip lors de leur dépôt de bilan, ou quand la compagnie a décidé la fermeture de la station.
En septembre 2012, la consommation de carburant a baissé de 6.4 %. Du jamais vu, et loin des inflexions légères déjà constatées.
Il reste que malgré des prix pantagruéliques de l'énergie, la production suit de plus en plus mal, et si le déclin des gisements, souvent bien engagé, semble être ralenti par suite des perfectionnements de la récupération, il n'en reste pas moins que le "dynamisme", de la "croissance", exige des gisements donnant vite et bien, et pas des trucs poussifs, certes faisant mieux que prévu, mais à un rythme très ralenti (c'est d'ailleurs pour ça que le déclin se fait moins poussé).
Bref, comme l'a prouvé Sandy, le problème sur la terre, c'est l'homme, qui ne tient pas compte de la nature de sa planète, de ses ressources, qui se réduisent, et
cela; allié à une politique de profits à court terme, qui apportera encore plus vite les problèmes.