Prévoir les ruptures... Quelques idées reçues...
En réalité, le problème, c'est que les hommes politiques, même en situation d'alternance haïssent les ruptures, qu'ils ne savent pas prévoir, et adorent se fondre dans les moules des prêt-à-penser pré-existant.
Même les prévisionnistes n'aiment retenir que les prévisions qui agréent leur vision de l'avenir, et jamais la désagréable.
L'autre problème étant que quand la rupture est là, on la refuse. Obstinément. Tel Louis XVI, devant la détérioration de la situation économique qui allait aboutir à la révolution.
En même temps, la méconnaissance des phénomènes économiques est de plus en plus patente. Ils pensent que tel phénomène va entraîner tel autre, automatiquement, passant de la macro, à la micro, sans réfléchir une seconde.
"Baisse du pouvoir d'achat, les français ont moins d'argent, donc ils épargnent moins, c'est parce que les français veulent conserver leur niveau de vie, qu'ils
tirent dans leur bas de laine.
Ils sont obligés de vider leurs livrets de caisse d'épargne pour s'acheter les biens dont ils ont envie ou besoin".
C'est typiquement l'ânerie de raisonnement d'un type de la classe dirigeante, pour la raison de l'application de la loi de Paretto,
doublée par la crise du marché immobilier.
60 % des français (ou résidents), n'ont rien, et ne peuvent ponctionner une épargne inexistante.
20 % ont 20 %, et pour ceux-là, il y a un début de véracité A CONDITION qu'ils ne pratiquent pas le "twist" des dépenses, en faisant l'impasse sur l'une pour privilégier l'autre, et
20 % ont 80 % de l'épargne, mais d'ici qu'ils touchent significativement à leur épargne, il y aura beaucoup d'eau sous les ponts.
Ils ont de larges revenus, suffisants pour laisser celle-ci continuer largement à faire des petits, car sur environ 15 % de taux d'épargne, 10 % sont des remboursements d'emprunts, et 4 les
intérêts des placements, donc l'épargne "fraîche", n'est au plus que de 1 %.
En attendant, le grippage du marché immobilier, va gonfler années après années, la partie "remboursement", dans les annuités, et réduire drastiquement la partie "intérêts", car il faut un marché dynamique pour que le montant actuel d'épargne, destiné aux remboursements, se maintienne simplement. Dans les faits, la baisse des transactions en nombres et en montants, propulsera le taux d'épargne au plafond, avant qu'il ne s'affaisse comme un soufflet...
Suprême bêtise : "l'assainissement programmé des finances publiques pourrait être de nature à encourager les ménages à
diminuer la part de leur revenu destiné à l'épargne. " ??? Par quel mécanisme psychique subtil ??? Et faudrait il que cet assainissement soit réellement fait.
En réalité, l'état des finances publiques a peu d'impact sur les comportements individuels, sauf faillite consommée.
Avant 1789, 120 années de finances publiques à l'agonie n'avaient pas empêché le pays de vivre...
La vérité réside dans un schéma cassé, et même le fait US, où les banques retiennent 90 % des maisons saisies, aura peu d'impact lors de leur mise sur le marché, la plupart ayant été détruites et pillées.
Dans la plupart des cas, c'est du terrain qu'on revendra...Et les USA en ont... à revendre...
Natixis parle de rupture. Pour ne pas la voir. A oui, les USA vont se réindustrialiser parce que leur
emploi est plus flexible, moins cher, qu'ils ont du gaz de schiste (Pour l'éternité ?).
Voilà le bout de leur audace ?
On ne va pas aller jusqu'à parler de la fin de l'imperium ?
Pour le GEAB numéro 68, le tableau est apocalyptique, mais pas pour l'UE, là aussi, sans doute une limite mentale.
"Et ces conflits « tièdes » ont déjà des conséquences bien tangibles et douloureuses : blessés lors d'émeutes anti-japonaises, effondrement de certaines activités économiques majeures entre deux des principales puissances économiques et commerciales mondiales (Chine et Japon) notamment en matière d'industrie automobile, de tourisme, d'électronique, de construction publique, .... la facture s'annonce lourde, durable... et n'a pas encore impacté les statistiques. "
En plus, pour une simple montée d'adrénaline, une guerre pas déclarée qui n'a pas fait de mort...
On nous ressort une croissance de la Chine, mais sans croissance de la consommation d'électricité, et avec une baisse du fret ferroviaire ?
Pourtant, quand la déroute est là, elle devient emblématique, tellement on l'avait nié longtemps, alors que tout le monde la connaissait, et ne voulait pas la voir, surtout les importants. Et les dirigeants.
En réalité, ce qui est préféré, c'est une rupture qui laisse les choses inchangées, comme celle de 1981.
Mais dans ce cas là, on appele cela la continuité.