Problème insoluble : on fait comment pour rester dans le nucléaire ?
je fais cet article pour répondre à un article de superno : Problème insoluble : on fait comment ? (pour sortir du nucléaire).
C'est finalement très simple si on pose les bonnes questions.
D'abord, la question de la consommation d'uranium. Les réserves exploitables et rentables sont terriblement réduites.
On consomme de l'ordre de 70 000 tonnes d'U par an, et on en produit 50 000, il y a donc un gap, comblé depuis une vingtaine d'années par les stocks de la guerre froide.
Je serais curieux de savoir comment on fait pour faire fonctionner une centrale nucléaire sans uranium, maintenant que les stocks militaires et civils arrivent pratiquement à zéro et que le nombre de centrales explose.
Le retraitement lui, est marginal. En plus, on peut très bien imaginé l'imminence d'un coup de grisou en Asie centrale, qui n'est pas très favorable à la production
minière...
On annonce des découvertes "fabuleuses", en Inde, par exemple. 50 000, voire 150 000 tonnes. La France en avait 125 000, en a tiré 25 000, puis a tout arrêté, où sont passés les 100 000 tonnes ??? Pas exploitables, pas rentables, inexistantes...
Mais 50 000 tonnes, c'est marginal et ça ne change rien, sauf pour l'Inde qui sera moins dépendante de l'extérieur...
Prenons la consommation maintenant. Dans le délire des années 1970, on avait prévu 100 centrales en France, on n'en a construit qu'une soixantaine, et c'était déjà un délire.
Pour justifier ce délire, on a propulsé les usages farfelus et non adéquats : la production de chaleur, que ce soit par le chauffage électrique, les usages
industriels propulsés grâce à des subventions (lire : corruption) , et catastrophiques eux aussi.
Je rappelle mes expériences personnelles : l'entreprise où je travaillais avait subventionné à 110 % pour l'achat d'un four électrique (réchauffement des mandrins avant le passage à la forge de
1700 tonnes). Il a été arrêté par la comptabilité analytique au bout d'un mois : il consommait autant que 4 fours à gaz.
Puis je suis allé aussi dans une autre entreprise en tant que consultant : même problème, seulement, là, il n'y avait pas de comptabilité analytique, et les fours électriques coulaient l'entreprise...
Un certain nombre de crises ont prouvées que la tendance "naturelle" à l'expansion de la consommation électrique n'étaient pas aussi naturelle que ça.
C'était la "croâssance" qu'il fallait préserver. La ville de Juneau a pu "in-vivo" réduire de 40 % sa consommation électrique, suite à une crise.
Dans les cas de crise, les quotas, (vive le retour de l'Union soviétique), ont permis le rationnement, car équitable...
On n'a pas réduit la consommation d'électricité parce qu'on N'A PAS VOULU LA REDUIRE, et non parce que l'on n'a pas PU la réduire.
J'ai été au Danemark. C'est un pays tout aussi développé que la France, sinon plus. Le chauffage électrique y est interdit.
D'ailleurs, dans les DOM TOM
français, la politique y est tout autre. Là, on VEUT accéder à l'indépendance énergétique, parce qu'à terme, on na pas le choix.On y consomme déjà deux fois moins d'énergie qu'en métropole
(absence du nucléaire of course ?).
Dernière nouvelle énergétique : le pétrole rentre dans la crise "nucléaire". En effet, pour lui aussi, on tape dans les stocks. On avait commencé par prendre 60 millions de barils, et on veut faire rebelote. Bien sûr, les dits stocks sont de 4100 millions. Mais ils ne dureront pas très longtemps, non plus, à cette allure.
Après, il faudra, là aussi, se poser la bonne question : celle des consommation, celle de la simple vie de certains secteurs économiques complètements gaspilleurs et totalement dénué d'intérêt profond, comme le transport aérien, par exemple (emmener les touristes à pétaouchnok, c'est profondément inutile).
L'offre d'énergie a crée la demande, et c'est particulièrement frappant dans le cas de l'électricité, et on peut faire marche arrière, sans retomber au moyen-âge.
C'est simplement qu'il faut renoncer, avant tout, à une aliénation mentale prégnante. Pour l'électricité, il faut regarder une seule chose : les usages spécifiques, en défalquant les inutilités complètes (sèche-linge par exemple), les veilles, les trucs et les bidules inutiles (un réveil mécanique fonctionne tout aussi bien qu'un radio réveil)...
Et là, on s'apercevra qu'il y a un boulot monstrueux à faire pour réduire les conso... C'est déjà commencé à certains endroits, comme la Californie, où votre fournisseur d'électricité vous subventionne les réductions... Mais c'est parfaitement possible, accessible et réalisable.