Quand les forces de l'ordre passent à l'insurrection II
Certaines réactions me font rire. Pour certains, les
fonctionnaires du Wisconsin, privilégiés, refusent l'égalité avec le privé.
En réalité, rien ne s'est présenté comme cela.
Jusqu'en 2010, le budget de l'état du Wisconsin est à l'équilibre, et ce sont les nouvelles mesures du gouverneur, la suppression de la taxation des entreprises qui crée le déficit.
Comme on peut le subodorer, aucun salarié du privé n'en verra sa situation s'améliorer.
Pire que cela, le "package", prévoit la privatisation, sans appels d'offres, sur simple décision du gouverneur, de tout un tas de services dont on aurait même pas idée : le chauffage et la climatisation des écoles, dont, c'est bien connu, dépend la bonne marche du système économique, prouve au contraire, qu'on atteint l'extrême limite "à l'Argentine", du processus.
Quel intérêt de privatiser le kw de la clim, à part pour que la copain millionnaire prélève ses 15 % de rentabilité ?
Le monde actuel repose sur trois piliers.
- les fonctionnaires,
- les retraités,
- les cadres du secteurs privés.
Ce sont eux qui soutiennent les pouvoirs actuels, ce sont des "cosaques psychologiques", qui votent encore massivement pour les "candidats responsables" (lire : les copains de l'oligarchie).
Pour qu'une société adhère à un système économique, il faut qu'une majorité en tire encore une manne substantiel.
Les fonctionnaires sont pourchassés, virés, réduits, les retraités voient ou vont voir réduire leurs pensions comme une peau de chagrin, et le "management par la terreur" est généralisé dans le secteur privé.
Je dirais que l'oligarchie, dans sa bêtise, s'attaque à la tronçonneuse aux derniers môles de stabilité sociale.
Personnellement, je m'en félicite, d'un regard objectif, c'est pour eux, complètement idiot.
Pour ne pas remettre en cause leur pouvoir, il faudrait, au contraire, multiplier les dépenses d'assistances. C'est loin d'être le cas.
On va donc avoir un télescopage, entre les représentants des oligarques, dont l'assistance aux pauvres, consiste à permettre aux pauvres millionnaires de devenir milliardaires, et à mépriser le reste de la population, des loosers.
Ce qui les attend, c'est la position de Kadhafi, emblématique. Il est bien à l'abri dans sa lybie croupion, il ne reste qu'à savoir combien de temps il va pouvoir payer ses mercenaires.
En outre, quand une monnaie se liquéfie, comme elle semble le faire actuellement, les très riches ne le resteront pas longtemps.
En outre, être milliardaire en Fiat monnaie, c'est surtout avoir accumulé un gros rien du tout.
Dans les révolutions arabes, les schémas, notamment marxistes semblent dépasser. Le mot semble est important.
En effet, le Lénine de 1917, comme celui de 1912 et celui de 1905, ne savait absolument pas ce qu'il allait faire au niveau économique.
L'économie soviétique est surtout née de la fuite des "zélites". Et il a fallu la relancer.
On a eu un remaniement en France. On éjecte une MAM, ministre depuis 9 ans, pour rappeler un Juppé et un Longuet.
Ce qui frappe là-dedans, c'est deux choses : l'inamovibilité aux postes de directions et le retour de vieux chevaux tellement usés que c'en est pathétique, c'est quasiment alzheimer...
On peut noter aussi l'échec des "nouveaux".
En bas, c'est la précarité en dogme.
Pour le moment certains glosent sur la cause exacte des révolutions. En réalité, elles sont multi-causes.
Pourrissement d'un pouvoir, sclérose, inamovibilité du chef, ou même des "espoirs", faim et échec économique patent (sauf dans la vision télévisuelle des zélites).
Ce sont des tas de crises, déclarées ou larvées, qui dégueulent en même temps.
Le simple changement de guignol soit sous la pression de la rue, soit par les élections, la seule chose que le régime ait à proposer, est hors de propos, ce qu'il faut, c'est le changement de politique.