Résultats des cantonales : 2° tour 2011...
Deux gaganants au soir du deuxième tour 2011.
Le FN et la gauche.
Le vote FN était un vote de premier tour, puis s'effritait au deuxième, tout en restant assez haut.
Mon petit bureau de vote est un bureau de vote test, et dès 19 heures hier soir, la tendance s'y dégageait.
Le duel était FN/ Majorité départementale (ump honteux et vérolé ???).
Au soir du premier tour, il y avait eu 400 votants (une petite moitié), et le "MD" avait obtenu 155 voix, le socialiste 125 et le FN 102.
Au soir du deuxième tour, on passe à 223 contre 125.Pour 393 votants.
Conclusion : le coup de 2002, c'est terminé. Si le candidat "MD" augmente de 50 %, le candidat FN ne se tasse pas comme d'habitude, il augmente aussi, de 20 %, la gauche s'est largement repliée sur l'abstention, plus que sur le "front républicain".
La tendance chez les renforts de Chirac de 2002, c'est plutôt : "on m'y reprendra plus"...
La Gauche gagne donc, au niveau global, elle aura un peu plus de départements, la droite ne perd pas trop, il lui était très difficile de perdre encore plus de collectivités, avec 3 perdus, c'est déjà plus qu'un "bon score" de défaite, bien que bas dans l'absolu, c'est presque 10 % de ce qu'elle contrôlait.
Pour le FN, l'important, plus que dans le nombre d'élus, est la percée du deuxième tour. Faire un peu plus de 11 % des voix au niveau global, en étant présent sur seulement 1/4 des cantons, c'est proche de l'exploit et des 40 %.
NS a visiblement entamé sa chabanisation/elstinisation. Il ne compte plus. Il va donc connaître sa destiné en " triple L" (léché, lâché, lynché), et d'abord par ses partisans : les couteaux doivent commencer à s'aiguiser.
Enfin, dernier "coup", qu'on veut porter au FN : il n'est pas jugé "crédible" en matière économique.
Quand au gouvernement, 1 % trouve sa politique très bonne, et 24 % bonne, et 75 % désapprouve. Le 1 % est intéressant, il correspond pile/ poil à l'oligarchie, et les autres 24 %, à l'effet de propagande.
Si le FN est si mal jugé en matière économique, c'est que ses "propositions", vont à l'encontre complètement de la vulgate des 40 dernières années. On voit encore la puissance de l'effet de propagande, qui est pour les démocraties ce que la répression est aux dictatures (Noam Chomsky).
Confusément, on sentait que l'ultra-libéralisme de JMLP était de trop, et cela faisait du vote FN, un vote protestataire, car JMLP était un anti-communiste pur crin, et donc, se voulait libéral.
Mais là, les choses ont évolué. L'état n'est plus l'ennemi par excellence. Ce qui est l'ennemi, c'est la connivence, la complicité, la connaissance.
C'est donc indépendant de la structure étatique ou privée. Le missi-dominici de Charlemagne, comme le maître des requêtes d'Henri III; étaient des gens chargés de contrôler les pouvoirs locaux. Ils le faisaient, parfois dans des conditions incroyables et effroyables (sous Henri III, c'était pendant une guerre civile).
Les dictatures agissent aussi comme cela. J'ai dit que Staline téléphonait directement aux responsables pour avoir des données. Ceux-ci ne pouvaient pas trop mentir
car ils ne savaient pas si leurs bureaux n'étaient pas truffés de collaborateurs de la NKVD qui raconteraient au maître la vérité. Il avait donc un contrôle direct sur la société. L'URSS ne
progressait pas malgré la terreur, mais à cause de terreur.
J'ai en tête une histoire cocasse. Un jour Mussolini voulut connaître le nombre d'appareils de l'armée de l'air italienne. Il demanda donc à l'état major, puis, insatisfait, à la police secrète de compter les appareils sur les aérodromes.
Mais que ce soit Charlemagne, Henri III, Staline ou Mussolini, ils savaient très bien que les canaux "officiels", ne suffisent pas pour avoir une vue exacte de ce qui se passe.
Un pouvoir central, doit pouvoir s'appuyer sur ses hommes. Nixon était de ce genre là. Peu enclin aux idées (Eisenhower se fichait de sa figure sur ce plan là), il était par contre craint par toute la hiérarchie : on savait qui était le boss, et il n'y avait pas moyen de s'arranger.
On voit les limites actuellement. Que ce soit à Tchernobyl, à Fukushima ou à EDF en France, on a dans le nucléaires trop de copinages, de connivences, de complicités.
C'est là qu'est le problème.
Nos sociétés d'après guerre ont été bâtis après une vague de terreur, celle de la libération. Cela balaie, un temps, les compromissions, et les complicités.
Bruxelles, comme le monde libéral est un monde de copains, de coquins, de connivents. Dans toutes les sociétés, la solution est un mélange subtile.
Les présidents des USA ont les mêmes pouvoirs qu'il y a un siècle. Ils sont désormais totalement impuissants. Brejnev avait les mêmes pouvoirs que Staline, sinon plus, c'était une potiche.
Sarkozy, sur le papier est beaucoup plus puissant que De Gaulle.
Pourtant, dans tous les cas, le pouvoir réel leur a échappé, sans changement juridique important, ou, en tout cas, à leur avantage théorique. Raison pour laquelle les dysfonctionnement s'accumulent dans la société, jusqu'à ce qu'elles deviennent totalement invivable. Là, les centrales nucléaires pètent, les médicaments tuent, les catastrophes "naturelles" s'accumulent...
Comme l'a dit Confucius ("le mandat du ciel"), les catastrophes "naturelles", indiquent qu'il est temps de changer la dynastie. Les copinages, coquinages, accaparement, dysfonctionnement s'empilent.
Tout ce qu'arrivent à faire les autorités, c'est gonfler le système jusqu'à l'obésité morbide.
Raison pour laquelle le coup de torchon est non seulement inévitable, mais impératif.