Syrie : la menace...
La Syrie montre des signes d'effritements, mais pas des signes d'effondrements. On peut voir le verre à moitié vide et à moitié plein. Les défections de généraux sont mises en exergue, mais il y a beaucoup de généraux...
(comme en France, d'ailleurs, beaucoup trop d'officiers, pour très peu de troupiers).
Mais la Syrie est une puissance et une armée classique. Sans doute pas très redoutable (la majorité de son équipement est ancien), mais nombreuse, et entraînée à se
servir de ce qu'elle a. Le service militaire y existe, et il est long, là bas (encore 18 mois). L'armée d'active y fait 300 000 hommes, auquel se rajoute 100 000 paramilitaires et 400 000
réservistes, pour un vivier mobilisable de plus de 4 millions.
On a oublié en occident ce qu'était une grande armée, pas très moderne, mais profonde. La modernité se situe surtout, en Syrie, dans la DCA.
La Syrie a donc parlé de l'utilisation des armes chimiques, à une époque où armée israëlienne et forces spéciales US sont massées aux frontières, et qu'Israël se montre menaçante.
On peut donc y voir une pression du genre "à bon entendeur". Pour une fois, même la télé poubelle donne une autre partition, avec "C dans l'air".
Rien n'indique une dislocation du régime, et le conglomérat
que constitue la Syrie, donne à celui-ci une certaine emprise.
Les minorités sont multiples : Alaouites, chrétiens, druzes, kurdes, (mais aussi bien d 'autres) et la Syrie constitue sans doute un pays sans majorité réelle, et l'insécurité et l'agression militaire n'est pas la tasse de thé des habitants, mais plutôt le signal du regroupement autour du régime.
Bien entendu, cet article ne fera aucun plaisir aux tenants de la presse mainstream, dont le rapport à la réalité est farfelu (même si je ne prétends pas avoir la vérité absolue), quand à savoir ce que deviennent les combattants étrangers infiltrés (en gros, des mercenaires grassement payés), deviennent quand ils tombent entre les mains, ne serait ce que de miliciens, il est probable qu'ils vivent des heures, ou plutôt des minutes difficiles avant de gagner l'au delà.
Comme personne n'eut besoin de dire aux soldats soviétiques d'exterminer leurs prisonniers allemands dans les pires conditions. Leur vécu, simplement, les avaient
formatés.
Mais celà, c'est du déjà vu dans toutes les guerres.
Pour revenir à ce que j'aid éjà dit, dans un livre de 1964, sur la guerre d'Indochine, coexistaient deux cartes voisines, les "infiltrations" viet minh dans le
Tonkin, d'après l'état major (pieusement reprises par la presse, qui ne dessaoûlait pas à Hanoï, entre deux congaïs) et la réalité d'après l'écrivain.
Le delta du fleuve rouge était "infiltré" à 95 %, ou plutôt, les français ne tenaient plus qu'Hanoï et Haïphong, et les postes fortifiés des deux routes qui y menaient...
On voyait déjà la profondeur du travail journalistique "de terrain", avec l'étude approfondie de la physionomie des vietnamiennes.
De plus, depuis 1914, on devrait être habitué à regarder les médias avec un certain recul, et bien, même pas...