Totalitarisme contre totalitarisme.
Si avec l'UE et le Moisi observateur, nous sommes bien burnés en totalitarisme en Europe, terre où certains nazis ont même le culot d'en appeler au vote populaire, en dehors des votes UMP/PS (et vice -mot bien trouvé- versa), on trouve des totalitarismes plus classiques, comme en Arabie saoudite, où deux manifestants viennent d'être tués.
Bien entendu, ni le département d'état, ni les petits caniches français ne crieront au bombardement contre l'Arabie.
Après tout, entre totalitarisme, on se soutient.
Surtout que les deux manifs, ils étaient Chiites. C'est à dire
considérés comme hérétiques et perses (le chiisme a pris beaucoup de traits à l'empire perse).
Les deux totalitarismes se regardent en chiens de faïence, le sunnite étant cul et chemise avec Israël.
Mais, même ce totalitarisme, comme naguère le soviétique est traversé par des remous.
Sous le vernis de l'islamisme, de violents courants l'agitent.
Plus on est totalitariste, plus des oppositions se cristallisent. En URSS, tout le monde connaissait ses prières et tout le monde possédait quelques piéces d'or et d'argent du régime précédent.
Quoi qu'il pu en coûter (la vie).
Et tout le monde colporter avec fureur, les samizdats.
En terre d'Islam, chiite ou sunnite, la poussée chrétienne inquiéte, l'athéïsme a de beaux jours devant lui, et devant la prégnance de la religion, il y a de plus en plus d'athées, à la différence que celui-ci ne demande pas d'être proclamé.
On dit qu'en Kabylie, les mosquées se vident et les églises se remplissent, au grand désespoir des autorités, avec, différentes raisons, et qu'à Chiraz, les autorités fichent 30 000 convertis sur 1200 000 personnes, ce qui, bien entendu, n'est qu'une partie visible de l'iceberg.
D'abord, des raisons d'affirmation culturelles (kabylie), d'une lassitude du contrôle, mais aussi d'une religion, si elle est proclamée est très mal assimilée : " Je me souviens d'avoir achevé l'ensemble du Coran en arabe trois fois avant l’âge de 12 ans, sans même en comprendre un mot. Si j'essaie de me souvenir, je sens que c'était assez étouffant avec toutes sortes de prescriptions et d’interdits. "
Notons ici la différence avec le christianisme, qui prêche désormais en langue parlée (à l'origine, la messe en latin correspondait aussi à la volonté d'être compris par le peuple, en passant de la sphère grecque de l'empire romain, à la latine).
Mais aussi, dans le Maghreb, il faut citer la volonté d'arabiser, et d'arabiser par l'arabe classique et non dialectal, très peu compris, qui est une tendance du régime depuis 1962, mais qui est toujours pris en défaut, et pendant les années de guerre civile, les islamistes parlaient de "parti de la France", pour désigner, ceux, qui malgré tout, n'avaient que la langue française pour faire suivre des études à leurs enfants, dans des écoles souvent illégales ou en marge "Par ailleurs, la langue de la réussite économique et sociale demeure le français".
50 ans après l'indépendance, l'arabe classique est toujours mal implanté, toujours vécu comme une acculturation, y compris par les arabophones dont la langue est l'arabe algérien "schizophrénie linguistique ".Voir une langue d'occupation :
"Aujourd'hui, l'Algérie est aux prises avec un problème important d'analphabétisme: entre 50 % et 75 %, selon les estimations. Certains croient que ce problème est dû à l'usage du français qui confère encore un caractère élitiste à l'enseignement. Mais les plus réalistes sont plutôt convaincus que le problème provient de l'usage de l'arabe classique dans les écoles et, surtout, des méthodes pédagogiques totalement désuètes. L'enseignement de l'arabe classique fonctionne sur une méthode pédagogique répétitive et prisonnière d’une conception théocratique de l’islam. On ne l'enseigne pas comme une langue moderne (comme on le ferait pour l'anglais), mais comme une langue morte. C'est pourquoi il serait illusoire de demander aux Algériens de soutenir des conversations en arabe classique sur des sujets de la vie quotidienne. Cet arabe classique est une langue seconde pour tous les Algériens."
On vit le même problème il y a plus d'un siècle avec le jeune Winston, qui eût le plus grand mal à finir ses études, même par protection, parce que lui, était allergique au latin.
Bien entendu, il finit mal, toxicomane, alcoolique, et premier ministre.
On peut citer aussi le dynamisme des évangéliques, aux cérémonies très attirantes, mais aussi, un certain retour aux sources populaire du christianisme. L'exemple de l'occupation de Timor par l'Indonésie, est évocateur.
Pendant l'occupation indonésienne (1975-2002), la catholicisme de combat passe de 20 % à 97 % de la population, voir 98 %.
Plus une religion, ou une politique devient extrémiste, plus elle encourage l'adhésion de façade, et sous le couvert, la dissidence.
Mais, dans tous les cas, la parabole, et l'alphabétisation crée le trouble. La parabole parce qu'elle amène la connaissance très bonne d'une langue étrangère
(Algérie), et l'alphabétisation, parce qu'elle amène à ne plus se contenter de l'islam classique, c'est à dire la connaissance par coeur sans compréhension d'un texte.
Bien entendu, les affres et les espoirs des uns et des autres sont peut être exagérés, mais il y a bien là, l'expression d'un stress, et d'un stress qui s'accroît,
comme chaque fois, en période troublée, que les uns montrent par un activisime islamiste, et les autres par un abandon.
Pour l'Algérie, le "swift", entre le français et l'arabe n'a pas fonctionné, au contraire, et au moins les 2/3 de la population sont francophones, pour la bonne raison que l'arabe coranique est
inadapté au monde moderne, et que l'arabe algérien, lui très évolutif, n'a pas été promu, loin de là.
Enfin, dernier point à rappeler, la démographie. Dans toute la sphère arabe et musulmane, elle s'effondre à un rythme jamais vu auparavant.
Quand à tous les précheurs à la kalachnikov, on peut se demander, finalement, quel sera le résultat de leurs prêches. Attirance ou répulsion finale ???