Wikileaks : la tempête du néant et la dislocation du système...
Internet et les blogs ne sont que la face moderne d'une chose plus ancienne, le samizdat soviétique, les bardes irlandais.
Qu'ont en commun ces diverses moyens. Ils agacent les puissants, ils peuvent les punir, ils veulent les interdire sans le pouvoir, et ils sont la clef du système.
Car, comme Michael Collins en 1916-1922, ils retournent des gens bien placés en
situation de mal être.(Toutes les insurrections irlandaises avaient échoué à cause de trahison, il en tira la conclusion qu'il fallait retourner des policiers et des fonctionnaires bien placés
pour priver le gouvernement de ses yeux et de ses oreilles).
Visiblement, beaucoup de mes lecteurs se font monstrueusement chier dans un travail sans aucun intérêt, et n'aspirent qu'à un différent, où ils pourraient se coucher tranquilles et contents d'eux.
Là, ils sont stressés, et ne croient pas en ce qu'ils font. Les gens à l'intérieur des rouages du système ne sont pas différents.
Ils veulent croire à ce qu'ils font, et visiblement, n'y croient plus.
ça ne choque visiblement plus personne de se faire traiter de prolo, et mon article disant que les choses n'étaient pas en noir et blanc avec la Corée du nord n'a finalement entraîné aucune réaction contestatrice significative : dans le fond, la
plupart des gens sont d'accord avec l'analyse, il y a seulement trois ans, on m'aurait lynché sur place.
La dernière affaire wikileaks est finalement révélatrice. Il y a des tas de gens qui n'y croit plus. Et qui font fuiter. Des choses sans importance, finalement, des lieux communs, mais qui font beaucoup de mal.
Car la thèse de la fuite unique, dans l'affaire irakienne, comme dans l'affaire de la diplomatie, est idiote.
Elles sont tellement massives, que le responsable aurait du commencer ses fuites au moment de l'homme de néandhertal.
On peut plutôt comparer cela à une passoire et à des termites...
Même 45 millionnaires réclament des hausses d'impôts aux USA. Eux aussi sont prêts à des "efforts" pour sauver le système.
Le seul problème c'est que cela arrive bien tard et que l'option "FDR" est sans doute désormais impossible.
Les derniers suppôts du système s'agitent en agitant l'épouvantail de la faillite. Mais celle-ci est désormais inéluctable. Ils ne crieraient pas autant si on pouvait l'éviter.
Quand à la garantie de la petite épargne, c'est une optique différente. Les états sont tout à fait à même de fabriquer un certain montant par citoyen, certains l'ont proposé en 1945.
En face, les "responsables" ne le sont guère. Ils s'acharnent par des mesures idiotes et de bouts de chandelles à ruiner le peu de confiance qu'on a en eux.
En France, cela s'appelle taxer les auto-entrepreneurs et baisser le prix de l'électricité photovoltaïque. Pour trois sous, on finit de faire perdre toute confiance.
Même si dans un cas, on fait marche arrière, le mal est fait, la confiance est perdue.
Ce que dit Wikileaks sur Sarkozy est emblématique aussi. Sa croyance va aux USA.
Quand à moi, je continue. Vous vous rendez compte, si sur 800 lecteurs quotidiens, j'arrive à miner et à faire perdre la foi à 5 ou 10 personnes bien placées
?