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Braudel et la Grèce...

30 Avril 2014 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique

Braudel disait la même chose que Keynes, le financier, le seul à qui, finalement, rapporte les placements, ne le font pas à cause de leur génie, mais simplement parce qu'ils prennent une com au passage, et se contrefoutent de ce qui puisse arriver à votre placement. Ce n'est pas leur problème.

Eux, comme dans les cas de fonds de pensions, ont siphonnés, années après années, la moitié dudit placement, en frais diverses, et tout ce qui les intéresse, c'est de continuer à proposer des placements, où ils puissent continuer tranquillement à siphonner.

Finalement, le système est un système "pieds nickelés", où l'on est finalement agriculteur, et l'objet de la culture, ce sont les poires.

En mon temps, j'avais scandalisé en disant ce qui intéressait le promoteur immobilier, c'était de vous vendre du défiscalisé, et qu'après, il n'en avait rien à foutre.

On voyait donc des personnes s'endetter pour payer deux fois trop cher un logement, et qui devrait subir encore une lourde perte à la revente, faute de demande. Et encore, s'ils avaient la chance de trouver quelqu'un qui veuille vous faire l'aumône de vous payer le 1/4 de ce que vous aviez versé...

On titre aujourd'hui : "Après avoir souffert le martyr, la Grèce est tentée par faire défaut ". Le bon titre serait plus exactement, la Grèce n'a plus le choix, il lui faut faire défaut. Tout le reste est épuisé.

"Deux ans ont suffi pour oublier que la Grèce à déjà fait faillite deux fois, a emprunté 222 milliards d'euros à l'internationale des contribuables européens, ne produit pas grand-chose, n'exporte presque rien, est endetté à 157 % de son économie et compte un taux de chômage de 26.7 %."

La Grèce, donc, après l'Argentine, a appliqué docilement toutes ses injonctions, pour arriver au même point : nulle part.

"Ce qui fait plonger le pays dans le rouge, ce sont seulement les intérêts de la dette et les aides à ses banques. La Grèce a donc intérêt à faire défaut. "

Monnaie de singe pour les "épargnants", grâce aux banques centrales. Mais la monnaie fiduciaire n'est elle pas, sempiternellement, une monnaie de singe, et allons plus loin, la dette, une monnaie de singe. 9 fois, nous dit on, la France à fait faillite. C'est bien plus que cela. Mais il y a des fois, qui "ne comptent pas". Louis XIV, a lui seul, explose ce chiffre. Sur la totalité de son règne, on peut même y ajouter un zéro. C'est pas mal, pour seulement 72 ans.

Le plus inquiétant, ce sont ceux, "qui n'ont pas voulu faire faillite". Louis XVI, le bilan a été de 20 ans de guerre civile, et 2 millions de morts, et le roi exécuté, Catherine de Médicis, 40 ans de guerre civile, et 4 millions de morts, un roi exécuté, un autre qui subit 16 tentatives d'assassinats, avant la bonne...

Brillant résultat, pour le même schéma : inflation, dégringolade de la monnaie, et pour finir, banqueroute. Sully qui "redressa les finances", trouva une dette d'un milliard de livres, contre les 43 de 1559, mais entre-temps, l'écu était passé de 3 à 36 livres, s'était notablement allégé, et finalement, il paya une cinquantaine de millions.

Si l'on avait été clair, il fallait commencer par cela, et l'on aurait sans doute évité la guerre civile.

En 1797, on fit banqueroute des 2/3. Dans les deux cas, c'est une naïveté et une incompétence. Aux temps médiévaux, la conception était beaucoup plus claire. avec le roi, mourrait sa dette.

Finalement, la conception médiévale était sans doute trop avancée, celle d'une société très élaborée, et très perfectionnée, sans doute plus que celle de maintenant, et les troubles connues sous le nom de "guerre de cent ans", ont été causés par une dette, celle du roi d'Angleterre vis-à-vis des génois (le roi de France étant chargé de le "punir"), et la grande jacquerie, causée, elle aussi, par une dette, la rançon de Jean II. Comme la dynastie était neuve et peu aux faits des réalités, elle croyait en la chevalerie, et dans les dettes...

Les derniers capétiens directes, eux, ne s'embarrassaient pas de telles fadaises. La dégringolade, ou grande crise du XIV° siècle, suit leur extinction, et les maladresses d'un pouvoir perdu dans ses névroses et croyances.
Toute ressemblance avec le pacte de responsabilité n'est pas fortuite. elle est même une répétition tragique de l'histoire.

41 députés socialistes n'ont pas voté pour les fadaises du gouvernement, ce n'est même pas un acte courageux, c'est une lâcheté, et pour ceux qui l'ont voté, un signe d'aliénation mentale profonde, aliénation encore plus profonde chez ceux qui trouvent que "cela ne va pas assez loin". (En gros, UMP + UDI).

J'espère que les 41 députés socialistes n'ont pas été trop traumatisé par leur acte.
Cela me rappelle une vieille blague sur De Gaulle.

Un agriculteur est à une manif devant l'Elysée. Charge de CRS, dans la bousculade, il est propulsé avec les ministres qui rentraient pour le conseil, et se retrouve à la droite du Général.

A chaque fois, celui-ci lui demande son avis, comme à tous les autres, et lui répond à chaque fois "ben ma foué".

A la sortie, les ministres, les vrais, se précipitent vers lui, lui tapent dans le dos et lui disent : "Bravo mon vieux, depuis le temps qu'on ne lui avait pas tenu tête comme ça !"

La lâcheté congénitale des uns, ne rachète pas le courage tout relatif des autres.

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