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Activité condamnée : le transport aérien...

3 Juin 2014 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #transport aérien

L'IATA, comme je le disais hier, attend 18.7 milliards de $ de bénéfice pour l'année 2014. La moitié se situerait aux USA.

Exit, donc, les compagnies du golfe, et tout le reste, structurellement incapables de faire du profit.

Examinons le cas des USA. En 2001, 10 compagnies se partagent le marché, et toutes vont déposer le bilan, licencier, faire l'impasse sur leurs dettes et fonds de pension.

Il n'en reste que 3 grandes, définition même de l'oligopole, ayant considérablement élagué leur réseau sur les liaisons les plus rentables. Exit, donc, la concurrence, et place à l'entente sur les prix, entente tacite ou, plus vraisemblablement, explicite.

Voilà le secret de la rentabilité retrouvée et provisoire des compagnies aériennes US, à laquelle il faut ajouter, sur le continent nord américain, l'absence d'alternative pour le transport lointain.

Le prix des billets a baissé dans la crise. Le secteur a sauvegardé son activité, au dépens de sa rentabilité, et même la presse pravda s'aperçoit que ce secteur est sous perfusion de survie, de manière constante.
Bien sûr, on peut nous dire, "le low cost, gnagnagna...". En réalité le low cost s'appuie encore plus sur les subventions, les aéroports inutiles (subventions aussi), et la réduction des normes sociales.
Une fois les compagnies classiques alignées sur ce modèle là, le low cost prendra le bouillon, parce qu'ils n'ont pas les bons aéroports à leurs disposition.

Au niveau des économies d'énergies, on est en train de racler les fonds de tiroirs. Sans changer, véritablement le problème, qui est que transporter, c'est du pétrole.

212 milliards de kérosène, contre 210 en 2013 et 208 en 2012, on voit donc que toutes les mesures d'économies ne font que freiner les coûts, sans les inverser.

Le secteur se comporte strictement comme un secteur soviétisé, sans préoccupation ni de rentabilité, ni d'économie, dans un monde soi disant globalisé et mondialisé, dont il est la clé de voute principale.

C'est dire si le monument est vicié à la base. La perte est la règle, la rentabilité provisoire et l'exception, et le comportement des agents économiques, politiques, non rationnel.

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V
Le plus ironique dans l'histoire du low cost (et non "low coast" comme j'ai pu le voir écrit ici ou là), c'est que ce business model est défendu par les ultra libéraux alors qu'il impose à ses clients (et à son personnel) des conditions d'exploitation qui feraient presque passer les conditions sur l'Aeroflot de l'époque soviétique comme idylliques...
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W
très pessimiste sur le transport aérien, je pense néamoins que le compagnies &quot;du golfe&quot; boiront le bouillons après les autres, y compris amerloques.<br /> <br /> 1) la raréfaction de kérosène va supprimer la possibilité des long courriers &quot;bruler du kerozène pour transporter du kérozène &quot;. Les escales vont devenir obligtoires et le moyen orient, à la frontière des monde asiatique, européen, russes et africains est géographiquement idéalement placé, le kérozène du Golfe aura l'avantage de ne pas avoir été transporté par bateau, il sortira &quot;directement de la raffinerie à coté du puit à coté de l'aéroport&quot;. Et je ne doute pas que les emir sauront subventionner le kéro juste assez pour attirer les compagnie aérienne mais pas trop pour s'en mettre un max dans les poche (c'est pas une critique c'est la politique que je suivrait à leur place) . De plus faire répéter aux &quot;hypernomades&quot; (selon attali) &quot;sur quelle compagnie as-tu voyagé? katar airways ou fly emirates&quot; est certainement un investissement publicitaire &quot;softpower&quot; qui justifie de telles subventions<br /> <br /> 2) la rente pétrolière maintiendra leur population et les (diplomés etranger qu'ils engagent) solvables
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P
Merci d'avoir partagé cet article. On peut dire que votre analyse est juste. Et que grâce à cet article, on a au moins une idée de ce qui se passe ou de ce que vit les compagnies aériens. <br /> Hâte de lire votre prochain billet.
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