Artillerie Lourde
18 Juin 2014 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
En 1917, les austro-hongrois et allemands furent contents. La paix de Brest-Litovsk devait leur permettre de retourner l'ensemble de leurs forces contre le front occidental, spécialement la France.
Mais le calcul s'avéra largement faux. D'abord parce qu'ils continuèrent à occuper de larges portions de l'est, où leurs prélèvements économiques et domination se seraient écroulés sinon (ce qui ne manqua pas de se produire en 1918), et côté austro-hongrois, les 1 700 000 prisonniers libérés par les Russes ne purent être envoyés au front : ils étaient quasiment tous devenus bolcheviks. L'Autriche-Hongrie se contentât donc d'envoyer sur le front français de l'artillerie lourde.
L'armée allemande était elle, devenue double. Les sections d'assaut, les corps francs, restaient très bons, les autres, beaucoup moins, et l'offensive de 1918, mené avec ce reliquat. Le seul résultat de la paix de 1917 fut de pouvoir concentrer ces ultimes forces.
Les français retiraient leurs divisions du front quand les pertes atteignaient 40 %, les allemands, quand elles étaient entièrement détruites. En 1918, l'armée française était restée relativement homogène, et Pétain privilégiait depuis 1917, l'entraînement aux fortifications.
De l'autre côté, on se méfiait des troupes, soit pour des motifs politiques (Auriche-Hongrie), soit pour une qualité en baisse très nette.
Les conflits actuels, en Irak, en Syrie, en Ukraine, tous menés par l'Otan, délibérément ou par incompétence, sont significatifs : les ukrainiens utilisent l'artillerie lourde, de loin, par méfiance de leurs troupes dont l'usage au contact s'est avéré désastreux, l'armée irakienne s'est enfuie comme un seul homme, et l'armée syrienne, au contraire tient.
Comme en 1914, ce sont des différences de moral, et de fibre morale. Les Syriens savent pourquoi ils combattent, en Ukraine, les séparatistes aussi, les autres non, et en Irak, c'est pareil. Face à une poignée d'islamistes, des types qui sont là parce que c'est le seul endroit qui paie encore, ce n'est pas suffisant.
Philippe Grasset parle du "déchaînement de la matière", et notamment de Verdun. Mais Verdun ne fut possible que parce que des soldats tenaient. Sinon, ce déchaînement, eût été victorieux.
En 1940, la fibre morale de l'armée française n'existait pas, ou du moins dans son commandement, comme dans la Russie de 1914 à 1917, la fibre morale pour le conflit était défaillante.
En 1914, la fibre morale de l'armée française tint bon. Parce qu'au niveau technique, c'était loin d'être jeu égal. L'armée française, à l'automne 1914, dû ressortir de ses arsenaux l'artillerie lourde 1875 et 1877 (système Lathiolle et De Bange), ses mortiers modèle 1838, et même ses mortiers Louis XVI, et on fit appel au système D.
Les questions ne vinrent qu'après...
Quand aux conflits actuels, cette fibre morale, montrera aussi son importance... Le mercenaire, lui, applique un bon vieux principe : le bon soldat, c'est celui qui reste en vie...
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