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Il faut sauver le soldat Mickey...

11 Octobre 2014 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Mickey, pour gagner son fromage, avait promis monts et merveilles, si seulement on voulait lui faire un pont d'or social dans son mini-état, en dehors de l'état.

2 décennies plus tard, on peut voir que cet investissement est, lui aussi, un éléphant blanc. Sa fréquentation diminue, ses pertes se creusent, et sa dette apparaît comme quasi éternelle.

Dette de 1.7 milliards, pertes de 110-120 millions, au lieu de 78 millions un an plus tôt; le résultat n'est pas fameux. Il est même franchement décevant.

La fréquentation suit la courbe de la croissance économique. 16 millions de personnes, puis 14.9 puis 14.2...

On ne sautait être plus clair : on colle à l'ambiance économique ambiante, mais ce genre de dinosaures est trop important pour s'adapter.

Lui aussi était adapté à une classe moyenne importante et un pétrole abondant et bon marché. Pas au monde actuel.

Cette construction a été, comme celle des aéroports, inutile et jamais rentable.

Les autres parcs s'en tirent bien, preuve qu'ils peuvent vivre, mais ils n'ont pas la même taille. Pas la taille américaine.

Bien entendu, les investissements publics ont été conséquents.

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S
sincèrement, je soupçonne Mickey de trafiquer ses comptes ; il m'est arrivée d'y aller pendant que mes enfant étaient petits - et chaque fois l'affluence était incroyable ; tellement importante qu'on perdait la majorité de temps a attendre (pour les babioles, les manèges, la bouffe et autre conneries car faut bien le reconnaitre: l'ensemble du phénomène Mickey n'est rien d'autre que de la connerie pour les abrutis). Ce parc drainait en permanence un argent fou ; et malgré ça, je ne me souviens pas d'avoir lu une seule fois qu'ils avaient boucles l'année avec des bénéfices ; les Américains, ils sont ce qu'ils sont, mais c'est un peuple pragmatique ; ils ne porteraient pas a bout de bras pendant vingt ans une société structurellement déficitaire ; la seule explication a mes yeux c'est qu'il s'agit de la grosse magouille ; maintenant, bon ; je ne suis pas capable d'expliquer comment ils font.
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S
Merci Roland ; sur ce coup je reconnais avoir eu les méninges un peu engourdis ; et pourtant vu mon histoire personnelle je n’aurais pas dû ; car depuis la fin des années 80 je connaissais parfaitement le phénomène : par exemple ne Pologne depuis les années 70 les droits de distribution de la production hollywoodienne - sur le marché intérieur ça s'entend - étaient cédés aux prix symbolique ; celles des grosses superproductions étaient cédés le plus souvent à titre gratuit.<br /> Grunt, du coup tu me donnes des idées ; ça se trouve que Disney n’est qu’un labo parmi d’autres.
G
Moi aussi je suis allé chez Mickey il y a 20 ans. Et il ne m'ont jamais revu car faire la queue 20 minutes pour 2 minutes d'attraction c'est trop. Et encore, il paraîtrait que maintenant c'est bien pire et qu'il faut attendre près d'une heure pour les attractions les plus connues.<br /> C'est ce qui les plombe amha, les français ne sont pas des gens qui aiment faire la queue toute la journée. Il leur reste les gogos de touristes mais le tourisme baisse.
R
C'est beaucoup plus con en fait, Sclavus. la machinerie Disney fait partie intégrante de l'entreprise de décervelage. Pour les adulescents que sont devenus les peuples occidentaux, ce genre de rêverie permet, comme la plupart des jeux vidéo (dont je suis pourtant un adepte) de maintenir l'état d'infantilisation extrême de nos sociétés. Et ça marche. Alors que leur monde s’effondre littéralement sous leurs yeux, ils ne voient rien et grattent déjà sur leurs maigres économies pour pouvoir s'offrir du &quot;culturel&quot;, autant à eux qu'aux gosses d'ailleurs.<br /> <br /> Tu as donc ta réponse: Eurodisneyland est une variante rose de la propagandastaffel. A ce titre, le bouzin peut être ultra déficitaire, il remplit son office dans les cœurs et les esprits. Et c'est tout ce qui compte pour nos Partenaires: que nous soyons et restions captifs de leurs contes de fée.<br /> <br /> Pour finir, un mot sur l'économie de la chose: j'ai assisté à la construction et la mise en service du machin, quand j'étais parisien. Je me souviens très bien des discours de l'époque, on prévoyait la rentabilité à 5 ans, mais j'en doutais déjà parce que la façon dont était conçue l'entreprise faisait que ça ne pourrait jamais être rentable, et ce pour 2 raisons:<br /> <br /> A l'époque, 90% des fournisseurs étaient américains, vous imaginez les frais? et puis globalement, ce genre de truc s'adresse à une clientèle économiquement faible ou moyenne. Les gens qui viennent à disneyland ont un budget. Le gros de la clientèle provient d'ailleurs de tour-operators. Vue l'ampleur du truc et les sommes colossales investies, il ne fallait pas être bien malin pour prédire qu'à la première baisse de fréquentation sérieuse, ils prendraient le bouillon. Nous y sommes.
R
Salut les Aminches,<br /> <br /> J'ai écrit ce topo le week-end dernier en attendant que Patrick poste un nouveau billet pour m'incruster, il date donc un peu. Mais il me semble contenir quelques trucs intéressants alors je le poste.<br /> <br /> <br /> Je voudrais vous parler de Paul Craig Roberts et de Philippe Grasset, dans la suite de la discussion précédente sur les sources alternatives d'information, mais en même temps je vais parler un peu de pas mal de sujets d'actualité.<br /> <br /> Paul Craig Roberts, PCR pour les intimes est un pur, suivant la définition que j'ai pu donner et que j'ai illustrée avec Thierry Meyssan. Je suis donc avec attention ses billets et interviews (je recommande son blog aux anglophones), et il va me permettre d'illustrer à merveille ce que je disais sur le fait que les purs sont des partisans. PCR vomit le système. C'en est néanmoins l'une des figures marquantes d'abord à cause de sa carrière, puis de sa personnalité. Sa sincérité ne fait pourtant aucun doute à mes yeux. D'abord parce que sa conversion est ancienne, motivée et substantivée. Et puis l'homme est un activiste dans un pays ou ce genre de hobby peut devenir ultimement dangereux. Cela dit, à 75 ans, je pense qu'il s'en tape. Mais il a de la famille...<br /> <br /> Roberts fait une analyse violente et ultra radicale de la société américaine dans son ensemble, pas seulement de ses structures gouvernementales. Je suis très friand de ses expressions, du genre &quot;goon thugs&quot;, et ses billets donnent une ouverture sur les tréfonds de la société américaine que nous autres connaissons bien mal, puisque la majorité de se qui s'y passe est filtrée par nos médias, entièrement phagocytés par l'&quot;american dream&quot;. Sa vision mérite d'être nuancée mais je la crois néanmoins juste, pour ce qui concerne les USA, en particulier lorsqu'il évoque les pouvoirs centraux et leurs diverses institutions, ainsi que tout ce qui a trait à l'économie. <br /> <br /> Il n'en va pas de même lorsqu'il parle des rapports de son pays à l'international. Bien que son parcours lui ait fait découvrir des réalités différentes, il raisonne toujours comme un américain, c'est à dire en termes de puissance. Non qu'il n'aie de solides connaissances historiques contrairement à bien de ses compatriotes, mais elles sont très scolaires et à l'évidence, ce n'est pas là qu'il focalise sa puissance intellectuelle.<br /> <br /> Il fait donc à mon sens plusieurs erreurs d'analyse lorsqu'il parle de ce que devrait faire la Russie qu'il juge peu résolue face à l'agression de son pays (!). Il pense en particulier que Moscou devrait engager une épreuve de force avec l'UE en coupant le gaz, par exemple.<br /> <br /> J'ai déjà dit à quel point il est fondamental pour la Russie de ne pas se couper de l’Europe mais au contraire d'attendre que le fruit soit mur pour le cueillir délicatement. Le maintien de façade d'une attitude de partenariat avec les USA est une option tactique pour gagner du temps et laisser les esprits se calmer. Le temps aussi de laisser la situation ukrainienne se décanter.<br /> <br /> PCR a tort de penser que la Russie pourrait gagner quoi que ce soit à se mettre dans une position belliqueuse, même si des gens de l'entourage proche de Poutine chantent le même refrain que lui, par exemple Sergueï Glazieff (très intéressant par ailleurs). De fait, qui connaît mieux l'impérialisme US que la Russie qui le subit depuis si longtemps? Mais Roberts ne tient pas compte du fait que que les dirigeants russes d'aujourd'hui ne sont plus les rustauds mal dégrossis (et ukrainiens de surcroît: Khrouchtchev, Brejnev) du politburo. Ce sont des gens qui ont appris de leurs épreuves, qui ne se vantent pas, qui observent et agissent au moment opportun. Il suffit de regarder la Russie en actes depuis 2008.<br /> <br /> Paul Craig Roberts recherche désespérément en face quelqu'un qui puisse stopper les dingues de Washington, mais il ne voit pas que le contraire de l'amour ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence. Il ne voit pas non plus qu'un jour proche, son pays sera sommé d'adhérer à tous les organes de régulation auxquels il refuse de se soumettre, et que s'il ne le fait pas, ce sera sur lui que tomberont les sanctions économiques. Changement de paradigme ultime et à ce stade encore inconcevable. Pourtant il sait que la meilleure arme pour faire tomber les USA c'est le dollar, et il sait aussi ce qui se trame entre les BRICS sur le sujet. Mais je crois que le procédé prend trop de temps à ses yeux.<br /> <br /> Il ne voit pas non plus, parce que c'est un insider, que ce n'est que très récemment (on va dire 2013) que le monde dans son ensemble a perçu la perte de puissance militaire US et donc de facto que la route vers une attaque frontale du dollar était ouverte. De plus, c'est vraiment ces derniers mois avec l'affaire ukrainienne, daesh/isis/ei et la Libye dont on fait enfin le bilan que le dérapage devient manifeste. Tout montre des gens paniqués et aux abois, interférant sans cesse les uns avec les autres. Image on s'en doute fort peu rassurante pour les dirigeants des pays ayant affaire aux états-unis, c'est à dire à peu près tout le monde.<br /> <br /> Il faut du temps pour que ces choses là pénètrent le cortex profond. Cela dit PCR a toute mon affection et je lui souhaite amicalement longue vie et santé.<br /> <br /> <br /> Passons au cas plus épineux de notre autre ami Philippe Grasset. <br /> <br /> Nombreux sont ceux qui ont grandi en dissidence avec dedefensa. J'ai conscience de m'attaquer à un monstre sacré. Mais un des côtés cons de mon caractère fait que justement, dès que quelque chose devient sacré, j'ai tendance à m'y attarder. Sur l'homme, je ne sais en fait pas grand chose si ce n'est qu'il possède une très belle bibliothèque dans laquelle j'aimerais me perdre, et c'est très bien ainsi, cela ne polluera pas le principal qui est l'analyse de ses écrits quasi-quotidiens.<br /> <br /> Rien de tel que l'illustration par l'exemple. Je me référerai donc aux trois derniers articles parus en date des 2, 3 et 4 octobre derniers, ils cadrent parfaitement avec ce que j'ai à dire. Je vous invite, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, à lire ces articles.<br /> <br /> <br /> Premier article, les coucous. Je veux dire la saga des chasseurs multimodes de 4ème et 5ème génération. Là, on joue sur du velours. A tout seigneur, tout honneur, c'est à l'attention soutenue de dedefensa au mythique JSF (Joint Strike Figher, petit nom de l'avion en bois, le F-35) que je dois d'avoir mis la focale sur ce zinc et son petit jumeau, le F-22 affectueusement surnommé &quot;raptor&quot;. L'analyse, les développements sur le sujet par dedefensa sont pratiquement la référence. Je n'ai donc quasiment rien à ajouter au billet si ce n'est que Philippou nous susurre quand même que le Rafale est le moins pire de la bande, et de loin (qui possède l'insigne avantage d'être opérationnel, lui). Il mentionne tout aussi discrètement le T-50 qui vient de passer au stade bêta c'est à dire opérationnel en bêta-test (il était présent au salon de Rostov, et pas en bois. Il a même effectué plusieurs démonstrations impressionnantes). Et il omet de dire que ce que les américains ont mis 25 ans à foirer, les russes viennent de le réussir en 3 ans (le programme T-50 a été lancé en 2011, voir Rogozine), sans compter que les Su-37 surclassent les Rafale.<br /> <br /> Rien de grave mais regardez la teneur de l'article, les trois quarts nous expliquent les déboires maintenant affichés de tous les couillons qui ont pré-commandé (et dans certains cas pré-payé) un truc qu'ils n'auront jamais. Quand je disais qu'il y avait un énorme marché pour le Rafale, je pensais à celui-là, à ces pays qui veulent acheter des avions qui marchent et qui sont coincés par des engagements irréalistes qui, tôt ou tard, vont sauter. Mais ce n'est pas ce que nous dit Philippe. Lui, il constate juste et nous fait une galerie de portraits affligeants, ceux des clowns néolibs des différents pays d’Europe rattrapés par leurs propres mensonges. Passionnant. Pensez, dans bien des pays, les zincs ont 50 ans, dame. Il faut dire aussi qu'une aviation de combat dans la plupart des pays d’Europe hormis les grands, dans le contexte actuel, c'est juste pour fournir du matos en cas d'OP OTAN. Mais il y a ailleurs beaucoup de pays qui ont des vieux F-16 pourris qu'ils aimeraient bien renouveler. Jusqu'à présent ils ne pouvaient pas, verboten. Mais comme je disais plus haut, depuis 2013 et l'affaire de la Syrie, il y a du mou dans la destinée manifeste, ce qui rend de nouveau pas mal de choses possibles. Il faut juste que ça se décante.<br /> <br /> Cela dit, vous pouvez sauter directement aux deux derniers paragraphes, vous aurez la moelle substantifique parce que ce papier, bien enrobé dans des considérations creuses nous dit quand même quelque chose au final, même s'il en oublie pas mal en cours de route.<br /> <br /> L'honneur est sauf. Pourtant, j'ai cru brièvement que dedefensa touchait au génie en lisant le titre, avant de déchanter. En effet, en capitales, Philippe illustre sa nomenclature du slogan: &quot;l'effondrement de l'avion de combat&quot; (et il s'y connait en effondrements). Moi, naïvement, j'ai cru qu'il avait relevé que dans les récents conflits hormis la Libye parce qu'il n'y avait rien en face, l'aviation n'avait joué aucun rôle, clouée au sol par les dispositifs anti aériens dont certains, les man-pads sont extrêmement mobiles. Deux hommes à pied peuvent le transporter et le mettre en œuvre et c'est quasi indétectable. Et que ce faisant, on pourrait s'interroger peut être sur le fait de foutre des milliards en R&amp;D pour des trucs dont l'utilité sur théâtre n'est pas démontrée.<br /> <br /> Mais non, Philou ne nous parlait pas technique, il nous expliquait juste que la branlette, ça finit par user les neurones, et du coup, on prend les vessies pour des lanternes (ou l'inverse, on en est plus à ça près. Après tout, si on ne s'en sert pas, un avion en bois c'est pas mal. Peut-être un peu cher).<br /> <br /> Next. <br /> <br /> L'Ukraine et les nazillons, et là on entre dans le dur. <br /> <br /> Comme d'habitude, Philippe prend un gus lambda pour illustrer ses propos. Les anglophobes ont de la chance, c'est en français ce coup ci. Je ne vais pas contester l'idée de partir d'une base écrite par un autre pour développer une idée, c'est précisément ce que je fais. Par contre, le choix des intervenants habituels de dedefensa laisse quelque peu à désirer car il s'agit toujours d'acteurs du système, oui certes à la marge, ou exprimant une vague divergence avec la doxa, Philou a la sympathie facile. Le texte en question développe une énième redite de la situation ukrainienne, exacte certes mais n'apportant rien que l'on ne sache déjà depuis longtemps. <br /> <br /> Juste après, Phil fait semblant de ne pas comprendre ce qui se passe actuellement au Dombass, c'est à dire les intervenants extérieurs (essentiellement Vlad) qui gèlent la situation. Il feint de penser que ces gens sont libres de leurs mouvements et semble considérer le cessez le feu aussi peu respecté soit-il comme une aggravation du désordre ukrainien. Je veux bien... <br /> <br /> On voit également là son obsession pour l'ordre, il n'est pas un billet de dédefensa ou le mot désordre ne figure pas. Je comprends bien que face à l'empire du chaos, on puisse être tenté par la chose, cependant et de façon métaphorique, je répondrai que l'empire du chaos contre l'empire de l'ordre, très peu pour moi. La vérité est ailleurs, il me semble. L'histoire nous enseigne qu'il y a parfois fort peu de choses entre le chaos et la création, souvent simplement une façon de voir les choses.<br /> <br /> Mais foin de ces considérations philosophiques, continuons. Au paragraphe suivant, Philou, toujours au top, découvre les vidéos que je me bouffe depuis trois mois. Abomination de la désolation, il y a des nazis qui font des trucs de nazis, incroyable, non?<br /> <br /> Au passage, une histoire: quand la guerre en Ukraine à commencé, début juillet, j'en ai causé à un de mes voisins. Le type d'origine espagnole, magasinier, la cinquantaine, marié pépère, il ne peut pas sentir la politique, il s'en branle total. Si je veux essuyer un bide, je lui raconte mes histoires. Alors donc, je tente le truc et je lui dis: &quot;t'as vu, en Ukraine, il y a des nazis, des vrais, même pas néo&quot;. Et j’enchaîne: &quot;c'était bien la peine de nous faire chier avec leurs lois sur la shoah et tout ça&quot;. Là, j'ai vu son œil s'allumer, et il m'a dit: &quot;c'est des conneries tout ça, je veux dire les lois sur la shoah. Maintenant, les nazis, ils sont jamais tout à fait partis, hein?&quot; Le tout avec l'accent qui va bien, peuchère. Du coup, comme il était ému, il m'a invité à boire l'anisette.<br /> <br /> Tout ça pour dire que notre Philou, il branle sérieusement du manche. Ce que mon voisin m'a dit en deux phrases, lui il met un long paragraphe tortueux pour l'expliquer et à la fin, on n'est pas bien sur d'avoir compris ce qu'il voulait dire au juste. Le catéchisme médiatique est bel et bien écorné et depuis longtemps, il serait temps que dedefensa s'en aperçoive et aille de l'avant.<br /> <br /> Au passage il cite le Saker (VF hélas, allez sur la version anglaise) au travers d'une information fausse, du moins mal interprétée. On pourrait croire à la lecture de l'article que l'ensemble de l'Ukraine hormis Kiev et Odessa serait aux mains du Praviy Sektor ce qui est factuellement faux, cette organisation ne possédant tout simplement pas assez de membres pour contrôler l'ensemble de l'Ukraine, hors Dombass, et de loin. C'est grand, l'Ukraine. Enfin, je doute que Praviy Sektor lui-même soit réellement organisé, en particulier à l'échelon national. Il ne faut pas oublier que dans ce type de mouvement, tout tourne autour des &quot;chefs&quot; et ceux ci sont assez peu nombreux, fort soucieux de leur autonomie et exerçant un contrôle limité sur les membres qu'ils encadrent. On est très loin du tableau apocalyptique de Philomène qui ne nous parle pas bien sur des nombreux coups de main contre les nazillons organisés un peu partout quotidiennement dans le pays.<br /> <br /> Ce qui se passe et que Grasset tente d'ignorer, c'est que l'ensemble de l'Ukraine est en train de basculer dans la guerre civile, à la yougoslave, mais en pire, si toutefois c'est possible. Et les nazis ne sont qu'une part du processus. Je rappelle pour mémoire que les principaux responsables de la situation sont les oligarques. Ainsi laisser penser que s'effectuerait une nazification des populations similaire à l'endoctrinement de masse de l'Allemagne des années 30 est mensonger, personne là-bas n'a le contrôle pour faire un truc pareil. Et de toutes façons, il reste à prouver que ce genre de &quot;solution&quot; fonctionne, la majorité de la population demandant un pays qui marche et pas une idéologie à la con. On n'est plus en 1935, les mentalités ont changé. <br /> <br /> Il ne faut pas se laisser impressionner comme notre Philou par la logorrhée législative de la Rada puisque, hormis le caractère contradictoire et totalement irréaliste de la plupart de ces lois, leurs effets ne se font pas réellement sentir, sauf sur des trucs purement symboliques tels la destruction de monuments ou la tentative (avortée) de créer un programme scolaire à la sauce de Kiev. Pour le reste, c'est essentiellement de la com. Cette &quot;assemblée&quot; se livre par ailleurs quotidiennement à des pugilats assortis de menaces de mort qui devraient nous rappeler des souvenirs, à nous autres.<br /> <br /> Si on voulait régler le problème, il s'agirait de mettre hors d'état de nuire quelques dizaines de milliers de personnes, tout au plus, avec là-dedans 300-400 gros bonnets, le reste n'étant à divers degrés que des sous-fifres, j'ai déjà écrit là dessus. Je dois hélas dire que le gel de la situation est voulu, du côté américain par nihilisme et perte de contrôle, du côté russe, par cynisme. En effet, les russes (la population) semblent avoir pris acte que les ukrainiens ne veulent plus d'eux. Donc ce ne sont plus des frères (à part les russophones). A ce titre, pourquoi se battrait-on pour eux? Quant à Poutine, il n'est pas connu pour faire dans le sentiment, et une fois encore il suit l'opinion majoritaire de son peuple.<br /> <br /> Les ukrainiens sont abandonnés à leur triste sort. Qu'il porte l'étiquette nazie ou une autre, le bilan est catastrophique et ne peut qu'empirer. Le pays paye aujourd'hui 25 ans de non-gouvernement. Il est maintenant certain que personne n'interviendra dans ce merdier. Ce sera aux ukrainiens de faire quand ils seront décidés. D'ici là, frigo.<br /> <br /> Donc un billet pour rien avec des éléments factuellement faux et une analyse qui en découle, ainsi que le constat du gros accroc dans la narrative, que tout le monde avait remarqué depuis des mois. Puis cette longue déblatération sur la shoah et compagnie: mon opinion est qu'il sera infiniment plus dur de faire décrocher de ce truc les gens à tendances intellectuelles prononcées. Les autres savent depuis longtemps que, dixit mon voisin, c'est des conneries. J'appelle ça la cérébralite (ou branlette intellectuelle), une maladie/perversion très répandue dans certains milieux ou il n'y a pas de mal à se faire du bien.<br /> <br /> <br /> Et pour finir brièvement parce que je suis crevé, Nuland vs Orban. Là c'est typiquement un papier que je lis en diagonale. Pourquoi? Parce qu'à dedefensa, c'est Nuland minus Orban, c'est à dire une pleine page pour l'autre dingue et rien pour Orban ou presque alors le le personnage mérite tout à fait un papier non pollué par une harpie hystérique.<br /> <br /> C'est le fond de ce que je reproche à Grasset. De toujours se faire le relais complaisant de gens dont la seule politique possible consisterait à les juger, puis leur faire subir le juste châtiment que leurs actes méritent. Certainement pas à leur donner la parole à longueur de tribune, fût-ce pour les critiquer. Ce que représentent des personnages comme Nuland ne se débat pas, ne s'analyse pas. Cela se combat pied à pied, et pas en jouant au petit télégraphiste. <br /> <br /> Si on me dit Nuland, je réponds: crime contre la paix (le plus grave car il conditionne tous les autres), organisation d'une sédition dans le but réussi d'éliminer un pouvoir légal (en clair un coup d'état), Emploi et formation de mercenaires étrangers pour ce faire, commission d'assassinats multiples ciblés ou non par commandite (et donc avec préméditation), subornation de témoins, mensonges sous serment, etc, etc... Elle ne devrait plus pouvoir sortir des états-unis sous peine d'être immédiatement arrêtée et emprisonnée. Les faits qui lui sont reprochés sont extrêmement graves et avérés. Le crime contre la paix à lui seul vaut le TPI.<br /> <br /> C'est tout ce que l'on peut décemment dire sur cette femme. Grasset en est loin avec sa longue tartine, à croire qu'il se délecte des incongruités émises par l'interressée, un peu comme un expert psychiatre observe avec gourmandise un pervers psychopathe. J'ai un peu honte pour lui.<br /> <br /> Quand rien ne se passait, il était au top. Depuis que ça s'accélère, il est largué chaque jour un peu plus. Condamné par ses accointances, il est contraint de se faire de moins en moins précis, de plus en plus enrobant, à se perdre dans les sophismes et les analyses d'analyses, les auto-citations et les postures à la troisième personne ou il finit lui-même par s'égarer.<br /> <br /> On ne fait pas de demi-mesures avec le système, ce n'est pas le tout de se déclarer anti, de citer Orlov et PCR et d'aller à la soupe (3000 euros par mois et même pas un traducteur, à ce prix je veux bien le faire), il faut surtout faire en sorte que ceux qui ont fait confiance un jour ne soient pas trahis. De ce point de vue et j'ai bien le regret de le dire, dedefensa n'est plus pour moi irréprochable.<br /> <br /> <br /> PS: Dedefensa a depuis publié un long article consacré à l'interview de Rogozine sur laquelle j'attirais votre attention la semaine dernière. Leur conclusion est que la Russie serait dans un challenge techno contre les USA. Toujours cette méconnaissance des problèmes techniques et tous les fantasmes qui vont avec. Au jour d'aujourd'hui, la technologie ricaine est complètement dépassée dans pratiquement tous les compartiments. <br /> <br /> Rogozine est bien gentil avec eux en ne leur mettant pas le nez dans leur caca, en parlant par exemple des diverses interceptions de missiles, incursions dans l'espace &quot;réservé&quot; des USA sans aucune conséquence, détournements et récupération de divers drones sans parler de l'espace ou les ricains n'ont même plus de lanceurs. Grasset ne souffle mot de la totale différence de doctrine, il tente même de nous faire croire que la Russie actuelle aurait des visées impérialistes au travers de ses différentes forces &quot;de projection&quot; (à l'intérieur de la Russie). Il est manifeste dans cet article que les connaissances militaires de Grasset se limitent à ce qu'on lui en a dit et à ce qu'il en a compris, c'est à dire pas grand chose.<br /> <br /> Et toujours trois métros de retard, ça commence à faire beaucoup pour une &quot;avant garde&quot; (dont Marx nous rappelle qu'elle n'est que l'avant garde du capitalisme, c'est à dire une escroquerie).<br /> <br /> Addessias
Répondre
R
C'est sur qu'avec des tromblons de ton style, Grunt, le niveau des commentaires remonte. Je ne pensais pas trouver des trolls de l'UE ici. Je pense que c'est toi qui te trompe d'endroit, pas moi. Tes adjectifs méprisants ne démontrent qu'une chose: tu ne sais pas lire.<br /> <br /> Qu'est ce que tu fous là?
G
Si c'est aussi long quand on s'occupe de madame, quelle veinarde !
G
Et ce brave Flaubert en écrivant Bouvard et Pécuchet a bien calculé l'arrogant français moyen.<br /> <br /> Vous n'en avaez pas marre de poilluer les commentaires avec vos diarrhées verbales hors sujet et sans intérêt ?
S
Salut Roland, je crois avoir lu hier dans un média russe (« le mot russe - ruskaïa retch » – je te fournirais le lien dès que je le trouve) que VVP vient d’obtenir une augmentation d’un tiers du budget russe de de la défense).<br /> Le problème américain – à mes yeux – est plus lié à une inimaginable corruption qu’à cette tradition – propre à la culture américaine – de « Big is beautiful » qui a donné plus de force et de splendeur à l’Amérique, qu’il n’a entravé ses forces vives.<br /> Lorsque le fameux missile (selon mes infos et convictions), ou l’avion piloté par les pirates (selon les médias officiels) frappe le Pentagone, il frappe curieusement l’aile en chantier et pile dans les bureaux abritant les archives contenant les résultats des instructions judiciaires sur une immense affaire de corruption s’élevant à plusieurs milliers de milliards de dollars.<br /> Ces mecs sont le cas le plus flagrant du phénomène psychologique qu’on nomme « la fuite en avant » ; depuis des décennies ils commettent des forfaits les uns pires que les autres et par une habile magie de « modification d’opinions publiques à travers le monde » (selon les propres mots de BHO, prononcées lors d’une conférence à West Point) tous leurs crimes passent pour le combat parfaitement légitime du « bien contre le mal ».<br /> Lorsque un enfant se chie dessus, casse un jouet, meuble, élément de vaisselle ou que sais-je d’autre ; ou lorsqu’il fait des saletés aux autres enfants et que suite à chacune de ses saletés il est félicité, il n y a rien de plus logique qu’à ce qu’à la crasse d’après il fasse pire ; ce genre de phénomène est si automatique qu’il a façonné les procédures d’éducation dans les sociétés, longtemps avant que les psychiatres le nomment.
R
Oh, dommage. Pense à sauvegarder en cours de route la prochaine fois. En attendant, bonnes vacances et reviens-nous en pleine forme, on a besoin de tes lumières (lol).<br /> <br /> Je voudrais préciser une petite chose: on pourrait penser en lisant mes billets qu'ils sont un plaidoyer pro domo de la technologie militaire russe. En fait non.<br /> <br /> Je considère que la Russie fait son boulot normal d'état nation souverain. Ses forces militaires, pléthoriques du temps de l'URSS, n'avaient été modernisées qu'à la marge et le redéploiement induit par le changement géopolitique de 1991 était tout à fait insuffisant. <br /> <br /> Ceci étant probablement du au fait qu'il s'agissait d'un des derniers éléments de stabilité durant la période troublée qu'a connu le pays.<br /> <br /> Ce n'est donc pas l'effort militaire russe en tant que tel qui induit leur supériorité, c'est l'obsolescence des structures américaines le principal responsable.<br /> <br /> Ce que les russes démontrent, en nous le savons bien nous français, c'est qu'un effort technologique réalisé par des gens compétents et sachant ou ils vont, travaillant dans un cadre et des délais impartis ne nécessite pas un budget colossal pour aboutir. Il n'est pas obligatoire de dépenser la moitié du PIB mondial pour avoir un armement efficace et up-to-date.<br /> <br /> L'effort militaire chinois est du même ordre que le russe: avoir les moyens de défendre son territoire avec ce qui se fait de mieux. Le problème plonge aux racines de la psychologie américaine. Pour que ça marche, il faut que ce soit gros. Tout est comme ça là bas. Big is beautiful.<br /> <br /> Mao avait raison: l'impérialisme est un tigre de papier.
L
Merci pour ton édition spéciale.<br /> Je t'avais préparé une longue réponse sur le thème que tu effleures dans ton paragraphe sur la nature nazie -or not- des pieds nickelés au pouvoir en Ukraine (en gros &quot;comment s'en débarrasser&quot;). <br /> Malheureusement la fatigue m'a conduit à l'écraser bêtement et je préfère ne pas pousser plus loin. <br /> Je risquerais d'arriver au stade éthylique qui me conduit à proférer l'une de ces saillies philo-libidineuses de fin de nuit qui font les délices de Reymond.<br /> C'est ce texte là qui me pose VRAIMENT problème -que tu as sans doute vu aussi- et je tiens à en débattre la tête plus reposée.<br /> <br /> http://bendeko.blogspot.fr/2014/10/ukraine-5-millions-dhabitants-oui.html<br /> <br /> Pour moi, cette prose stupéfiante nous ramène à quelque chose de plus fondamental que le nazisme et qui touche à la nature intrinsèquement perverse du système capitaliste.<br /> Je me suis fait jeter de chez Berruyer à cause de ça, ce qui m'a d'ailleurs permis de toucher concrètement aux limites de ce brave bougre positiviste (j'ai toujours dit qu'il faisait ce qu'il pouvait dans son créneau).<br /> Je crois que ramener systématiquement &quot;le pire&quot; historique et politique au nazisme est dangereux et improductif. L'on se résigne au bout du compte à ne rien expliquer du tout et à faire allégeance au totem consensuel en serrant les rangs.<br /> Je pense aussi de plus en plus que le nazisme est le vilain canard historique ou le bouc émissaire politique d'un système productif né il y a quelques siècles en Europe de l'ouest.<br /> <br /> On verra ça début novembre. Je vais voir la mer et me débranche complètement, sauf de quelques bouquins.<br /> <br /> A bientôt.
L
Et pendant ce temps-là celui-ci continue son petit bonhomme de chemin. <br /> Ce gus n'a jamais été ma tasse de thé, mais il faut rappeler tout ce que l'on a déblatéré sur son entreprise dans les années quatre-vingt. <br /> Cela aussi participait à la ringardise, à la &quot;franchouillardise&quot;, voire relevait de la réaction ou -ça va de soi- du fascisme. <br /> Et les mêmes qui proféraient ces anathèmes -les géniteurs des antifas d'aujourd'hui- applaudissaient à l'éradication de l'un des secteurs agricoles les plus riches de l'Ile de France (Ô nostalgie, j'allais m'entraîner au cross country dans ces champs là).<br /> <br /> http://www.egaliteetreconciliation.fr/Philippe-de-Villiers-creera-deux-parcs-d-attractions-historiques-en-Crimee-et-a-Moscou-27286.html
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