Enfumage par des gamellards...
Ils sont cons, ces étrangers. Ils pensent passer à 100 % d'énergie électrique renouvelable, ou plus modestement, à 85 %, comme les chinois.
Ils ne se rendent pas compte de la chance inouï que, nous seuls, en France, avons d'avoir le nucléaire, et une élite si "éclairée", qui fait notre "bonheur", au besoin contre nous.
Pour peu, ils penseraient comme les autres. Heureusement qu'on a des zélites pour les empêchaient de faire des bêtises.
Ils sont cons ces parlementaires allemands ou californiens, qui s'acharnent littéralement à réduire la demande électrique, à grands coups de lois et de normes, qui ne coûtent pas grand chose, et qui fait économiser beaucoup.
Jancovici nous dit que le renouvelable coûte (parfois, vient il de rajouter) de 10 à 40 fois plus cher en capital que le nucléaire.
Seulement je serais curieux de savoir comment Jancovici va trouver le carburant à fournir aux centrales nucléaires. Parce que pour nos centrales classiques, c'est plutôt mal barré.
Elles ont été sauvé par les mines Kazakhs, et la baisse de la demande des centrales nipponnes et allemandes, et de bien d'autres, notamment aux USA, où ce que l'on reproche au secteur, c'est de n'être pas rentable.
Mais, qui trop embrasse mal étreint, il faut se rendre compte de l'absurdité du 10 à 40. Ce serait une curiosité de laboratoire, comme de récupérer l'uranium de l'eau de mer. Les nippons l'ont fait, mais cela n'à, dans ce cas, aucun sens. C'est au prix d'une débauche d'énergie si totale qu'elle en est caricaturale.
Pour gagner 1 ou a dépenser 1000. Donc, on ne l'appliquera pas. Pour le reste, le monde entier ne se précipiterait pas dans le renouvelable, si cela n'était pas rentable.
Il me semble d'ailleurs que deux piliers de l'énergie renouvelable, c'est à dire l'isolation et le solaire thermique me semblent eux, pas du tout concerné par ce "10 à 40 fois plus gourmand en capital".
Le 1/3 monde est amplement burné en solaire thermique, qui y semble d'un coût tout bonnement, bas, et d'une manière stupéfiante. L'amortissement ne s'y compte même pas en années, mais en mois, si l'on compare aux fioul, gaz et électricité.
Ce n'est donc pas "10 ou 40 fois plus gourmand en capital". Ou alors, on ne sait pas de quoi l'on parle. 3 à 6 mois, tout au plus, pour des installations qui coûtent 300 $ et qui, dans des pays chauds, économisent 1 à 2 tonnes de fioul.
Enfin, souvent, elles ne l'économisent pas, parce qu'il n'y avait rien avant...
Pour d'autres, c'est encore pire. Dans l'industrie lourde, 25 ans, c'est court, 50 ans, un changement rapide, et 1 siècle, une mesure de pensée courante. Alors, aller braire que la transition énergétique allemande, c'est un échec, il faut être gonflé comme une outre pour le prétendre.
Lancer un nouveau modèle, c'est toujours plus coûteux et gourmand en capital qu'un modèle, fut il à l'agonie, déjà testé, industrialisé et que n'importe quel pékin sait faire.
La production électrique allemande a évolué ainsi de 1990 à 2013 :
- charbon, de 140 à 132 TWh,
- lignite, de 170 à 161 TWh,
- fioul, de 11 à 7 TWh,
- gaz naturel : de 36 à 67 TWh.
le total issu du fossile passant de 358 à 356 TWh, baisse insignifiante me direz vous, mais plus significative si on regarde le "haut de bulle", visible au milieu de la décennie 2000-2010. En 2007, le maximum atteignait 384 TWh, et il faut tenir compte de l'effet d'inertie. Les centrales au gaz étaient à la mode dans les années 1980-1990, et les centrales à charbon jusqu'en 2007. Il n'y a plus de nouveaux projets.
C'est une malhonnêteté intellectuelle profonde de dire qu'il n'y a pas de changement. Le premier changement, c'est de mesurer le flux d'investissement, il n'existe plus dans le fossile;
Le second changement, c'est de mesurer le flux de désinvestissement. Il est d'un fort honorable gabarit dans le fioul, désormais réduit à presque rien, le charbon, moins fort dans le lignite.
Le nucléaire, lui, a été prié de fermer partiellement, pour éviter l'effondrement brutal du charbon et du lignite. Sa production est passée de 152 à 97 TWh.
Le renouvelable, "pas adapté", lui, s'est envolé de 20 à 152 TWh et son vrai développement n'a commencé qu'après 2000.
Le reste, lui est stable, de 20 à 25 TWh.
Globalement, la production est passée de 550 à 631 TWh. La malhonnêteté intellectuelle profonde est de se contenter de voir ce que l'on veut voir.
Oui, la production fossile n'a pas diminué, mais la consommation globale a fortement augmenté. Et c'est le nucléaire qui fait l'ajustement. Cela chagrine certains ? Les centrales nucléaires devront aussi être désinvesties...
La malhonnêteté c'est aussi de ne vouloir voir que les variations mensuelles ou annuelles, qui peuvent être déconnectée de la tendance lourde.
La malhonnêteté c'est de ne pas vouloir voir que les pouvoirs politiques protègent aussi lignite, charbon et même nucléaire. Quand il n'est plus protégé, comme le fioul, il tombe à l'état de reliquat en voie de disparition.
En 2014, la production ne s'établissait plus qu'à 610 TWh, dont 157 pour le renouvelable, 156 pour le lignite, 110 pour la houille, le nucléaire, stable à 97 TWh, le gaz à 58 TWh, et qui est en plaine crise et le fioul qui meurt à 5 TWh.
L'évolution, sur longue période se montre ici. Le charbon, le gaz et le fioul, étranger ou coûteux, est sacrifié, le lignite, préservé, parce qu'il est national, et disponible en grandes quantités.
La malhonnêteté, cela consiste aussi à faire des calculs orientés. La biomasse fait partie du renouvelable, si on n'en extrait que le surplus, et du non renouvelable, si on en extrait plus. Pour le moment, il n'y a pas lieu de le rajouter aux centrales à flamme pour gonfler la production faite à partir du gaz, lignite, charbon et fioul.
En 2015, jusqu'à la présente date (fin mai, première semaine de juin), la production a visiblement connu un trou d'air à 237 TWh (Hydraulique 10, vent 34, solaire 15, biomasse 20, charbon 42, lignite 60, gaz 16 et nucléaire 40), et on peut noter l'effacement total du charbon brun un mois, en mars.
On peut donc noter que la ventilation de la production, c'est aussi un rapport de force économique et politique, et non purement des choix techniques judicieux.
Les capitalistes aiment faire des arbitrages, judicieux financièrement à courte vue, mais qui ne relèvent pas d'un vision du futur grandiose.