Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le rentier et le conquérant...

23 Juin 2015 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Le rentier est toujours dans le monde d'hier. C'est hier qu'il a accumulé, un capital, un savoir-faire, une position. C'est hier qui le rémunère. Aujourd'hui l'inquiète, et demain, le tue.
C'est le monde de l'énergie.
Rien d'étonnant, donc, que le gouvernement français, complétement ligoté par des lobbys énergétiques, autant que par les lobbys financiers, protège les deux, même s'il devait exterminer sa population. .
Ces lobbys sont simples à citer : EDF, Engie (fallait vraiment se creuser pour trouver aussi ridicule), AREVA, mais aussi Total, les charbonniers, et la quasi-totalité du CAC40.
Pour eux, le concept de baisse des consommations est un concept ardu à manier. Hier les constructeurs automobiles "compensaient" les progrès, en alourdissant les modèles. Ils n'ont pas perdu la main, mais doivent désormais prendre en compte l'exigence de la baisse.
Pour ce qui est des charbonniers, il ne faut pas négliger leur part. Ils marchent, mains dans la mains avec EDF, gros producteur de jus charbonnier, à l'étranger, surtout.

Car, il est clair que le charbon est un outil complétement inutile, car il sert à 90 % à fabriquer de l'électricité... Autant dire que le débouché de ce produit est férocement protégé par les producteurs. C'est, quasiment, le seul. L'usage indispensable, ce sont les 10 % restants.

Donc, nos chers énergéticiens mènent un combat bi-front en France :

- décourager les politiques d'économies d'énergies,

- continuer avec les moyens d'avant, (décourager le renouvelable, ou plutôt, le réduire à la portion congrue), notamment pour EDF, le nucléaire en France, le charbon à l'étranger, quitte à sacrifier l'industrie, et la population.

Mais, dans leur état d'esprit, ils ne voient pas que ce qui peut les remettre en question, c'est l'effondrement de la machinerie économique du pays qu'ils mettent en coupes réglées.

En 2014,les émissions de gaz à effet de serre ont baissées de 5 % en Europe, dont, Danemark (- 10,7), Grande Bretagne (- 8.7), France (-8.2), et Italie (-6.9).
Il reste que des chiffres pareils ne peuvent intervenir dans des grands pays, que dans un contexte d'effondrement économique. Et non, comme on nous l'a rabâché, de reprise. Car le calcul du PIB ne prend en compte que les mesures économétriques.

S'il est clair que dans les cas allemands (-3.1) et Autrichiens (-3.5), on peut se demander dans quel mesure ce n'est pas le résultat de leur politique résolue d'économies d'énergies alliées à l'essor du renouvelable, mais à 6 ou 8 %, on peut écarter, d'entrée de jeu, la mutation technologique alliée à l'hiver doux.
Plus intéressant encore est le cas belge, avec son petit - 1%. Malgré la crise, là-bas du secteur nucléaire, il faut se rendre à l'évidence, c'est le couple production-consommation qui s'effondre.

Selon Enerdata, c'est - 4.5 en Europe. , le Japon se démerde aussi pas mal avec une baisse de l'ordre de 3 %, et la Chine passe en négatif, avec une croissance officielle de 7.5 %. (On ne rit pas sur le blog).

Aux USA, on a une légère hausse, mais vu le n'importe quoi du pays en la matière, il ne faut pas en tirer de conclusions.

Donc, on assiste à un crunch de l'énergie classique, ce qui ne va pas sans poser de problèmes aux énergéticiens, problèmes renforcés par l'essor du renouvelable, alors que les habits de la production classique sont déjà trop grands.

D'autant qu'en matière d'électricité, la manoeuvre d'Elon Musk, en créant des batteries disponibles en grands nombres, va encore accroître les problèmes, d'abord en rendant encore plus éclatant le triomphe du renouvelable, mais aussi en créant des capacités excédentaires supplémentaires dans le classique.

Cette crise de l'énergie est d'autant plus étonnante qu'elle intervient dans un contexte d'une baisse générale des prix, notamment, un collapsus des prix pétroliers.

Elle dénote donc l'effondrement de l'empire. Le collapsus semble généralisé, limité à certains endroits (Russie), inconnu dans d'autres (Inde, Brésil).
En même temps, le blocage du renouveau, dénote plus une crise humaine que de ressources. Seul le pétrole, et son caractère irremplaçable pour les transports et l'agriculture pose un vrai problème.

Mais si la batterie bon marché donne des maux de têtes aux décideurs. Mais cette batterie est aussi l'alliée paradoxale de tous les énergéticiens. En effet, ce qui pose un problème c'est la production en temps réel, qui implique des capacités importantes sous-utilisées. la batterie Tesla irait avec n'importe quel mode de production, et réduirait le surinvestissement chronique de ce secteur. Mais le solaire et l'éolien déclassent les capacités fossiles et nucléaires classiques, qui se retrouveraient donc en plus grande surcapacité encore, sauf à sacrifier la rente.

Mais le problème est politique, avant tout. Et on peut savourer voir les entités politiques négocier des traités devant nous assurer 10 000 années de bonheur, pendant que le Texas envoi la garde nationale surveiller les manoeuvres de l'armée fédérale, et rapatrie son or de la réserve fédérale, pour cause de confiance écornée, de montée en puissance sécessionniste, et où il est de plus en plus probable de voir la Grèce quitter l'empire européen, et sans doute, provoquer son écroulement ...

Nous sommes donc bien sur le Titanic, où les classes dirigeantes se disputent les meilleures cabines, les meilleures places au restaurant, les meilleurs ponts, pendant que le bâtiment sombre...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
il y a dans le même genre le corbeau et le renard :) :)
Répondre
B
Mercredi 24 juin 2015, vers 14 heures 09 :<br /> <br /> ALERTE - La Grèce a rejeté une contre-proposition des créanciers.<br /> <br /> http://www.romandie.com/news/ALERTE--La-Grece-a-rejete-une-contreproposition-des-creanciers/605601.rom
Répondre
G
Cher Patrick<br /> D'après le graphique en lien ce n'est pas de 1% que la consommation d'électricité belge s'effondre mais de 15,7%, quoiqu'il en soit la "croassance" et la reprise sont conjuguées au futur ces jours-ci sans parler du "frémissement" qui pour la France permettra l'embauche intérimaires sur un semestre de 20 000 équivalents temps plein alors que les chiffres de Pôle emploi nous indiquent la disparition de 30 000 emplois par mois. Donc d'un côté nous avons 109 emploi créés pour 1000 emplois perdus par jour samedi dimanche et jours fériés compris.
Répondre