La dernière d'Attali...
Attali correspond finalement pile/poil à un maréchal de France de Louis XV. On disait de lui que "bien qu'employé toute sa vie dans le militaire, il n'y connaissait absolument rien".
On ne pouvait pas mieux dire. (Et en plus, j'aime bien taper sur les déclarations d'Attali. Je sais c'est du facile, mais on ne se refait pas).
Pour Attali, donc, " «Les réfugiés vont faire de l’Europe la première puissance du monde» ". Monsieur Attali, donc, ne comprend absolument rien à l'économie, bien que, soi-disant, il en ait fait toute sa vie.
L'économie, à la base, c'est la transformation. Pour Braudel, l'homme est assez peu productif, mais il augmente vite cette productivité, grâce à des inventions simples, et puis, par des sources d'énergies, qui multiplient facilement le travail humain, par 200.
Seulement, comme monsieur Attali est incompétent, il parle, ou plutôt fait du bruit, parce qu'à la base de l'économie, il ignore, visiblement, qu'il y a la production d'énergie. Et il faut les lui rappeler.
- Le gisement de mer du nord, gazier et pétrolier, est mourant. l'investissement va y être réduit de 80 %. Le dit gisement est sur le déclin, tant pour le gaz que pour le pétrole. Les forages permettaient de limiter le déclin, mais là, il va être ultra-rapide, mais le gisement va durer plus longtemps. C'est quasiment, la seule source autonome de production d'énergie européenne. Avec le charbon, dont les derniers producteurs sont allemands, et polonais. Les allemands produisent surtout, d'ailleurs, du lignite. Et du renouvelable. Le renouvelable est en train de devenir, d'ailleurs, la seule source d'énergie du continent européen.
- les consommation d'énergies se rétractent à grande allure, ce qui indique un effondrement en cours du continent. Comme je l'avais précisé, les marches d'escaliers en LLLL. Le V n'existera pas, parce que l'énergie n'est plus là.
La consommation de gaz, baisse depuis 2005, celle de pétrole depuis 2006,l'électricité depuis 2010, c'est à dire que les ménages économisent sur le chauffage, avant de devoir économiser sur le transport. L'industrie, elle, est mal en point, avec une Allemagne qui fait glorieusement une croissance de 0 %, et tous les autres qui régressent, sauf les pays de l'est qui avaient le bon goût d'avoir une main d'oeuvre très bon marché, pas l'euro, etc... Encore faut il nuancer, et signaler la disparition de l'industrie roumaine, remplacée par quelques usines sous-traitantes européennes. Mais c'est loin de compenser.
A cela, il faut ajouter le fait d'avoir indiqué aux russes (30 % de la production mondiale de gaz), d'aller se faire voir, ce qu'ils ont fait, en allant voir les chinois. Chose d'autant plus surréaliste que les russes eux mêmes ont, semblent ils atteint leur pic gazier, et devront choisir les clients qu'ils voudront satisfaire. Nulle doute, aussi, que l'élément politique pèsera lourdement dans le choix du dit client.
- je rappellerai aussi Paul Bairoch. Le continent européen s'est développé autour des sources européennes d'énergies, qui laissent loin, très loin, derrière le pillage des colonies comme source de financements. Les pays colonisateurs, d'ailleurs, étant plus plombés par les dites colonies, que propulsés par elles. Le fait que certains pays soient déficitaires, comme France, Suède et Espagne, pour le charbon, n'empêchait pas un excédent charbonnier global, s'exportait dans le monde. Simplement, les pays "pauvres", avaient une efficacité énergétique sans comparaison avec les pays richement dotés.
La baisse, donc, de la consommation énergétique, en Europe, indique donc un effondrement économique global, particulièrement fort en Europe du Sud. Passant de 1832 millions de Tonnes équivalent pétrole (2006), à 1666 (2013), soit 9 %. On peut penser que les gains d'efficacité concernent 3 %, et que ma déroute économique fait le reste. Bien entendu, un effondrement peut commencer très doucement, s'accélérer et terminer à la verticale.
Bien entendu, on ne citera pas le cas français, où l'indépendance énergétique, soi-disant à près de 50 %, est en réalité réduite à l'hydro-électricité et au renouvelable, c'est à dire, 10 %. Sans compter les 2/3 de la production nucléaire ne sert qu'à chauffer sans usage... Les 135 millions de TEP (tonnes équivalents pétrole), se réduisant à 38 après les pertes de charges...
- L'inéluctabilité d'une immigration est donc basée sur un dogme. l'Europe, est, "pour toujours", un continent développé et riche. Le reste est voué, pour l'éternité, à la misère. Ce genre d'affirmation, ça ne serait pas un peu du racisme politiquement correct ?
- Des "migrants", donc, n'ont strictement aucune chance d'intégration économique, sauf à prendre un nombre de places sur une population active en réduction et en souffrance. Donc, l'augmentation de la misère, dans des tranches de populations déjà misérables.
- A l'intérieur, le traité Tafta va sans doute entraîner la disparition ou la vente des HLM, à des sociétés financières, la forte poussée des loyers, et à terme leur délabrement, renvoyant les populations vers le "social de fait". Ou les caravanes.
Le dit Attali, sur un autre bord, prédit une guerre généralisée. Il faudrait donc qu'il soit un peu cohérent. L'effondrement final de l'empire américain peut aussi priver les guerres en cours de leur combustible.Le cas de l'effondrement de l'URSS, nous donne d'ailleurs la clef. La Russie a restauré l'état. L'Ukraine s'enfonce dans le désordre. Mais la Russie peut absorber ses russophones. Elle ne manque pas d'énergies fossiles. Elle sera la dernière à en avoir encore.
Les gens, nombreux, qui ont du mal à payer le loyer, et à manger, qui sont nombreux dans notre pays, comme l'indique certains lecteurs, seront ravis de faire la charité, à de pauvres riches, capables de payer des milliers de dollars et d'euros, pour émigrer...
On voit mal, aussi, en cas de guerre généralisée, des populations continuant à migrer...
Pour les nouvelles de l'étranger, on peut citer, une Chine qui a une progression de sa consommation d'énergie de... 0%, et une croissance économique de 7.5 %. Les mauvaises langues diraient de chercher l'erreur ? 7.5 % de différence entre croissance et croissance de la consommation d'énergie ? Si on savait faire de tels gains d'efficacité en une seule année, ça se saurait. 1 %, c'est vraisemblable, 2 %, c'est beaucoup plus dur, 7.5 % impossible.
Jeremy Corbyn est élu à la tête du Labour, en Grande Bretagne. Il était réputé n'avoir aucune chance. Pour les partis "de gouvernement", "raisonnables", c'est la montée aux extrêmes, en Europe. En réalité, ce sont eux les extrémistes. Jeremy Corbyn est réputé "archaïque". Il l'est, par certains côtés. Mais pas ceux qu'on croit. Il l'est pour l'accueil des migrants, et il l'est pour la relance de la production charbonnière. Si la production charbonnière, tuée par Margaret Thatcher, était encore largement viables (2/3 de puits étaient rentables), ils l'ont été pour faire place et donner un débouché à la production gazière de la mer du Nord, ce qui n'est plus d'actualité aujourd'hui, mais réhabiliter des puits vieux de 30 ans, c'est sans doute impossible, surtout que les puits anglais étaient profonds. Ils ont été, depuis, écroulés, et inondés. Mais d'une manière générale, les votants pour Corbyn, comme ceux pour "the Donald" Tusk, votent pour lui, parce que les oligarques le haïssent, et font campagne contre lui. A l'image de Eltsine, au moment où il a été élu président de Russie, le Kremlin lui avait opposé toute la gamme possible d'outsiders... Ici aussi, les outsiders n'ont pas manqué. Il les a écrasé. On atteint largement le stade de 50 /50. La moitié de la population soutenant encore le système, et 50 % s'y opposant. Ratio qui se retrouve dans les pour et les contre l'accueil des migrants.
La montée des "partis protestataires", est inéluctable. Elle est liée à l'écroulement économique, concomitant à la baisse des consommations énergétiques, beaucoup plus rapide que la modernisation des productions et consommations, parce que la classe dirigeante est nourrie financièrement par l'énergie, via le CAC40, totalement constitué d'entreprises liées à l'énergie. Elle n'entend donc pas diriger une évolution, qui va à l'encontre de ses intérêts. Encore un peu de temps, monsieur le bourreau.
D'ailleurs, le changement risque, comme je l'ai dit, se produire dans un contexte "Russie-Lénine 1917" où le changement arrive, SUITE à l'effondrement de l'économie russe, en 1916. Les soviets n'ont pas détruits l'économie russe. Elle était détruite jusqu'au sol avant.
Dans la parti cocasse, d'ailleurs, des niouzes des USA. Les 4 millions de barils /jour obtenus s'avèrent, de plus en plus, un mirage. Un coûteux mirage, et les opérateurs ne sont même pas en mesure de payer les intérêts de leurs emprunts...Comme ces 4 millions de barils sont quasiment la seule progression de production observée dans le monde, tirez en la conclusion voulu.