Macronnerie...
24 Septembre 2015 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
Il y a des gens qui font les clowns, sans le savoir, et qui baladent avec des grenades dégoupillées, sans le savoir non plus.
Emmanuel Macron, perdu dans son petit monde, est de ceux-là.
Bien sûr, il pense qu'ils faut détruire le statut, pour pouvoir virer des charrettes entières. Notamment dans les plus fragiles, les collectivités locales.
Moins la surface financière est importante, plus la charge en personnel est grande.
Bien sûr, 70 % des sondés approuveraient la mesure. (les 30 % ne l'approuvant pas sont les fonctionnaires).
Mais, comme ce type n'a rien dans la tête, c'est pour ça qu'il est devenu banquier d'affaire et ministre, il n'a pas songé aux conséquence.
Je les ai souvent citées.
Le monde du libéralisme économique libre échangiste (là, ça fait porno, et c'est bien ça), ne peut tenir politiquement, qu'en ayant de grandes cohortes de personnes totalement épargnés par ses effets : fonctionnaires, retraités, catégories dont le nombre s'est considérablement accru sous Pompidou et Giscard. Commencé timidement sous Pompidou, cette inflation a connu son maximum sous Giscard. Sans cesser par la suite.
J'ai appelé ces gens là, retraités et fonctionnaires, les "cosaques sociologiques du régime", chargés, par leur vote, de faire tenir ce si sympathique régime, qui ne leur veut, à eux, pas de mal.
Après, ce sont les fonctions publiques territoriales qui ont pris le relais. La FPT est de création récente (1983), et voulait étendre les zones d'emplois protégées, et accessoirement, tuer le PCF (on ne se refait pas). Les maires, qui avaient auparavant une grande latitude de gestion, n'en ont plus eu que pour l'embauche. Ce dont ils ne se sont pas privés, UMP, comme PS. Après tout, le clientélisme, ça les connait.
Comme le PCF était largement un parti d'employés communaux, la création de la FPT a largement rompu le lien d'utilité avec le PCF. Une fois titulaire, ma foi, la carte du parti n'était plus nécessaire. On peut dater de ce jour l'effondrement électoral du PCF.
Alors, fera t'on des "économies", avec la réforme du statut, comme le sous-entend Macron ? Réponse : pas un rond. Même pire, ça coûtera encore plus cher. On virera, on sous-traitera, etc, enfin, les réponses habituelles du libéralisme.
Comme les virés ne disparaitront pas sous terre, il faudra les indemniser, et faire des appels d'offres, qui, comme dans le privé, s'avéreront à terme, plus coûteux que de le faire soi-même.
Surtout, on ne remplacera pas la mentalité des politiques en place. Ils sont largement héréditaires, habitués d'un train de vie dispendieux. Et je les vois mal tailler dans leur clientèle électorale. Puis, comme me l'a dit le maire, tout nouvel arrivant vient le voir pour lui demander :
- où est la crèche (municipale, c'est moins chère),
- puisqu'il n'y en a pas, quand est ce qu'elle ouvre ? (réponse : jamais).
En bref, les chers Zadministrés veulent tout un tas de choses, et, de préférence, toujours plus... C'est comme cela qu'un maire montre son "dynamisme".
Privez aussi l'école de son instituteur, vous verrez les levées de boucliers.
Mais, on peut aussi objecter que la fin du statut ouvrirait aussi des boîtes de pandores, multiples, et feraient goûter biens des délices fort coûteux aussi. Licenciement sans cause, harcèlement, etc, toujours onéreux...
Mais ce qui m'a fait le plus marré, c'est cet employé municipal qui était pour. Lui, sans doute, pensait il, qu'il ne risquait rien, parce qu'il travaillait. Ce pauvre type n'a rien compris au film.
Moi, on m'a appris, il y a bien longtemps déjà, que toute communauté humaine de travail est constitué de 4/4, (et j'ai vu que c'était largement vrai),
- le premier1/4 travaille bien plus que la moyenne,
- le second 1/4 travaille un peu plus que la moyenne,
- le troisième 1/4 travaille un peu moins que la moyenne,
- le quatrième 1/4 ne fait rien.
Les restructurations, elles, virent indifféremment bon et mauvais, hyper-actifs et hyper-passifs, que ce n'est même pas ça qui fait la différence. Le seul critère, finalement, c'est de réduire le nombre, et qu'être "bon", ou "mauvais", n'entre pas en ligne de compte.
La fonction publique souffre surtout de n'être pas gouvernée, et encore, ça dépend des lieux et des hommes, mais, les "gestionnaires", ne veulent pas de conflits. Ou alors, quand il y a conflit, c'est souvent du harcèlement, répréhensible pénalement.
Comme je l'ai déjà dit, Macron, travaille finalement, au bulldozer, comme d'autres, pour ouvrir une voie royale à MLP et au FN. Laquelle réagit habilement : «C'est un faux débat qu'il lance sur le statut des fonctionnaires, aujourd'hui le vrai débat c'est le chômage». Et la précarité.
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