A priori...
Pour répondre à un lecteur sur la bataille d'Alep, les pertes annoncées par les russes, (3000 tués et 9000 blessés sur un total de 20 000 engagés) sont sans doute cohérente avec l'intensité de la bataille et du marmitage subi.
Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que c'est une partie au conflit qui donne les pertes, donc je préfère les minorer à 1000 tués et 3000 blessés, chiffres sans doute sous estimés, mais données par d'autres sources plus favorables aux rebelles.
On peut néanmoins souligner la faiblesse des effectifs engagés dans une bataille "cruciale", qui indique que les islamistes manquent quand même de monde. 10 000 ou même 20 000 hommes, c'est que dalle, même bien armés. Et même se battant comme des kamikazes. Les fanatiques, il y en a. Mais peu.
Après tout, on a connu ce genre de front. Dans les années 1940, c'était le front de l'est, où, après les grandes moissons d'hommes du début de la guerre, russes et allemands se battirent sans faire ni attendre aucun quartier.
On dit qu'à Stalingrad les dernières unités à se battre furent celle de feldgendarmerie, connues pour fusiller comme elles respiraient. Toujours à l'arrière, elles étaient mieux nourries et en meilleur état physique. Et n'avaient aucune pitié à attendre.
Mais les a priori les mieux implantés ne sont pas là. Connaissez vous plus raciste qu'un anti raciste ? Moi pas.
Ils vous disent, "l'Europe restera attractive, car il y aura 2 milliards d'africains, pour seulement 500 millions d'africains". Pensent ils que ce sont des sous hommes ? Incapables de bâtir des sociétés plus harmonieuses qu'elles ne sont ? Moi pas. Le principal problème des sociétés africaines a été paradoxalement le manque de population, qui fait qu'il est plus simple de la déplacer au gré des problèmes, plutôt que de faire des travaux d'infrastructures. Pour faire ces travaux, comme il y eu en Chine, en Inde ou en Europe, il faut une main d'oeuvre monstrueuse et l'impossibilité justement de la déplacer. Sur 2 milliards d'hommes, la migration ne peut être que marginale, c'est le premier point, ensuite, deuxième point, il faut que l'Europe reste attractive.
Là, on en arrive à la question énergétique. Déjà la majeure partie de la dite Europe ne semble pas attirer grand monde. Ce qui attire, c'est Suède, Allemagne, et marginalement, le reste.
Là aussi, on a du mal à penser neuf, sur la question énergétique. Même 600 millions d'hommes en âge de travailler, à 100 KWh par an, ça ne donne pas grand chose. Comme les ressources énergétiques ont désormais du mal à se dégager, et qu'elles devraient chuter sous peu (version pessimiste, vers 2020) soit, sous peu, (version optimiste, en 2050), on a du mal à imaginer le simple maintien de la population. Quand à une migration, il faudrait avoir de quoi bouffer en route aussi. Et apparemment, les dites routes sont dangereuses et meurtrières.
Il est absolument aberrant que les prévisionnistes et hommes politiques de tous bords soient dans l'incapacité d'anticiper l'avenir, ou comme disent les militaires de "varianter", les hypothèses. Ils sont bloqués, sans doute par effet de génération sur le mode "croissance", alors que la croissance, elle, n'est plus là. il y a des menteurs, et de plus gros menteurs.
Visiblement, le bordel régnant au Venezuela ne leur indique rien. Le pays regorge de pétrole, mais c'est un pétrole très cher. Inexploitable, sauf pour des quantités marginales.
A 200 $ le baril, soit 1.3 $ le litre, c'est plus compliqué de faire le plein. ET de maintenir le même train de vie.
Alors, on change. Le solaire a trois ans d'avance sur les prévisions, mais cela ne doit pas faire oublier l'essentiel. Les écroulements de civilisation ont souvent vécu des changements techniques forts. A la fin de l'empire romain, comme au XIV° siècle, le débouclage technique a été intense. La situation précédente avait bloqué sa diffusion, soit volontairement, comme dans le cas romain, soit involontairement (surpopulation relative) au XIV° siècle.
Au XVI°, Olivier de Serres publia un bouquin célèbre pour deux siècles. Mais il avait eu un avantage : toute la population de son domaine avait déguerpi pendant la guerre civile, il avait pu réorganiser comme il le souhaitait. Il faudra attendre 1830 pour que ces préconisations soient généralisées.
Les nobles du XVIII° ont voulu moderniser. Mais cela eu lieu dans un climat de défiance, de sabotage et de haine, pas étranger à ce qui donna la révolution.
Dans le Mexique de Porfirio Diaz, l'élément déclencheur de la révolution mexicaine fut la haine des "cientificos", qui bouleversaient tout.
Il ne suffit pas de disposer des instruments techniques pour modifier, il s'agit de pouvoir le faire. Quand on est bloqué, notamment par les lobbys, on laisse passer la bonne période.
La croissance dont on se gargarise actuellement est totalement artificielle.
Partout les chiffres sont biseautés, et ça commence à se savoir. La monnaie n'a plus de valeur.
La Chine couvre ses entreprises déficitaires de crédits. Elle ne restructure pas ou insuffisamment la sidérurgie ou le secteur charbonnier. Sans compter le reste. Ces usines arrêtées ou détruites après n'avoir même pas servi une année. Ces machines outils entassées et qui n'ont jamais servies, dans certains secteurs, c'est 90 % du total des machines... Elles ne serviront jamais d'ailleurs, rouillées sur place.
Bref, peu de responsables, encore moins de pisseurs de copies, qui posent les bonnes questions.