Hanjin Shipping et Hyundai Merchant Marine Co
3 Septembre 2016 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #transport maritime
Hyundai Merchant Marine Co a été prié de reprendre les actifs de Hanjin shipping, ce qui est du plus haut comique, quand on sait que Hyundai Merchant Marine Co a échappé elle même, à un poil de cul près, au dépôt de bilan.
Si Hanjin Shipping est plutôt modeste (2.9 % du trafic mondial), il est loin d'être négligeable sur le continent nord américain (7.8 %), et donne un argument de plus à Donald Trump. Celui-ci disait qu'en cas de guerre, les communications avec les fournisseurs pouvaient aisément être coupées, et qu'en plus il n'était pas sain de dépendre de son ennemi éventuel...
Ce qu'on ne peut qu'approuver. J'ai souvent cité Kipling et son poème "big steamers". Personne n'aurait pensé que les big steamers seraient arrêtés par l'inconséquence et l'incompétence du système économique, bien mieux que par les sous marins du kaiser et du fuhrer.
Parce que les deux zigs en question n'ont finalement jamais réussi à mettre le commerce de l'époque réellement en danger. Ils ont réussi, au plus, un temps, à faire égaler destructions et constructions nouvelles.
Comme je l'ai dit, Hanjin shipping est de taille modeste. Si sa faillite a fait remonter le marché spot à la verticale, sa part de marché est trop fine pour avoir de l'effet plus que quelques jours. Et ses navires vont déstabiliser un peu plus le marché, soit de la ferraille et de la destruction, soit celui des navires d'occasions, parce que, visiblement, la flotte était en relativement bon état.
Un lecteur m'a dit que CMA CGM était en perte. Mais le plus important, c'est Maersk, le danois. Lui, visiblement, ressemble de plus en plus au Titanic.
Maersk cumule toutes les tares :
- "Et la prévision pour cette année, entre 1 % et 3 % de hausse, est inférieure aux 4 % à 5 % estimés auparavant. Or ce décalage entre les prévisions et la réalité est essentiel dans un métier capitalistique où il faut compter plusieurs années entre la commande d’un navire et sa livraison."
- "Face à une quasi-stagnation de l’activité, la capacité de fret mondial en porte-conteneurs s’est, elle, accrue l’an dernier de 8 %. Maersk, qui a annulé en catastrophe ses options d’achat de nouveaux bâtiments, en a tout de même 27 encore en construction."
Bon, passé l'étonnement de voir un article du Monde, ne pas raconter une salade, cela confirme tous mes propos. Il est coûteux, très coûteux d'annuler une commande, qu'il y a un décalé important entre la commande et la livraison, et la projection dans l'avenir des décideurs, c'est du n'importe quoi.
Quand des compagnies vendent des navires à 1 $ l'unité, il est clair que pour cette compagnie, l'activité est condamnée.
Du moins, dans sa taille actuelle. Elle a besoin d'un élagage d'une telle importance que nul ne l'envisage.
Prompts à renvoyer leurs salariés, le préchi-précha des grandes entreprises pour la flexibilité ne les a jamais concerné. Rigides et cassantes, elles n'ont aucune solidité.
Les prévisions de croissance sont d'ailleurs du plus haut ridicule, quand les surcapacités atteignent 30 %. Pour résorber ça avec 1 à 3 %, il faut de 10 à 30 ans. Les navires seront à la casse avant le rééquilibrage.
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