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Il était un petit navire...

5 Septembre 2016 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #transport maritime

J'avais écrit les lignes suivantes : le dernier "à la casse" de Robin des bois, donne le "la" d'une situation qui ne s'améliore guère ou peu, ou pas :

- 293 navires déconstruits en 2006,

- 1006 en 2009,

- 952 en 2010,

- 1020 en 2011,

- 1328 en 2012,

que je peux compléter ainsi :

- 1129 en 2013,

- 969 en 2014,

- 766 en 2015,

Le bilan de 10 ans de publications de "à la casse", est de plus de 8000 navires déconstruits, et on est passé de 300 en 2006, pour deux millions de tonnes, à 12.5 millions de tonnes en 2012, année record, et une moyenne de 8 millions de tonnes.

La chute observée n'est en rien liée à un mieux, mais à la chute du prix du métal, et des navires qui ne trouvent pas preneurs.

D'activité solide, être armateur est devenue l'activité de compagnies aux abois. Toutes. Ou quasiment toutes.

Hanjin shipping n'a pas perdu 5 milliards de $, du jour au lendemain (quoi qu'on pourrait leur prêter Kerviel si besoin est d'un bouc émissaire). Simplement, gras, trésoreries et découverts bancaires se sont retrouvés, les uns en fonte, l'autre, au plafond.

Sans doute, loin d'être une bonne nouvelle, le ralentissement des chantiers de déconstruction a été le clou du cercueil. Un navire qui ne fonctionne pas est un coût, et si modeste soit le prix de vente, c'est toujours ça, et les navires inutilisés sont légions. 300 navires non déconstruits, et le prix en baisse pour les autres, c'est facilement 15 milliards qu'il manque dans les caisses des armateurs. Visiblement, c'est assez pour les couler.

La frénésie de commandes qui avait saisi les armateurs, comparable à une colique, a cloué le clou du cercueil.

C'est la mondialisation/globalisation qui depuis 2006 éclatait, et là, c'est sans doute, le boum final. Toutes ces usines non intégrées, sauf en Russie, semble t'il, ont prouvé que c'était un non sens, et leur juste à temps et zéro stock de merde, va ,en prendre plein la gueule.

Le stock, ça coûte cher, mais c'est une sécurité, et une source de plus values phénoménales. Parce que pour ceux qui ont vécues même de courtes périodes de rupture, on sait qu'on vend n'importe quoi à n'importe quel prix dans ces conditions.

Dans le prévisionnel, on apprend jamais que la rupture petite ou grande, intervient toujours. Finalement, les armateurs qui se gargarisent d'être le secteur privé, se sont comportés comme des fonctionnaires, au travail et cadre pré-établi. Seulement, le cadre a changé. Et pas leur mentalité. Ces types sont seulement capables de gérer, dans un marché en croissance.

Il faut d'ailleurs noter que pour ces gros consommateurs de pétrole, la baisse du prix les a plombé tout autant qu'elle ne les a aidé.

Moi, il me semble curieux et cocasse que la presse économique découvre un problème sous-jacent depuis 10 ans. Les gens soi-disant éclairés, quelle foutaise !

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