La Grande Dépression... Avant la très Grande Dépression
Au Venezuela, on tue immédiatement les voleurs pris. C'est une mesure de salubrité publique. Quand il n'y a plus de lois, elle se reconstitue immédiatement.
Un mort, c'est toujours une bouche de moins à nourrir. C'est ainsi qu'on raisonnait aux temps anciens.
Maintenant, les bleus vont protéger les préfets qui annoncent aux communes qu'ils vont accueillir des migrants.
Ou protègent certains gens du voyage, un peu trop casseurs.
Cela donne le ton de la décadence.
Braudel en 1979 disait que le plafond s'était reconstitué sur nos têtes. L'abondance d'énergie l'avait remonté, très haut. Il n'est pas seulement reconstitué, il est même en train de baisser. La notion de mondialisation (en France) et de globalisation (anglo-saxonne), a fait oublier une petite chose :
"L’économie-monde capitaliste existe dans certaines parties du globe depuis le XVIe siècle. J’appelle cela le système-monde moderne. Il s’est constamment étendu géographiquement, pour finalement englober la terre entière, depuis la moitié du XIXe siècle. Cela a été un système très efficace, du point de vue de son principe directeur, l’accumulation sans fin du capital. "
Il faut rappeler aussi, que ce système d'économie-monde, a connu de très longues "stagnations séculaires", simplement parce qu'on avait atteint le plafond de ressources.
Le seul moyen désormais de se donner un certain niveau de ressources durables, c'est le renouvelable. Mais il faut dire que depuis 40 ans, on s'est surtout livré à un "acharnement thérapeutique" sur "sauver le monde d'avant".
Le système a été incapable de se brider pour croire à sa propre survie.
Le pic oil, a complétement disparu des conversations, pourtant, la situation du marché du pétrole, et de l'énergie en général, est alarmante.
On est parti d'une dépense énergétique en 1861, d'un baril dépensé pour 100 extraits, maintenant, pour les "bons gisements", ce ratio serait de 1 pour 10, et les mauvais de 1 pour 3.
Evidemment, le rendement est loin d'être le même, et au tarif de 147 $, toute l'industrie en générale, et l'économie en particulier était tout simplement en train de crever.
Aujourd'hui, la chute des prix a fait que c'est l'industrie du pétrole qui voit ses funérailles approcher. Avec celle du charbon, aux soins palliatifs, sans compter le gaz, qui évolue comme le pétrole avec un léger décalé, et l'uranium, guère rentable, et massivement consommateur d'énergie fossile, si consommateur d'ailleurs, qu'on se demande si le secteur nucléaire est un producteur net d'énergie, ou si c'est simplement transformer le pétrole en électricité...
On ne peut que rejoindre le verdict de 2000Watt : "recherche, homme d'état, désespérément, en vue de remplacement de capitaine de pédalo pas trop compétent".
Et ouai, même capitaine de pédalo, visiblement, c'est trop pour certains.
C'est aussi, la question de l'adhésion à l'empire américain, ou américaniste comme le dit Philippe Grasset, qui se pose. Le caïd, à l'heure actuelle, c'est celui qui possède et consomme le plus d'énergie. Ou a défaut de le posséder, le contrôle.
L'Arabie Séoudite, pour X raisons, bonnes ou mauvaises a fait litière de son ancien rôle, qui était de réguler le marché, et qui échangeait ses pétro-dollars contre de l'armement US. Comme le Shah. D'ailleurs, au Shah, ça ne lui a pas apporté grand chose. Si, des ennuis avec sa population, qui voyait briller les ors, pendant qu'elle mourrait de faim.
Le pic semble donc atteint, partout. Le transport maritime, aérien, terrestre, et même les villes centres; comme Paris voient leur circulation décroitre. Sans doute un mélange de volontarisme politique, et de limites physiques entrainant le déclin. Comme l'avait dit Ivan Illitch, c'est merveilleux la bagnole, surtout quand on est coincé dans le bouchon.
"Dans l'œuvre d'Ivan Illich une idée revient de manière prédominante : à partir du moment où la société industrielle, par souci d'efficacité, institutionnalise un moyen (outil, mécanisme, organisme) afin d'atteindre un but, ce moyen tend à croître jusqu'à dépasser un seuil où il devient dysfonctionnel et nuit au but qu'il est censé servir. Ainsi l'automobile nuit au transport, l'école nuit à l'éducation et la médecine nuit à la santé. L'institution devient alors contre-productive en plus d'aliéner l'être humain et la société dans son ensemble."
Sans doute, le seuil de dysfonctionnalité est il atteint aujourd'hui, dans des domaines de plus en plus nombreux.
Il est clair que la dysfonctionnalité en matière d'énergie est sans doute le seuil critique où se joue le sort de la civilisation.