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LE PRIX DU MEDOC...

8 Décembre 2016 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique

Pour répondre à un internaute que je soupçonne de me soupçonner de communisme (on m'a traité de fasciste et de communiste, donc la palette de choix est large), il faut revenir sur le prix du médicament, et sa fixation.
Le prix du médicament, n'a strictement rien à voir avec son coût de production. Sinon, la plupart ne vaudraient que quelques euros.

Ij y a eu des scandales aux USA, quand on a vu des envolées, pas très rares, mais significatives. En une nuit, on passe de 13.50 $ à 750 $, et propriétaire s'étonne de la bronca y compris, à l'époque, chez les candidats présumés à la présidence.
La cause ? Le rachat par un fond d'investissement, qui pensait simplement faire payer son acquisition par le système de santé.

Mais plus intéressant, il y a quelques années, le dit Daraprim valait... 1 $. Le prix avait été notablement augmenté dans un premier rachat, et c'était scandaleux. En tout, en 5 ans, cela a été une multiplication par 750. Au plus grand détriment des malades et du portefeuille des assurés.

Je serais curieux de savoir le coût de production industrielle ? 0.25 $ ?

Donc, on peut vraiment se poser la question du mode tout marché pour avoir un système de santé efficace.
Mais cela touche toute les facettes de notre société. Et sa perte d'efficacité. Le nouveau Air Force One devait valoir 4 milliards de USD.

Le F35 a coûté combien ? Pour un avion de combat incapable d'être engagé, c'est toujours trop cher, surtout quand la note doit déjà s'élever au 1000 milliards de $.
Pour le F22 qui peut pas voler en temps de pluie, donc, seulement quand il n'y a pas de nuages, c'est pas mal aussi.

Je ne dis pas que Cuba fonctionne, ni que les USA ne fonctionnent pas. Je me pose une question. Si pour 1/16 du coût, vous avez un système de santé qui a des performances supérieures, il faut se poser des questions sur l'architecture du système de santé. Et les performances supérieures sont là, en termes d'espérance de vie, et de mortalité infantile. Elles sont supérieures à Cuba.

Mais il est très clair, que le cher, très cher système de santé US, ne constitue pas un modèle d'avenir. D'ailleurs, l'augmentation corsée des primes de l'Obamacare pour 2017 (150 $ annoncés par mois) est problématique.

Si un type essaie de me vendre un 4L usagé 100 000 000 d'euros, soit il est fou (et moi aussi si j'accepte le prix), soit on est en état d'hyperinflation.

La bonne question est, "est ce qu'il est normal que dans certains pays, porsche et yacht soit la règle pour les médecins?"
Si le médecin bénéficie d'une garantie de paiement, par l'intermédiaire de la collectivité, il doit donc, logiquement, brider son appétit.

Si une personne est prête à payer, au nom de la pertinence du système économique 750 $, ce qui en valait 1 $, il y a 5 ans, c'est qu'il mérite aussi la camisole de force.

Il n'y a aucune innovation là dedans, seulement une pure contrainte. Et on nous dit que l'inflation, c'est 2 % ?

Allez donc voir le site de John William. C'est un économétricien US. Il recalcule depuis près de 40 ans, les réelles données US, avec les règles de calculs US, de l'époque. Pour lui, la chute du niveau de vie atteint 60 %.

Il reste aussi qu'il existe des gaspillages énormes dans les systèmes de santé, par clientélisme aussi, et le régime cubain est "protégé", par sa pauvreté.
Plus de deux fois plus de médecins à Cuba, qu'aux USA, par milliers de personnes. 16 fois plus qu'à Haïti voisin. Haïti qui élu, il y a 60 ans de cela "papa doc".

La sphère caraïbe qui n'a pas été révolutionné par Castro est loin d'être dans un excellent état. Haïti, sous bébé doc avait été transformé en baisodrome gay, Comme papa doc avait envoyé de nombreux enseignants en Afrique dans les années 1960, ils en avaient ramené un petit souvenir, le sida.

Haïti sans révolution est elle en bonne état ? Non, pas plus que le reste de l'ile, pas plus que la Jamaïque. Porto Rico et les Antilles françaises sont sous perfusions, et toutes les iles pratiquent l'émigration massive...

Pour ce qui est des pays occidentaux, on ne peut pas dire, franchement, que cela contente les populations... Les indicateurs  y sont truqués, les indicateurs réels, comme mortalité infantile, sida, espérance de vie, montrent des signes de stress évidents. Pas encore catastrophique, mais évidents. On ne parle même pas de la démocratie pénitentiaire aux USA, battant largement toutes les performances cubaines en matière d'emprisonnements... Et on ne parle pas, non plus, des milliers de personnes abattues par la police (dont les noirs ne sont qu'une petite partie).

Un instituteur de la laïque nous disait que Dieu nous avait donné deux poches. Une poche de devant pour les défauts des autres, une poche de derrière pour ses propres défauts...

Pour ceux qui lisent ce blog depuis longtemps, ils savent ce que je pense. Nous sommes bel et bien en train de combler "le retard d'effondrement", décrit par Dimitry Orlov. Seule la capacité d'aveuglement des parts épargnés de la population refusent de le voir.

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L
« La plupart (des médicaments) vaudraient quelques euros »<br /> <br /> Non, la totalité. Il existe dans la pharmacologie à peu près 300 molécules de base et d'utilité notoire, dont les dernières nées ont été commercialisées il y a vingt ans. <br /> Depuis, il n'y a que des répliques des anciennes au besoin légèrement modifiées (ce qui permet effectivement d'en booster le coût), et tous les « traitements révolutionnaires » ne sont -à l'image du rock 'n roll- que des révolutions commerciales. <br /> Mieux vaut d'ailleurs faire l'impasse -c'est maintenant bien connus, du Viox au Prozac en passant par le Médiator- sur les effets secondaires de ces remèdes miracles face aux maladies qu'elles sont sensées guérir.<br /> Quant à la relation « obligée » entre le train de vie et la profession médicale (il y a quand même nombre de médecins qui ne roulent pas sur l'or), il s'agit presque d'une donnée anthropologique et qui ne concerne pas seulement le secteur de la santé.<br /> Évoquez le problème avec n'importe qui et il vous répondra que cela est normal, en tant que récompense des « sacrifices » consentis par l'étudiant pendant sa jeunesse.<br /> Il vous faut donc admettre que l'existence pantelante de l'homo estudiantus n'est faite que de souffrance et de sacrifice expiatoire (pas plus tard qu'hier soir l'un de ces sacrifiés à failli me gerber dessus du troisième étage, au cours semble-t-il de l'une de ces grandes cérémonies expiatoires que sont les bourrages de gueule multi-hebdomadaire étudiants).<br /> Impasse bien sûr sur le plombier, lequel passe sa vie à assurer la bonne évacuation des déjections de l'étudiant sacrifié, devenu petit bourgeois prospère en son transit. Bien fait pour sa gueule, n'avait qu'à faire des maths au lieu de fantasmer sur les clés anglaises !<br /> A propos d'étudiants, j'ai vu plus haut que quelqu'un avait râlé sur les caissières bac+5 en philo ou socio. Un marronnier classique de café du commerce qu'il faut remettre à sa place.<br /> Il y a en gros 2,4 millions étudiants en France, chiffre effarant seulement si l'on sort de la logique de notre système économique, social et... Politique. <br /> Sachant qu'au moins trente pour cent de cette population est fils ou fille de cadre supérieur ou assimilé (je vise essentiellement ici les enseignants), cette armée de lemmings sert avant tout à assurer la reproduction de ces classes qui ont modelé l'ensemble de la société à leur image et ne la font tourner qu'à leur profit.<br /> Rien que du logique donc. A part ça tout ce petit monde aime la mondialisation et l'Europe, mais déteste la finance et le terrorisme.<br /> La caissière philo ou socio n'est qu'un épiphémonène dans l'histoire (13 % des effectifs étudiants), guère plus aberrant que la caissière juriste (13 % en gros également, mais c'est vrai que nous sommes en retard sur les USA pour ajuster le nombre d'avocats à celui des divorces) ou la caissière « filière courte » (17 %, combien de secrétaires trilingues devant les rails de Carouf ?).<br /> Et je ne parle pas de la caissière « commerce et management », puisque que rien que les écoles de commerce forment chaque années 120 000 impétrants dans cette filière, et dans un pays où il ne reste pas tant de choses que ça à vendre.<br /> A part ça j'aime bien causer philo avec ma caissière. Cela me change de mon coiffeur qui ne parle que de foot ou d'histoires de cul.<br /> <br /> <br /> (Bizarre, je suis obligé de passer par Thor pour placer un commentaire. Sinon j'ai un message de "503 fonction non disponible").
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A
http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/energie-renouvelable-power-to-change-rebellion-energetique-energies-renouvelables-mains-citoyens-65454/
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E
Disons que passer de 3.50 $ à 750 $ ça devient du haut Médoc, mais est ce que cela en fait un grand cru pour autant ?<br /> <br /> <br /> By the way le truc coute 2$ a fabriquer par une classe, donc encore moins par une entreprise compte tenu de l'effet de masse<br /> https://www.theguardian.com/science/2016/dec/01/australian-students-recreate-martin-shkreli-price-hike-drug-in-school-lab
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E
http://www.zerohedge.com/news/2016-12-08/life-expectancy-us-drops-first-time-decades-big-deal
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E
La première fois que mes copains de gauche m'ont traité de fachiste, c'est lorsque je me suis plaint d'avoir été battu par 3 arabes il y a plus de 20 ans... Soit disant pour l'égalité et antiraciste, mais plutôt racistes et à protéger tous ceux qui n'étaient pas blancs en priorité ! J'habitais paris, à 1000 bornes des miens et tout à coup rejeté par mes copains (je votais vert il y a 25 ans), tout seul - un choc... Et je ne suis pas devenu raciste mais plein de haine pour la gôche... Eric Conan, Philippe Cohen et d'autres venus de la gauche aussi ont dénoncé les errances folles de cette gôche mais rien n'y fait, ils sont pathétiques dans leurs tours d'ivoire bouffis de leurs "valeurs" sartreuses... A compter les votes ethniques comme des substrats où ils peuvent proliférer, hein bartolone ! On arrose les banlieues mais les provinces c'est loin... En plus elles votent mal maintenant !!! <br /> <br /> Se faire traiter de fachiste par des chiens hein...
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S
@ au Taulier,<br /> <br /> Quel titre conseilleriez vous pour le commencement de lecture de l'oeuvre de Braudel? <br /> Facile à lire et à comprendre, s.v.p. car je suis un primaire parmi les primaires.<br /> Merci.
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S
@ Ercole<br /> <br /> Merci
E
Et je rajoute, il n'y a pas de "primaire parmi les primaires", fantasme des crétins... Il n'y a que des hommes et des femmes qui veulent vivre comme des hommes et des femmes et pas comme des esclaves, et ceux là sont les bienvenus à la lecture, ce vice, et surtout cet apéritif à toute réflexion... <br /> <br /> Erlanger, Heers, Le roy Ladurie, Verdon, Fossier, Braudel, autant de découvreurs qui nous hissent vers d'autres maestros...<br /> <br /> Pour découvrir Rome je conseille Lucien Jerphagnon, pas exhaustif mais une très belle langue, vraiment très belle, et en 500 pages une première vue efficace... Scylla j'ai adoré Bernard Simiot... Etc... La culture ça se transmet comme ça, on a aimé on le dit... Et celui qui lit s'il veut approfondir il trouvera d'autres sources contradictoires, et c'est le mieux ce choix... J'adore les conseils de lecture, le contraire de l'educ nat, même si ces conseils ne correspondengt pas à mes obsessions, un pas en arrière c'est toujours un pas en avant...
E
Moi je conseillerais "pour en finir avec le moyen äge" de Heers un disciple de Braudel, un livre exquis qui fracasse les poncifs sur cette époque décriée... Régine Pernoud en a fait un autre aussi mais Jacques Heers c'est superbe... <br /> <br /> Sinon, "la méditerranée..." est l'entrée superbe de l'oeuvre de Braudel... S'il y a un endroit au monde qui a rassemblé le plus ce que l'humanité a produit de plus universel (le pain, le vin, la civilité...) c'est bien mare nostrum, de l'Egypte à Rome en passant par la crise de Suez et Israel... Mare nostrum, rien que le nom évoque une communauté de destin, et l'un sans l'autre on est moins que les fourmis...
L
Personne ne refuse de voir la situation, ils la voie tous. Par contre cela leur fait tellement peur qu'il préfèrent ne pas y croire. Il font l'autruche parcequ'il ne sont pas encore touché ou qu'il on encore les moyens de tenir la route. On appel cela le déni de réalité ou l'égoïsme "temps que cela va bien pour moi".<br /> Il ont tout simplement peur de devoir se rebeller. Ils arrêtent donc de penser. Mais inconsciemment et en privé, il ont tous la peur au ventre d'être, eux ou les enfants les prochains sur la liste des misérables.<br /> Lâcheté humaine ni plus ni moins. Et puis dans notre société occidentale les lâches se n'est pas se qu'il manque. L'honneur n'est plus une valeur sur. Il ne défendent plus rien a part leurs petits culs. De toute façon une société c'est la somme de ses individus. La notre est en train de se casser la gueulle parce qu'il ni a plus ni respect ni honneur. Et que ceux qui en ont encore sont vues comme des anti-sociaux. La décadence quoi ?<br /> <br /> En tout cas merci pour le partage de votre travail de réflexion. Toujours aussi brillant.
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D
.... vous m’ôtez les mots de la bouche "Logique". Et formalisez au mieux ma pensée.<br /> Merci pour votre travail remarquable Mr Reymond.
N
il faut se poser des questions sur l'architecture du système de santé. <br /> --------------------------------------------<br /> <br /> il fonctionne très bien c'est simplement les enculés qui se greffent dessus pour faire du fric le problème.<br /> <br /> c'est l'essence même de la nature humaine qui fait que système à un moment donné part en couille car il y a abus, détournement, prise d’intérêts etc peu importe le nom.<br /> <br /> le seul salut qu'on puisse avoir en terme de conscience et d’équilibre c'est d’être gouverné par des machines, ce que, paradoxalement toute œuvre de science fiction se complet à annoncer comme catastrophique. mais si un robot donne un cachet à 0.25 ct à un malade, il ne donnera pas 3 millions à un autre parce que celui ci fera parti de tel ou tel groupement de société et que le monsieur fera pression pour faire virer le robot ou l'accuser de scandale sexuelle ou autre.<br /> <br /> à l'aube de la fusion homme machine il a des problèmes bien plus marrants à l'horizon, par exemple l'utilité même de la bioéthique, quand une machine décrétera que ça coute plus cher de produire x medicaments pour soigner telle maladie que de tuer tout les malades, ce jour la, on va se marrer. <br /> <br /> ce qui me fait marrer c'est qu'on arrive à un cheminement totalement opposé pour un résultat quasi identique, si un medoc par big farma devient trop cher, il est plus utilisé, si c'est le seul disponible, hormis la caste du dessus, les autres crèvent, ca revient au même.
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