RESPECTER, OU PAS, LES FORMES...
Quelle est la différence essentielle entre certains gouvernants, exécutants, et autres ? C'est que certains respectent les procédures, les autres s'en contrefoutent.
Il y a eu un précédent dans l'histoire de France. Louis XIII chercha un glaive pour se débarrasser de Concini. Après avoir approché plusieurs personnes, la conclusion que son conseil en tira, c'est qu'il fallait trouver quelqu'un qui ne respecte pas les formes. Les procédures, les usages.
L'état américain n'a pas manqué de personnes voulant réformer le Pentagone. Donald Rumsfeld fit un discours célèbre. Mais le principal problème est celui d'agir à l'intérieur du système.
Personne n'a voulu que le Pentagone devienne la pétaudière qu'il est devenu, où l'on peut perdre tranquillement la trace de milliers de milliards.
Le seul problème, c'est que des tas de gens bien intentionnés ont voulu faire le travail à l'intérieur du système et des normes, que souvent, ils ont partiellement réussi, souvent en créant eux mêmes d'autres normes et systèmes jusqu'à en faire un machin complétement ingouvernable et indirigeable.
Alexandre devant le noeud gordien. Au bout de la dérive, on n'essaie pas de modifier, il faut trancher, sec, d'un coup.
L'épée d'Alexandre, aujourd'hui, c'est le tweet. Trump, en twittant à tout va utilise son épée, créant la panique, justement parce qu'il ne respecte pas les formes, qu'un système a complétement verrouillé.
En Attaquant le F35 par tweet, l'attaque a été complétement irrésistible. Certains nous parlent "d'autre Europe", c'est le même problème. Le machin n'est pas réformable. Ils ont tout verrouillé, à double-triple tours, dans tous les niveaux.
L'aéroport Notre Dame des Landes, fait aussi parti de ces projets tellement verrouillés qu'ils en sont rouillés. On ne fait même plus cela parce que ça a le moindre intérêt, mais parce que la procédure a été respectée...
Mais, indépendamment de tous les éléments éparses, le principal problème d'un système verrouillé, tient à ce qu'il crée tous ces espaces de contrôles, qui finissent par le paralyser et ossifier le système, parce qu'il n'avoue pas le problème.
La croissance n'existe plus, l'énergie nécessaire pour le maintenir décroit, et il va s'effondrer, parce qu'on ne veut pas reconnaitre le problème et se dire que la commodité du système que certains ont toujours vécu, ne peut être maintenu.
Pour moi, dès 2006, le principal problème de la bulle immobilière n'était pas l'immobilier. Quand l'heureux pavillonneux n'a pas, n'a plus l'argent nécessaire, ou plus la capacité d'endettement nécessaire, pour faire le plein de sa bagnole, le lotissement a un problème. Surtout si la norme était passée au SUV à 20 litres au 100. A ce stade là, le banquier a aussi un problème. L'heureux pavilloneux n'a pas la possibilité de rembourser, soit, juridiquement, il peut faire banqueroute (USA), soit, il ne peut pas et fait la banqueroute de fait (Espagne, dette étudiante US), et contribue à entasser les familles, parfois sur 4 générations, dans des pavillons ne supportant pas d'hypothèques. L'autorité politique, à travers son infrastructure, a aussi des problèmes. Infrastructure inutile, vieillissante, inadaptée...
Le schéma mental ancien, d'ailleurs, n'a pas pris une ride. Une petite baisse récente du prix du carburant fait que l'US américain, retourne, au "normal" : le gros véhicule, très gourmand.
Il n'y a pas de salut dans la réforme. Il n'y a de salut que dans l'élagage. Elaguer le F35, élaguer NDDL, élaguer l'Union européenne, parce que, intrinsèquement, ces systèmes sont autophages et autocentrés, sans intérêt pour qui que ce soit. Non seulement, ça n'a aucun intérêt, mais cela consomme des ressources irremplaçables, qui auraient été utiles ailleurs.
Cela contamine aussi les esprits. On fait l'analyse de la défaite de Clinton. Elle connaissait le système électoral US. Pourquoi faire campagne, alors, dans des états gagnés, comme NY ou Californie, qu'elle ne pouvait perdre ?
L'accessoire au lieu du principal, le principal oublié pour une fanfreluche de plus en plus pesante et contrainte. Et même plus elle même, une fanfreluche, mais une statue de plâtre, sans attrait, ni solidité. Mais pesante. De plus en plus.
L'argent, en lui même, est un marqueur. Un thermomètre. Il dit à notre société que les prix sont inadaptés aux contraintes naturelles, de plus en plus difficile.
Paris était embouteillé avec ses voitures à cheval, ravitaillé par son fleuve, et sans métro. Le métro est apparu, permettant à la ville de s'étendre, mais elle n'est pas moins embouteillée, apoplexique, bien que ravitaillée par fleuve, autoroutes, voies de chemins de fer, aqueducs, etc... Elle est simplement devenue plus grande. Avec beaucoup plus de problèmes.
Bon, que cela ne vous empêche pas de passer en famille, de bonnes fêtes. Loin du caractère commercial, c'est une occasion unique, souvent, de se retrouver.