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CRISE URBAINE...

4 Février 2017 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique, #Energie, #Immobilier

C'est la crise du petit commerce, comme du grand, en réalité, une crise différente et généralisée de l'immobilier.

Depuis l'an 2000, la France a beaucoup changé. On a beaucoup construit, et si l'on avait, côté pouvoir public, en ligne de mire, les 500 000 logements neufs par an, comme jadis G. Marchais, le million d'adhérents au PCF, on voit mal la finalité du truc. Oui, on aurait atteint 500 000 logements, et Jojo son million de militants. Et après ?

Le seul problème, c'est que le chiffre de construction n'est pas un bon paramètre. Les bons paramètres ne sont pas uniques, mais agissent en faisceaux, se conjuguent, se scindent, dans des effets jamais prévus.

300 000 logements, en année basse, c'est quand même de quoi loger 750 000 personnes, avec des ménages à 2.5 personnes.

400 000 logements, c'est de quoi loger 1 000 000 de personnes.

800 000 transactions dans l'ancien, c'est le mouvement de 2 000 000 de personnes. Donc, rien que le marché de l'accession, c'est 3 000 000 de personnes qui bougent, avec une population qui augmente de 300 000 personnes / an.

Cette population, qui bouge beaucoup, abandonne le sans confort, souvent urbain et central, pour des normes plus actuelles, mêmes si elles sont, en fait, plus enfantines souvent.

Des lieux se paupérisent, pendant que les "classes moyennes", s'externalisent dans les pavillons. Le centre ville se paupérise, et l'habitant de pavillonnaire abandonne son réseau de commerces locaux, pour aller au plus près, et au moins cher. Quitte à prendre sa voiture, autant aller là où le parking est facile, et aussi, gratuit.

Deuxième effet néfaste, le rôle du banquier. Parce que les économies occidentales, désindustrialisées, devaient quand même fonctionner, on a laissé la bride au crédit bancaire immobilier, avec le double effet kiss coule (et ça coule vraiment, comme un camembert), d'obtenir la paix sociale par endettement, et réinjecter massivement des liquidités, et un pib fictif.

Comme je l'ai souvent dit, à une époque, le crédit bancaire n'aimait pas l'immobilier, trop long, trop peu rémunérateur. Ce qui faisait le prix, c'était les apports personnels, les prêts amicaux, les prêts vendeurs. Et cela s'explique aisément. Il y a 30 ans de cela, mon propriétaire, âgé et désireux de se séparer de son appartement, me proposa de l'acheter. Je ne désirais pas l'acheter, et de toutes façon, je lui dit que m'endetter à 10 % l'an, très peu pour moi. Il me proposa de me faire crédit, au taux de 4,5 %, ce qui était le taux du livret A, à l'époque. Et un prix tout à fait correct.

Mais les éléments de répulsion étaient trop nombreux...

Et les centre-ville, n'avait qu'un avantage, leur centralité. Elles l'ont perdus, au profit de centre commerciaux excentrés, nouveaux centre-villes désormais, quand ils ont des logements à proximité.

Finalement, on s'étonne des conséquences des effets d'une bulle immobilière, sur le commerce, la cherté des baux commerciaux, et l'effet bling bling des grands centres commerciaux, ou effet "Donald Trump". Ces centres son coincés entre la baisse du pouvoir d'achat, et les rentes de tous ordres qu'ils doivent verser.

Le commerce, en effet, vend peu de produits, mais beaucoup de situation immobilière. Le magasin du centre avait vu ses loyers exploser, et les voient toujours chers, mais avec la conséquence logique partout. Les bons emplacements arrivent encore à se louer, les mauvais non. C'est la même situation que dans l'immobilier de résidence. Après cela, la paupérisation des centres n'est pas étrangère au phénomène, et la non possession de véhicules pour une partie variable de la population (de 15 à 30 % de la population), n'est pas une donnée optimiste. Cela veut dire qu'on ne cible qu'une clientèle très réduite. Et cela ne veut pas dire non plus que ces personnes ne font pas leurs courses en voiture. On peut très bien aller en voiture, faire les commissions pour quelqu'un de la famille, qui n'a pas de voiture. C'est très courant.

La société pétrolière, à l'aube de son déclin, est plus que jamais éclatante. Elle a structuré l'espace, et contrairement à l'union soviétique, qui ne construisait que là où c'était cohérent à long terme, on a pratiqué une segmentation sociale.

On a multiplié des bus, qui roulent à vide. On fait du ramassage scolaire, dans des endroits où 70 % des ménages n'ont pas d'enfants. Mauvaise allocation généralisée des ressources. Il suffit de regarder des films de villes des années 1970 ou 1980, pour s'apercevoir qu'à l'époque, la bagnole était finalement assez rare en ville, par rapport à aujourd'hui. Là aussi, on s'adresse à une clientèle réduite.

Les bétonneurs, quand à eux, une fois bétonné, ils n'en ont rien à cirer que le logement soit vide, le centre commercial au bord de la faillite, l'aéroport vide.

Le politique, dans son laissez faire, laisser aller, a conduit à la catastrophe. Ils auraient du engager des attachés parlementaires pour surveiller le phénomène.

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M
La tarte à la crème qu'on nous sert depuis des années c'est l'opposition entre le gentil centre-ville qui meurt et le méchant centre commercial qui prospère avec la voiture. C'est un point de vue tout à fait stupide. Les centres commerciaux sont dans l'air du temps depuis longtemps déjà, on est dans une économie libre, les gens font ce qu'ils veulent. Les centres-villes se paupérisent, et alors ? Il n'y a qu'à y loger les personnes âgées qui ne peuvent plus conduire. Si de nombreux magasins restent vides c'est avant tout parce que leurs propriétaires refusent d'accepter le fait que le marché a baissé, et s’arque-boutent sur leurs prix.
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F
Bonjour, <br /> vous trouvez les centres commerciaux abordables ? Demandez aux commerçants le montant des charges et loyers à payer. Peut être que certains peuvent, ici, nous donner des exemples précis. ça c'est de la rente assuré... Tous ces frais sont, je le rappelle inclus dans le prix de vente....
H
"Les centres-villes se paupérisent, et alors ? Il n'y a qu'à y loger les personnes âgées qui ne peuvent plus conduire."<br /> <br /> En pratique, dans notre merveilleuse société multi-ethnique et multi-culturelle, paupérisation = tiers-mondisation. Avec ce qui va avec : trafics en tous genres, criminalité, logements squattés, etc. La dégradation accélérée des immeubles suit rapidement, personne n'ayant plus ni l'envie ni l'argent pour les entretenir, les contribuables ayant fui.<br /> <br /> À l'extrême, comme dans certaines villes des États-Unis (je pense à Detroit), la moitié des habitants n'ont même plus les moyens de payer leurs factures d'eau. Résultat : ceux qui peuvent encore payer payent le double...<br /> <br /> Bon, mais les États-Unis, surtout Detroit, c'est une société basée sur la voiture. La nôtre, moins. Tant que nos transports en commun fonctionneront, on pourra vivre sans voiture dans les centres villes, donc la paupérisation n'ira pas aussi loin qu'aux USA. Surtout, on pourra continuer d'aller travailler dans les centres villes.<br /> <br /> Par contre, les zones urbaines un peu excentrées, où il y a peu d'emplois, comme les quartiers nord de Marseille, continueront leur déclin. À partir d'un certain niveau de criminalité, on n'a pas envie d'habiter dans un quartier, même à côté du métro.