HLM POUR PAUVRES ???
10 Février 2017 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Immobilier
Il faut rappeler les fondamentaux. Certains n'ont pas compris que les HLM, ça n'était pas fait pour les pauvres.
Les salauds de pauvres, ça vit dans des habitats dégradés, publics ou privés. Quand les pauvres accèdent aux HLM, c'est que les autres n'en veulent plus.
Quand on démolit à un endroit, c'est pas pour reloger des pauvres, c'est pour les éjecter.
L'organisme d'HLM veuille à son équilibre financier, et il lui faut une clientèle majoritairement solvable, pour qu'il puisse l'assurer. Il lui faut un bien suffisamment amorti, donc suffisamment vieux, pour loger la misère du monde, à un coût acceptable pour ses finances. D'ailleurs, quand les HLM logent des gens qui ont des moyens, la musique est loin d'être la même.
J'ai vu ça sur la réhabilitation de grands ensembles des années 1950-1960, et je peux en retracer les grandes lignes.
La partie I, la plus haut de panier socialement, le mieux étudié, le plus agréable, avait été réhabilité sur fonds propres, c'est à dire, avec l'argent des loyers des 3 tranches, accumulé au long des années. On avait très peu augmenté les loyers, pour ne pas faire fuir la clientèle.
La partie II était mal foutue, socialement un peu plus bas, mais composée de gens qui travaillaient. Elle a été rénovée avec des "prêts pas trop aidés" de l'époque, ou pour tout dire, des prêts franchement chers. Mais qui donnait droit à l'APL. Les loyers ont doublés, après la réhabilitation. Total, tout le monde s'est barré, là les pauvres sont venus et quelques années plus tard, 60 % du quartier était détruit, puis reconstruit, en résidentiel (cher).
La partie III était vraiment le grand ensemble des années 1960, partie que l'organisme HLM n'a jamais réussi à remplir, tellement la population partait vite, sitôt arrivée. Elle a été réhabilitée, et en conséquence, s'est vidée encore plus vite qu'elle ne faisait. Le vivier, c'était l'immigration, qui était virée de l'ancien qu'on détruisait ailleurs à grande allure. Aujourd'hui, ce quartier est détruit à 90 %. Le logement des pauvres, c'est le très social, et c'était d'entrée, le quartier de relégation avec accompagnement social renforcé. C'était souvent, à l'époque, la colonie d'alcoolo, et le but des travailleurs sociaux, c'était surtout d'éviter la reproduction sociale avec les enfants, et souvent cela marchait.
Le logement, fut il social, obéit à une loi économique. Il doit dégager du profit. Même s'il bénéficie d'un financement avantageux, il ne peut échapper à cette règle. Quand aux pauvres, pour eux, dans le pire des cas, il y a le prêt subprime et le mobil-home. Il en a de la chance ce salaud de pauvre. Il est en vacances toute l'année.
De toute façon, la construction, sociale ou pas, souffre d'une tare aujourd'hui : contrairement aux années 1960, il n'y a pas d'armée de réserve de locataires ou d'aspirant propriétaires désireux de se loger. A l'époque, on pouvait choisir facilement quand on était bailleur.
Le logement, c'est comme les filles. A un âge, elle choisit qui veut. A un autre, qui peut. A un autre, qui reste.
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