MEXICO : DANS LE GRAND LABORATOIRE NEO-LIBERAL... OU MAD MAX VIENT D'ARRIVER...
10 Février 2017 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique, #Energie
Il y a plus de 20 ans, le Mexique passait un traité de commerce avec les autres pays de l'Amérique du nord, en signant l'Alena avec un obsédé sexuel notoire et inquiétant (mais jamais inquiété).
Le résultat a été éclatant.
- L'agriculture s'est effondrée, souvent, le lopin qui faisait vivre une famille a été détruit par les importations nord américaines, de maïs notamment, avec des coups de béliers fabuleux, notamment pendant la grande famine/disette de 2008, dont les médias n'ont jamais parlé. Il faut dire qu'il n'était pas politiquement correct de dire qu'elle était organisée par le FMI et qu'au milliard de personnes qui souffraient déjà de la fin, se sont rajoutés ceux qui ont du se contenter d'un repas -maigre- par jour, et que ceux-ci composaient de plus d'une petite moitié de rien du tout de la population terrestre. Enfin, il n'est pas politiquement correct de dire qu'il faudrait peut être que les autorités remontent un petit peu le marqueur de pauvreté mondial, inchangé depuis des lustres (1980 il me semble).
- La part des salaires dans le pib s'est effondrée, et l'industrie mexicaine a largement décrue. Enfin, l'industrie mexicaine qui avait été crée dans les années 1930-1970 et destinée au substitut d'importations et au marché intérieur.
- les Maquiladoras, les usines, crées au nord du Mexique importent des intrants et exportent le produit fini. Le nombre d'emplois crées et les salaires observés au Mexique sont bas. Le salaire minimum n'assure qu'une petite partie du minimum vital, et 60 % de la population vit d'emplois informels. Elles assurent finalement, une augmentation du pib qui n'est que comptable. Le Mexique n'en retire qu'une maigre fraction, et ces usines sont exigeantes. Distribuant des salaires de merde, ils ont quand même tentés de les réduire. Parce que, disaient ils, le pays "n'était pas compétitif". J'ai déjà entendu ça quelque part. Mais où ???
- Le pays vit une nouvelle flambée de porfirisme, où les "cientificos" "modernisent" le pays à grand coup de cravaches. Cela s'est fini par la révolution de 1911, Pancho Villa, Emilio Zapata et plus d'un million de morts...
- L'ALENA n'est populaire ni au nord, ni au sud du Rio Bravo/Grande. Sans doute même est il plus populaire aux USA qu'au Mexique.
- A l'ALENA se conjugue la crise de la production pétrolière. Le Mexique est en état de pic pétrolier avéré. Le gisement géant Cantarell ne produit plus que 130 000 barils jour au lieu de 2 200 000 aux temps de sa splendeur. Il s'en suit deux phénomènes. Le premier est la chute des exportations, la chute des rentrées de la PEMEX (pétrole du Mexique), qui alimentait copieusement les finances publiques, et donc fait perdre ses moyens financiers à l'état central. La seconde est que les prix intérieurs longtemps sous évalués se rapprochent des moyennes mondiales, avec des augmentations importantes, auxquelles n'étaient pas habituées les populations locales, pour lesquelles, souvent, le bas prix de l'essence est un des seuls avantages. Il s'ensuit des troubles sociaux importants.
- La proximité des USA, la faiblesse des salaires en fait un passage important du trafic de drogue. Le "sicaire" ou combattant des cartels, est sans doute le salarié le mieux payé du pays. On ne lui demande pas grand chose, c'est à dire, dans un pays machiste de montrer sa virilité, de tuer, de mourir éventuellement, d'être fidèle et d'exécuter les ordres sans discuter.
- Le Mur avec les USA était une demande, à l'origine... Mexicaine. Parce que les armes affluent des USA. Les sicaires sont plus nombreux, mieux armés, mieux payés que la police. Ils disposent même de blindés.
- La migration avec les USA et l'envoi de salaires est un phénomène qui s'éteint. D'abord parce qu'il n'y a plus d'emplois aux USA, avec ses 102 millions de chômeurs, les arrestations à la frontière ont fortement baissées, et le flux s'est renversé. Il est désormais plus important vers le Mexique que vers les USA. Souvent les résidents mexicains aux USA mendient l'aide de leur famille restée au Mexique...
- L'ALENA est un échec complet. Les prix ont fortement augmenté, les créations nettes d'emplois, tant au Mexique qu'aux USA sont proches de zéro (US) et négatifs (Mexique). Aucune des promesses n'était vraie.
- La guerre. La crise économique, crée par l'ALENA, la crise pétrolière ont plongé le Mexique dans ce qu'on doit appeler une guerre. Les bilans de la guerre de la drogue (depuis 2006) sont sans appel. Depuis 2006, les bilans oscillent entre 80 000 et 150 000 morts, et environ 30 000 disparus. Sans doute ce bilan est il, même dans sa composante supérieure, sous évalué. Elle oppose cartels, entre eux, les cartels à l'état, les cartels aux polices US, et voit même l'entrée en ligne de milices d'auto-défense qui deviennent, vite, eux mêmes, des cartels.
Bref, MAD MAX est arrivé. Il est Mexicain.
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