QUAND LES CAMIONS... OU LA SEMAINE DE L'APRES...
"Vous dites: "Après, il va falloir regarder mourir les activités complexes, mais déclinantes de nos sociétés. Veaux, vaches, cochons, couvées, les emplois à haute rémunération, les soins médicaux, le tourisme, l’université, les déplacements, chauffer une maison de 250 m2...
En réalité, c'est une certaine médecine, qui est appelé à disparaitre. les déplacements, dont le tourisme, ont toujours existé, mais c'est à pattes qu'il devra se faire, comme au XVI° siècle. Quand à chauffer une maison ? Le commerce des peaux était florissant avec la Nouvelle France. Pour la bonne raison que le chauffage était inconnu."
Si j'ai bien compris vous faites le lien entre le pétrole et les activités citées ensuite. J'ai une remarque. Parmi les penseurs de la décroissance on entend souvent qu'il sera possible de faire des choix de société entre ce qu'il sera nécessaire de décroître (jusqu’à pratiquement zéro, vous citez par exemple le tourisme, peut être que l'on aura le tourisme champêtre ou balnéaire locale et une semaine par an, un peu comme dans les romans de Maupassant) et ce que l'on voudra maintenir. Parmi les choses que l'on voudra/pourra maintenir, j'ose espérer que les progrès médicaux accessible au plus grand nombre et l’éducation/recherche (l’université) en fassent partie.
Je comprends bien le rôle tenu par le pétrole dans ces domaines mais ils peuvent peut être se maintenir dans l’ère de l’après pétrole a condition de leur allouer l’énergie nécessaire pour se pérenniser qui sera produite en quantité bien plus limitée qu'aujourd'hui, certes, mais qui ne sera pas nulle. En tout cas a en croire vos billets réguliers sur les avancées des énergies renouvelables.
Surtout que dans un monde en décrue démographique, on pourra peut être produire enfin, des humains de qualité que l'on aura intérêt a maintenir en vie assez longtemps pour profiter de leur "utilité" et aussi pour qu'ils transmettent le savoir aux générations suivantes."
Je tiens à rapprocher en partie cette intervention avec un article du saker "Quand les camions cesseront de rouler, il en ira de même pour la civilisation ". Vous remarquerez qu'il y a plusieurs rubriques sur ce blog, sur le transport.
Je me rappelle un film catastrophe où les soldats veuillent sur un mur à la frontière de l'Ecosse. De l'autre côté a lieu une épidémie, et il y a de très nombreux feux de camps. Puis, un a un, les feux de camps vacillent et s'éteignent. Jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. C'est un phénomène lent, alors qu'on pense que le pic pétrolier c'est un phénomène brutal.
Il est déjà à l'oeuvre, dans les 102 millions de USaméricains sans emplois, et dans la carte du vote Trump. Il a fait le bon diagnostic sur l'énergie, mais administre la mauvaise thérapie.
Le pic à l'oeuvre, ce sont les emplois qui disparaissent, les compagnies maritimes qui commencent à détruire leurs navires, déposer le bilan, et accumuler les pertes, les compagnies aériennes sempiternellement en déficits, le flux routier qui baisse un peu, et pas plus rentable, le fret fluvial, qui lui, baisse franchement, la liquidation du fret ferroviaire...
Le pic à l'oeuvre, ce sont les emplois qui disparaissent, les compagnies maritimes qui commencent à détruire leurs navires, déposer le bilan, et accumuler les pertes, les compagnies aériennes sempiternellement en déficits, le flux routier qui baisse un peu, et pas plus rentable, le fret fluvial, qui lui, baisse franchement, la liquidation du fret ferroviaire...
Ce sont des phénomènes à échelle humaine, assez lents. Parce que les gisements pétroliers décroissent de 5 % par an, et que POUR LE MOMENT, la baisse de rendements a été compensée par des dépenses importantes accordées à la recherche, la prospection, et au pétrole de schiste. Le prix sert de variable d'ajustement, qui se répercute sur la filière. C'est donc bien un ajustement que nous vivons, mais encore un ajustement indirect.
Le rebond observé dans la production (du pétrole de schiste uniquement, et dans un seul pays uniquement) a simplement déstabilisé un marché qui ne dispose que de capacités de stockage encore plus succinctes que les maigres excédents.
Bien sûr, le système a encore des capacités de réaction. On a l'impression d'une stabilisation, qui annonce une remontée de la "mythique croissance", mais qui n'est qu'illusoire. Quand dans un secteur suffisamment d'acteurs sont morts, les survivants peuvent en tirer un certain répit, un certain temps. Mais pas éternellement.
Puis, viendra le temps où la quantité elle même sera insuffisante. Je rappellerais à certains qu'ils ont vu, au début des années 1970 des files d'attente pour les stations services aux USA, sans compter, bien sûr, des épisodes "atypiques", comme mai-juin 1940, qui brutalement tarissent toute source énergétique extérieure.
La prise de conscience par une classe politique âgée, est égale ou proche de zéro. On rêve d'un aéroport à Notre Dame des Landes, en plein pic pétrolier...
Sans doute vivra t'on aussi des phases de "falaise de Sénèque". Au moins dans certains pays. La position des démocrates, socialistes, immigrationistes est simplement d'une stupidité dantesque.
ils ne représentent plus, avec leur belle âme, que des gens n'ayant pas encore conscience de ce qu'est l'économie. C'est le partage de la rareté. Et quand le gâteau n'augmente plus, c'est encore plus difficile, et quand il diminue, c'est encore plus compliqué.
Après, on s'aperçoit que la structure est trop grosse. On peut prendre l'exemple d'un châtelain sarthois en situation difficile à cause de son home de 1100 M2, qui coûte la peau des fesses. Mais le dit châtelain, n'a visiblement jamais pensé à réduire ledit train de vie, en se "contentant" de 200 m2, plus moderne, et plus économe. Déjà, en son temps, le non moins célèbre Gilles de Rais avait du mal avec ces 4 châteaux.
Il est curieux d'ailleurs, de voir comme les châtelains se ressemblent au cours des siècles. Pour entretenir leurs tas de pierres, ils aiment faire des holocaustes de pauvres. L'un, directement, l'autre par la réduction des budgets sociaux.
Mais ni l'un, ni l'autre, n'estimaient "de leur rang", devoir réduire leur train de vie. La réduction du train de vie, c'est bien ce qui nous attend. Mais avec une classe dirigeante, qui, elle, n'entend aucunement se priver, et qui, aucunement ne perçoit les craquements. Comme sur le Titanic, les premières classes n'avaient pas ressenti le choc. Les fonds de cales, eux, l'avaient bel et bien perçu.
Pour ce qui est des plaisirs, ils ont évolués, sans même remonter à Maupassant. Les alentours des villes, aux alentours du début des années 1970 étaient encore pleines d'activités qu'on peut qualifier de champêtres. On ne ressentait pas le besoin de faire du kilomètre, on se contentait de quelques uns, et la proximité n'était pas ressenti comme un vice ou une absence d'imagination. D'ailleurs, là aussi, la norme évolue. Pourquoi l'Espagne a t'elle de nouveau du succès touristique ? Et si c'était simplement, aussi (en plus des baisses de prix), parce que c'était moins loin ?
La civilisation actuelle est bâtie sur quelque chose de très physique et très sale, le pétrole. Pas sur les NTIC (nouvelle technologie de l'information et de la communication). Pas de pétrole, pas de civilisation, et l'on va voir la partie, "moins de pétrole, quid de la civilisation ?"
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
P
M
S