COMME EN 14...
En 1938, le gouvernement français s'engage pour la destruction des taudis, et la construction d'habitations bon marché à loyer modéré. 250 000 personnes y vivent, et on y compte 2 morts pour une naissance, et des frais élevés de santé.
Rien n'a changé, sauf la ladrerie de la république bourgeoise. Cette même république bourgeoise près de ses sous, qui a sous équipé l'armée française en 1914, et a appliqué la loi sur les HBM (habitations bon marché) avec une nonchalance proverbiale. Il n'y avait jamais d'argent pour en construire, et très peu après, pour la loi Loucheur.
Mais, déjà, la population des bidonvilles n'est pas concernée. On espère simplement qu'elle se déversera dans les logements laissés vides par ceux qui iraient dans les nouveaux logements bénéficiant du confort. Ils se passeraient beau avant que les habitants des taudis accèdent à leur tour aux logements avec confort.
Bien entendu, en 1938, on peut considérer que 90 % de la population habitait dans des taudis, selon les normes d'aujourd'hui.
Seule, une fraction de la bourgeoisie connaissait le tout confort. Le tout à l'égout est d'après guerre, avec l'eau dans les maisons, et le chauffage central ou pas, l'électricité, paradoxalement était quasiment partout en cette période d'avant guerre.
Comme nous le montre les films de l'époque, les hôtels étaient bondés de locataires éternels.
Mais, 1938 montre une inflexion. Un effort violent de réarmement oublié aujourd'hui, digne de 1914, fait avaler la couleuvre des budgets en augmentation pour le logement.
Les 260 000 logements prévus en 1928 par la loi loucheur étaient modestes et faisaient baver d'envie les ménages. Certes, aujourd'hui, ces logements sont "dans leur jus", mais pour l'époque, c'était des palais.
J'ai souvent rappelé l'histoire de la pissotière de Clochemerle, qui dépeint une époque. Les soldats étaient revenus de la grande guerre, la plupart avaient revu la Rhénanie et l'Alsace Lorraine, et souvent, avaient été impressionnés par le tout à l'égout généralisé et simplement, les chiottes. Chez eux, c'était le fossé, ou le seau hygiénique qui ne l'était souvent guère.
J'ai eu moi même un grand oncle, revenant de la guerre, et entrepreneur en maçonnerie, il avait crée une situation à la Clochemerle. Il s'était mis dans la tête d'installer des WC intérieurs, chez lui, comme en Allemagne, et chez les riches.
La situation dans le village avait quasiment tourné à la guerre civile, y compris dans son ménage. Voyons, on ne dépensait pas de l'argent pour une faïence, et c'était sale... Finalement, il installât ses WC à côté de son dépôt d'entrepreneur, en face de chez lui, de l'autre côté de la route, et la faïence fut une pierre de volcan qu'il avait lui même taillé. C'était idéal, surtout la nuit, et quand il faisait froid. 50 ans plus tard, les braises de la dispute se racontaient encore.
Mais il avait germé une idée. Les toilettes "loin", se multiplièrent pendant l'entre deux guerre, et elles rentrèrent dans les maisons après guerre.
Mais, à l'époque, les femmes ne travaillaient guère à l'extérieur. Il faut dire que rien qu'aller chercher l'eau à la fontaine, c'était une tâche écrasante.
La norme d'aujourd'hui, est très loin de la norme d'hier. Marcher à pieds ? Vous n'y pensez pas, c'est de l'esclavage...
Le taudis, d'ailleurs, c'est une notion variable. Les quartiers modernes des années 1960 ont souvent tourné au taudis vertical, avant de redevenir terrain vague.
Tout est ordre de priorité, quand on se donne des limites budgétaires. Visiblement, on préfère claquer 78 millions d'euros, sans utilité, dans un stade rénové, en gros pour les riches, plutôt que de s'occuper de la population.
Le dit stade, le maire le vendrait bien 200 millions, valeur patrimoniale, le club le rachèterait l'euro symbolique. Il faut dire qu'avec 62 millions de recettes et 62 000 euros de bénéfice, "ils n'ont pas les moyens". Projetons nous dans l'avenir, et 50 ans plus tard, le club, s'il existe encore, (la ville et l'état aussi) demandera l'aide des pouvoirs publics pour la réhabilitation. La dite ville aurait mieux fait de ne rien faire, et choisir de de désendetter (350 millions d'euros de dettes).
Là aussi, travaux inutiles de prestige, plus problématiques que rentables, sauf pour le bétonneur. Le simple retour sur investissement est une vue de l'esprit. La simple augmentation des recettes, une bouffonnerie.
Un présage pour les JO de Paris ? Oui, et une promesse : si le pays n'a pas traversé une crise majeure d'ici là, ce sera le détonateur.