COUTS IRRECUPERABLES...
La mode à une époque, pour les entreprises, c'était de créer des SCI, pour "préserver" la valeur de l'immobilier d'entreprise, de sa destinée. Comme ça, le propriétaire se tranquillisait quand au devenir d'un gros morceau de patrimoine.
Seulement, le problème, c'est que quand l'entreprise a tiré le rideau, l'immobilier dévalue aussi beaucoup. Parce qu'il est difficile de trouver un occupant.
J'ai parlé aussi de ces villages, où l'on avait beaucoup construit. Et, miracle des miracle, non seulement le placement n'est plus un placement, mais un coût.
De même les infrastructures qui se généralisent. Elles partent d'un point très rentable, pour finir dans le coût absolu.
auteur de la photo du Viaduc de la Recoumène.
L'exemple typique en France, est le chemin de fer. La première ligne française, Saint-Etienne/ Andrézieux était ultra bénéficiaire, la dernière, le Puy-Monastier sur Gazeille (1939), ne fut jamais mise en service. Elle dû son existence, elle aussi, à la fuite en avant devant les coûts irrécupérables. D'abord destinée à être la Transcévenole, on n'osât jamais arrêter les frais, sinon les limiter au tronçon nord, et la guerre fit qu'on ne posât jamais les rails. Le viaduc de la Recoumène sert au saut à l'élastique.
Sa justification ? La pugnacité de Laurent Eynac, qui fut ministre de l'Air, la crise des années 30 -il fallait donner du travail-, servit d'alibi, tout ceci fit qu'on continuât de bâtir cette ligne de chemin de fer, projet du 19° siècle, à un moment où la voie sacrée avait montrée une alternative. De plus, il était clair qu'à l'usage, cette voie de chemin de fer ne serait jamais rentable.
D'ailleurs, le coût irrécupérable peut être très bien vu. La RATP, et le réseau francilien sont des coûts irrécupérables.
Les fins de civilisations, sont celles où les coûts irrécupérables deviennent la norme, et où l'investissement ne donne plus rien en retour. A l'image du pétrole, les puits "historiques" peuvent encore être rentables, mais plus les derniers... et le problème des pays pétroliers, c'est souvent que le dit pétrole a détruit le reste de l'économie, et le secteur ne peut être financé par les autres activités, elles n'existent pas.
Pendant ce temps, le reste tombe en ruine. Mais ne disons pas que les USA ne sombrent pas dans tous les sens, dans le surendettement, tous les acteurs économiques publics sont surendettés. Ils ont bien le goudron nécessaire, et à défaut, on peut le recycler, mais d'autres dépenses ont pris le dessus.
Omaha est simplement un changement de paradigme. ça ne concernait que les chemins ruraux, maintenant c'est partout. En France, c'est pareil, les routes rurales sont mal entretenues, on se pose la question de pourquoi goudronner, quand c'est pour 30 pèlerins, mais, ce qu'on ne voit pas, c'est que ces 30 pèlerins délaissés seront vent debout quand cela en concernera 300, et ainsi de suite...
Pendant ce temps, on s'occupe des JO 2024... Histoire de concentrer un peu plus l'investissement, et le rendre franchement impopulaire.
Il reste que l'histoire d'Omaha est significative. 50 ans, c'est la décision de Johnson de sabrer l'investissement.
Personnellement, je n'ai pas le pessimisme de Jorion, ou d'autres sur l'espèce humaine. Oui, bien sûr, des gens mourront pendant la phase d'adaptation. Beaucoup, certainement, mais beaucoup réagiront. Ce n'est pas parce qu'il y a eu une génération de mollusques, que les autres vont leur ressembler. Dans les phases d'adaptation, beaucoup de gens meurent. Cela peut passer totalement inaperçu. L'exode rural a été très meurtrier. Mais cela a été distillé au cours du temps, et c'est passé comme une lettre à la poste. Seul les registres d'état civil peuvent témoigner. Le seul exode rural qu'on ait qualifié de bain de sang, c'est l'exode rural soviétique. Mais pour une autre raison. Il y a les choses qu'on veut voir, et celles qu'on ne veut surtout pas voir.
Il y a bien de l'aveuglement, de l'idéologie et de la croyance dans les élites. La dernière sortie de Hollande est grandiose. Il est vraiment pris pour un imbécile par toutes les réactions. Les seuls qui approuvent sont aussi des croyants, ils n'ont aucun argument.
Réactions de croyants, chez les psychanalystes. Il faut pô voter Le Pen. Comme c'est signé par l'inévitable BHL, il faut donc en conclure que cela a la valeur du torche-cul. Je savais pas, d'ailleurs, que BHL était psychanalyste.
Pour ce qui est des psychanalystes, on peut les classer dans la catégorie des purement ornementaux, et chers, vous savez, ces bidules qui seront les premiers emportés par la décroissance pétrolière.
Là aussi, des coûts (élevés), mais totalement irrécupérables. Comme les 200 000 étudiants US en anthropologie.