PHYSIQUE, ECONOMIE ET POPULISMES...
Si le rapport Meadows a totalement fait l'impasse sur les prix et la monnaie, déclenchant le dédain des économistes, il est clair que les économistes se sont constamment trompés, pendant que le rapport Meadows, lui, était chaque jour confirmé.
les manipulations diverses que voient les économistes comme possibilité d'échapper à Monsieur le Bourreau s'avèrent fausses, parce que simplement les solutions ne sont pas, tout simplement, économiques.
Si certaines entités publiques, comme l'Islande, ou des îles, sont arrivées à un excédent énergétique, ce n'est pas du tout en faisant confiance à l'économie, mais dans le cadre d'une décision politique qui décide ce qui va arriver.
Le système, par lui même est incapable de se brider, car il repose sur une seule donnée, le profit. Quand il y a profit, personne ne se pose la question de savoir pourquoi on gagne de l'argent : c'est normal. Quand on en perd, on file le bébé à la collectivité.
Par essence même, le système économique ne prévoit pas, il réagit après coup. Et surtout, trop tard.
L'absurdité même du système électrique est criante. Le surinvestissement est la règle, la prévoyance, inconnue, ou de manière marginale.
On sait très bien stocker l'électricité, c'est la STEP, et la STEP, on connait depuis... 1890.
Mais si la STEP correspond à une gestion patrimoniale du parc électrique, c'est un mode de gestion idéal pour le renouvelable, et même le nucléaire.
L'économie, le marché, lui, fait produire, et après, on s'occupe de trouver un débouché, pour le charbon, gaz, uranium.
Le problème, c'est que ce schéma a fonctionné des décennies, parce que charbon, gaz et uranium étaient en quantités suffisantes pour satisfaire l'absurdité économique d'un parc très surdimensionné.
En gros, on a satisfait des besoins irrationnels, crées de toute pièce, avec une activité économique dont l'utilité réelle n'apparait pas. C'est la main invisible du marché.
Comme je l'ai dit souvent, EDF a désindustrialisé la France, en donnant des subventions aux industriels, pour qu'ils s'équipent en machines trop gourmandes en électricité. Cela correspondait aux besoins de l'idéologie, mais pas à l'intérêt économique de long terme d'EDF, et encore moins à celui de ses clients, roulés dans la farine. Moi, ce que j'ai vu, c'est 110 % de subventions, pour des appareils 3 fois trop gourmands...Pourquoi ? Parce que l'entreprise construisait trop de centrales nucléaires, par idéologie, manque de prévision, vision erronée de l'avenir.
On propulsait des besoins, totalement artificiels. Et aujourd'hui, vient le moment où ces besoins deviennent impossibles à satisfaire.
Le beau monde, cosmopolite, lui, vit pleinement dans les transports, qui les emmènent où ils veulent, sans peine. Ils n'arrivent pas, ou plus à comprendre ces ploucs qui n'ont pas les mêmes facilités, et ne sont donc pas intoxiqués par eux mêmes.
Que les jeunes de la fin du XX° siècle soient désormais obligés de rouler avec des automobiles à 2000 euros, pour pouvoir utiliser des automobiles leur échappent totalement. Cette réalité, d'ailleurs, échappe aussi totalement à ceux qui, plus modestes, ont toujours travaillé.
La loi économique, ce sont les yoyos sur les grains. Mais le peuple qui les vit préfère l'intervention de l'état, qui taxe les prix.
le mot économie, c'est un faux nez. Le faux nez par lequel les plus riches défendent leurs intérêts.
Le sénat français s'alarme de l'état des routes, et des autoroutes, et dénonce le manque d'entretien. Pour les autoroutes, pourtant, les sociétés gestionnaires accumulent les profits, et font dégouliner les dividendes. Mais elles ne font pas dégouliner l'entretien.
L'économie, souvent, c'est satisfaire les besoins des riches, en négligeant les pauvres. La meilleure preuve est le maïs éthanol. Le carburant pour les riches, la faim pour les pauvres.
Le "business as usual", est une partie du suicide, que démontrait le rapport Meadows.
Contrairement à Gail Tverberg, je ne nie pas la possibilité du renouvelable. Parce qu'avec la STEP, c'est une chose anti-économique qui existe. Le stock. Vous savez, le truc qu'il faut pas avoir, parce que ça coûte cher, et qui permet de mépriser totalement ou en partie le marché.
Comme les installations de Tesla, et les batteries, totalement anti-économique, aussi. Elles détruisent le marché, et donc l'économie, à terme, en faisant renaitre l'autoconsommation.
La physique est la physique, l'économie, une science humaine, donc par essence même, irrationnelle.
Dans le Titanic mondial, le beau monde en première classe ne sens pas l'eau qui monte. Et s'il le sent, il pense pouvoir s'en tirer, en se prévoyant une ferme en Nouvelle Zélande, un abri dans la montagne, alors que celui qui s'en tirera, ce sera comme dans l'ex URSS. Celui qui aura cultivé les amitiés, et les contacts. Le riche n'a pas d'amis, il n'a que des employés. Et comme le baron Empain, un jour, ils s'apercevront que le manque d'ami peut être mortel.
Le cosmopolite de la mondialisation heureuse, lui, n'aura même pas le sens de la survie, alors qu'il s'accroche à un monde, déjà, dans les faits, disparus.