THE WALKING DEAD...
Résumons, la situation, par rapport à 2002. En 2002, la classe politique unanime avait voté Chirac, seule Arlette avait senti venir le piège à con.
Les importants, n'ont pas changé la ligne politique, de vote contre le vilain. Vous savez, le paysan qui croit qu'il est un être humain (sans sac balenciaga, pensez).
Todd avait parlé de cathos zombies, mais les zombies sont très marqués par leur mauvaise éducation, du genre "il faut souffrir", "qui aime bien châtie bien". Moi, je serais plutôt dans le registre, "qui aime bien, aime bien". Mais, bon, personnellement, il y a chez moi des relents de paganisme certains, et quand je dis relents, je reste modeste.
"Champ de ruines", pour le système politique. "Ces ralliements qui sont des ralliements d’opportunité, des ralliements stratégiques, risquent de ne pas être suivis par la population". A la différence de Sarkozy, qui assumait son bling bling, le côté moralisateur de Fillon l'a mis en porte à faux. Il est considéré comme un faux derche. Espère t'il éviter les ennuis judiciaires en votant Macron ? On peut se poser la question.
La campagne de MLP n'a pas été évidente. Elle devait éviter surtout de mettre sa pôle position en jeu, mais dans le système actuel, elle a eu raison, même si son score peut être considéré, par rapport aux sondages, comme décevant. Partant de loin au second tour, elle n'a plus le choix. Elle doit taper, et taper fort, pour que, si elle est battue, ce soit au terme d'un beau combat, dont on se souviendra. C'est cela qui compte.
D'autres membres de la classe politique sont en césure complète par rapport à 2002. En 2002, c'était l'unanimité complète et immédiate pour Chirac. Ici, c'est nettement plus mesuré. Boutin vote contre Macron, et quelques autres aussi, ont franchis la ligne. Ce n'est pas écrasant, mais significatif.
NDA et JLM n'ont pas pris position, parce que simplement, l'un doit être en train de négocier, l'autre sent que sa base est nettement fracturée.
Mais chez JLM, il y a quelque chose de clair : personne n'aime Macron.
Asselineau ne prend pas position, ni Poutou.
Quelques élus et personnalités votent MLP, et en face, Gattaz lui fait une gâterie : il prend position contre elle, et se découvre une âme de résistant anti-nazi. Un anti-nazi, d'ailleurs, du 32 août, parce qu'il me semble bien que les milieux économiques ont été sévèrement épurés en 1944-1945, à cause de leur collaboration massive avec l'occupant.
C'est hilarant de voir les chantres de la collaboration avec l'Allemagne actuelle, se faire les apologistes de la résistance. En 1944, les FTP, mais pas qu'eux, les auraient tous collés contre un mur. Ce qui reste de parti communiste, appel à voter Macron. La différence entre les deux ? PCF de 1944 : 25 % des voix, celui de 2017 : 2.5 %.
On peut voir aussi une distorsion évidente. Le syndicat des policiers appelle à voter contre MLP, alors que les policiers sont une catégorie votant massivement FN. Tony Bernard, maire de Châteldon (63) : “donner une consigne de vote est contre-productif”.
La différence essentielle, c'est qu'en 2002, existait encore une confiance dans les autorités et le système. Celle ci, au travers des multiples "réformes", qui désignent les régressions, est érodée, et est tombée au plus bas.
Quel poids peut avoir ces députés socialistes, dont la plupart ne voulaient même pas se représenter ?
Dans le pire des cas, MLP doublera son score du premier tour. JMLP ne l'avait amélioré que des quelques % venant de Megret. Quasiment aucun des électeurs ayant voté pour un autre candidat n'avait basculé.
Certains vous parlerons d'un "semi-échec", de MLP. Le combat politique est un combat long. Combien de temps Mitterrand a mis pour devenir "Dieu", disait il au Rocroâ du bêbête-show ? Il aurait pu monter un restaurant avec toutes les casseroles qu'il trainait...
La quasi unanimité des médias, d'ailleurs, votait Macron. Cela a pesé sur les têtes vides.
La lutte des classes va s'intensifier, et pour Braudel, non marxiste mais historien, elle était de toutes les époques.
Le FN lui, a muté, pendant que ses concurrents s'effondraient. En Marche, ne devrait pas vivre très longtemps. Ou alors, il deviendrait le parti de la fusion LRPS, avec tous les bras cassés des deux partis.
L'effort d'implantation se paie. C'est comme cela que se font les alternances, par le travail des termites de terrain.
La désintégration de la mondialisation, de l'UE est engagée. Rien ne l'arrêtera.