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La messe est dite, le producteur italien d'électricité ENEL, l'avoue : "Son patron, Francesco Starace, prend acte de l’amélioration de la rentabilité des énergies renouvelables. Il revoit à la hausse ses objectifs de fermeture des centrales traditionnelles."
Fin des énergies fossiles avant 2035 pour ENEL, dans la production d'électricité. Plus grave, économiquement parlant, l'électricité renouvelable est plus rentable que les centrales électriques AMORTIES...
"il est désormais plus rentable de construire une centrale produisant de l'électrique à partir d'énergie renouvelable que de continuer à exploiter une centrale conventionnelle dont les coûts ont déjà été amortis," et les italiens n'y ont pas été par le dos de la cuillère : 13 000 mégawatts et 25 centrales fermées en 2015.
Aussi, Hulot avec ses 17 centrales nucléaires (peut-être) à fermer, apparait un petit joueur, et EDF, comme un pilote qui a entamé une sortie de route.
L'article cite aussi Bloomberg, qui, je le rappelle, a classé le fossile dans la rubrique "spéculative".
On nous sort, ailleurs, que les majors pétrolières renouent avec les méga-profits, mais devront continuer, sans doute éternellement, l'ajustement : "c'est au prix d'efforts qui devront être soutenus encore quelques années". C'est bel et bien la définition du spéculatif : pas forcément pas rentable, mais alternant les périodes de forte rentabilité, avec celle de poches vides. Et toujours avec beaucoup de risques.
Aux Pays Bas, c'est le gaz de Groningen qui est sur la sellette. Les dégâts occasionnés par les séismes que son exploitation provoque, atteignent les 1.2 milliards d'euros. Alors que la production baisse, et que les ressources tirées de cette exploitation sont passés de 13 milliards à 5 en 2013.
Montée des coûts et disparition des profits. Le cocktail idéal. Quand à la survie, pendant encore 17 ans du gisement, laissez moi rire. On sait très bien que les gisements de gaz voient leur production se maintenir longtemps et s'effondrer brutalement. Le gaz n'est pas le pétrole.
Depuis son pic, en 2000, la production a baissé de moitié, et visiblement, les Pays Bas n'ont plus les bénéfices de l'exploitation, mais seulement les emmerdements. On peut même se poser la question simplement, de la survie de l'agriculture sous serre, gavée de gaz.
La "maladie hollandaise", ou malédiction des matières premières, est connu depuis le XVI° siècle. A l'époque, certains disaient et voyait déjà la fin du conflit (au milieu du XVII° siècle !) entre la France et l'Espagne, quand les mines d'argent espagnoles s'épuiseraient, contrairement à une France où c'était le travail qui donnait les ressources. Les ressources espagnoles en argent existaient encore en 1815, à la fin de l'empire colonial espagnol, seulement, l'inflation, la désindustrialisation, et la baisse des rendements des mines avait déjà détruit ledit empire espagnol.
Savoureux sera de voir la tête de ces gouvernements Hollandais, si arrogants (ça doit être un vice chez les Holland... ais.), si cassants, et si incompétents. Leurs "bonnes" performances économiques n'est du qu'à leur situation géographique, aux bouches du Rhin, avec un zeste de gaz. Y sont ils pour quelque chose ? Absolument pas. C'est le bon endroit, c'est tout.
"Les ECHOS", font dans la vente de salades. Ils nous ressortent le coup de la superpuissance américaine du gaz, qui va inonder la planète de gaz (2, 3 ou 4 fois plus cher que celui des russes). Mais, comme le dit Orlov, le gaz US, c'est du subventionné à mort, et pas sûr du tout. En outre, les USA finiraient sans doute simplement de fermer leurs centrales à charbon, pour absorber la production.
Il n'y a aussi, tout simplement, aucune concurrence possible, entre gazoducs et GNL. Le GNL va là où il n'y a pas de gazoducs. Le gazoduc livre du gaz bon marché, le GNL est cher.
D'ailleurs, à la vue du schéma des "Echos", sur le gaz qatari, on peut penser que le Qatar se contente de ses 105 milliards de M3 de gaz exportés. Pour plusieurs raisons. Ils le vendent cher. Et c'est une gestion de longue durée. Les autres abrutis sont dans une logique de croissance. Qui durera ce que durent les roses. Sans doute aussi, North Dome/South Pars, le gisement de gaz du golfe persique est sans doute plus léger qu'on ne veut bien le dire. L'Iran absorbe la totalité de sa propre production et n'exporte que des quantités symboliques et ridicules, et qu'ensuite, la région peut devenir consommatrice de la quasi-totalité de la production.
C'est, à mon avis, le sens de la confrontation Arabie-Qatar. Si l'Arabie séoudite mettait la main sur le Qatar, il pourrait consommer beaucoup moins de pétrole en interne.
L'Iran a produit presque autant, (en Millions de tonnes équivalent pétrole), de gaz que de pétrole en 2014 (147 millions contre 165), et consomme quasiment deux fois plus de gaz que de pétrole (145 contre 87).
L'Arabie Séoudite produit beaucoup de gaz, mais consomme tout. Et doit voir sa consommation doubler, alors qu'une progression symétrique de sa production apparait improbable. On peut donc raisonnablement penser que mettre la main, d'une manière ou d'une autre, sur le Qatar, serait aussi mettre la main sur North Dome.
La région a vu sa propre consommation d'énergie s'envoler. L'Iran, visiblement, a tout misé sur le gaz, et visiblement, ce pari dans la consolidation de la République islamique d'Iran a été largement gagnant.
L'Arabie séoudite, elle, consomme beaucoup trop de pétrole pour des besoins switchables par le gaz : production d'électricité, notamment. En gros, l'Arabie est en 1973. Comme les pays occidentaux à l'époque, elle est rentrée dans une phase où elle veut réserver la consommation de pétrole aux transports.
Bref, qui a dit que tout allait bien ? Les poches, à mon avis, sonnent creux...