ANECDOCTE HISTORIQUE...
26 Septembre 2017 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique, #Economie
Pour répondre à un fidèle lecteur, je rappellerais cette histoire qui se passa à Genève pendant l'année 1788.
Une jeune fille, Pernette Elisabeth Martin, une adolescente, fut portée en terre, suivie par une bonne partie de la ville, en pleurs. Cette partie était bourgeoise, et elle pleurait sans doute plus la perte financière que la perte humaine.
Cette jeune fille était en bonne santé, sur laquelle veillait la ville dans son entier. Si elle avait vécu, elle n'aurait sans doute pas été autorisée à se marier, à cause du danger des grossesses.
Pourquoi ?
Parce qu'en 1720, au moment de la banqueroute de Law; l'état indemnisa les pertes. Il créa des titres de rentes perpétuelles, à 2 % (ridicules sont ceux qui s'alarment des bons à 100 ans), et des titres viagers, à 5%.
Le titre à 2 % souffrait de l'inflation, et apparaissait déjà comme faibles. Au XVI° siècle, avec la montagne d'argent du Potosi, une inflation de 16 % était déjà monnaie courante. Si l'argent américain était attendu avec impatience, l'arrivée trop massive dérangeait le souci de stabilité de l'époque. D'ailleurs, le rythme reprit fortement durant le XVIII° siècle, suite à la découverte des mines mexicaines.
Mais l'état veillait à ce que ces rentes viagères ne soient versées qu'à des gens assez âgées pour que celles-ci ne ruinent pas les finances publiques.
Necker, pendant son premier ministère, assura le succès des levées de fonds en faisant sauter ces limites et en augmenta drastiquement les taux versés.
Donc, à Genève, on choisit "30 immortelles", en très bonne santé, sur laquelle on veillerait, histoire qu'elles vivent encore 60 ans, et on mit sur la tête de Pernette Elisabeth Martin , la somme colossale de 14 millions de rentes viagères.
Patatra, elle mourut quelques mois plus tard. La bourgeoisie genevoise la pleurât, en même temps que ses millions, qu'elle ne revit jamais.
Necker, qui aimait enrichir les riches, emprunta à 8.5 % et dans ce cas, à 10 %.
On peut aussi disserter entre les vrais adeptes du changement, et les faux. Ceux qui veulent la banqueroute d'une dette qui ne sera jamais remboursée et qui n'est qu'une fiction, et ceux qui veulent la réalité des comptes.
S'enferrer dans la protection de la dette, c'est faire son petit Louis XVI, apparemment brave à la chasse, un géant, et si timide en politique.
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