COURRIER DE LECTEUR...20 MARS 2018
20 Mars 2018 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Un lecteur m'a demandé mon avis sur un article du Financial Times, portant sur le "renouveau" de la production de pétrole et de gaz en mer du nord.
Les faits sont têtus. Il n'y a pas eu d'augmentation de la production de pétrole hors USA, malgré le déluge d'investissements antérieurs.
Quand la production diminue de 2, 3 ou 4 millions de barils, il faut trouver de quoi compenser. C'est ce qui a été fait précédemment dans le monde, hors USA, ou une économie psychédélique dopée au crystal meth fait croire à un renouveau.
Les USA dispose encore pour un temps d'une monnaie mondiale, ils se contrefoutent complétement des déficits budgétaires et extérieurs. Et surtout de la rentabilité de leurs puits, alimentée par la naïveté des mythiques "zinvestisseurs", les subventions, et d'une politique d'argent facile...
Ailleurs, on doit se contenter de la très triviale rentabilité, non seulement de la compagnie pétrolière, mais aussi de leur rentabilité pour alimenter les budgets étatiques.
En effet, eux doivent aligner des comptes extérieurs équilibrés, et subvenir aux besoins de leurs populations, au moins en partie, avec cette rente. Quand cela n'arrive pas, on arrive au beau bordel régnant dans le delta du Niger.
Réinvestir pour produire un peu plus ? Oui. Mais dans quelle mesure ? Faire repartir à la hausse la production ? Intéressant concept. De combien ? De 200 % pour gommer la chute observée dans la zone britannique de la mer du nord ? Si cela arrive, je veux bien rentrer dans les ordres. Faire + 5 % ce qu'ils espèrent ? Impressionnant...
Impressionnant de bêtise, on peut dire... La production a baissé de 3 à 1 millions de barils /jour. Espère t'on regonfler le gisement ?
Le phénomène de rebond a été observé en mer du nord depuis 2014. Mais ce n'est pas un gros rebond... Et il a conduit le Royaume Uni à baisser l'investissement de 80 %.
Là aussi, on racle les fonds de stocks. Un gisement épuisé reste un gisement épuisé.
Le fait que les coûts d'exploitation aient baissés, sont liés au prix du pétrole. Pour produire du watt il faut du watt, et pour produire du pétrole, il faut de l'énergie. Si le prix est bas, le coût d'extraction est bas, mais la recette est basse aussi.
Bref, on n'en sort pas, et la globalisation, seulement permise par le pétrole a du plomb dans l'aile, non seulement parce qu'elle n'est pas intrinsèquement populaire, mais aussi parce qu'elle dépend trop du pétrole, et que celui-ci a du plomb dans l'aile.
Comme un choc électrique après une crise cardiaque peut relancer le coeur, il l'affaiblit aussi. C'est un peu les chocs d'investissements que subi le marché pétrolier.
Bref, la remontée des prix pourra provoquer une remontée de l'investissement. Mais est ce que cela sera suffisant pour provoquer une remontée de la production hors USA ? Non. Au moins au niveau mondial, même si certains gisements peuvent être provisoirement réanimés.
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