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LE GRAND SOUFFLE

26 Juillet 2018 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique, #Economie, #Energie

Du heartland...

Le heartland et le rimland sont bien deux grandes réalités, économiques, structurelles, politiques, sociales, et se manifestent de plusieurs manières.
Militairement, on a vu que le heartland pouvait reculer, mais il est imbattable.

D'ailleurs, tous les plans d'invasions le disent. Ils ne savent pas, finalement, où ils veulent aller, avant de se faire battre in-fine.

L'écartement des voies de chemins de fers, sont aussi un autre marquage, comme aussi, l'énorme besoin d'investissements du heartland.

38000 km de voies ferrées suffisent en France, en Russie, c'est autre chose...

Les USA ont eu besoin de l'UE et de son alter ego l'OTAN, un temps. Puis ces machins se sont révélés obsolètes. Parce que, finalement, le Monténégro, la Slovénie, L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ça a un intérêt insignifiant, plus, négatif. Dans les empires qui se sont succédé, c'était des "marches", de marquisat, un glacis, militaire.

Un glacis, c'est destiné à en prendre plein la gueule dans un conflit. C'est tout. Si attaquer la Russie, c'est plus d'actualité, alors une brigade dans chaque pays baltes, ça ne sert à rien.

Poussons le raisonnement plus loin. Est ce que l'Allemagne est utile aux USA ? Je dirais, moyennement. Fournir des véhicules et des machines outils ? Mmmouais. Mais ça peut être fait dans le midwest, comme c'était fait en 1979.

Donc, politiquement et militairement, l'Europe est pour les USA, un centre de coûts, pas de rapports. Et ce n'est pas le peu de matériel militaire vendu qui changera quoi que ce soit...

Economiquement, est ce que l'Europe est intéressante pour les USA ? Aucunement. Les mêmes denrées importées peuvent l'être ailleurs, ou produite aux USA.

Le "libre" échange a t'il encore un intérêt ? Pas évident. Les usines ont tellement maigries en effectifs, et la part des salaires est tellement minime dans les coûts, que cela ne contrebalance pas les frais de transports.

On est loin de l'époque où la manufacturing belt employait son million de salariés dans l'automobile. Une concurrence s'est d'abord fait dans le sud des USA, essentiellement avec des usines flambantes neuves. Et très peu consommatrices de mains d'oeuvres.

Alors, le petit garçon de l'Elysée peut très bien avoir appris à l'ENA, que le "libre" échange, c'est génial, et le protectionnisme pô bien, ça n'impacte pas la vérité.

Les usines de plusieurs milliers de salariés sont désormais très rares, une grosse, c'est 200 ou 300, voir rien qu'une soixantaine...

Le capitalisme n'a pas d'unité de direction. On voit aujourd'hui, que cette unité est brisée. Certains restent sur l'ancien paradigme libre échange, un truc de vieux cons, mêmes s'ils n'ont que 40 ans. Certains, comme les allemands, n'ont rien à y gagner. Ils ne peuvent que perdre au change. Ils ont tellement gagné avant...

Mais il est clair que le déboulonnage des Merkel-Macron, est au centre de la politique US désormais.

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S
Il sera intéressant de voir l'implication de Bannon dans les "populismes" européens en vue des élections de 2019. Mais dans tous les cas les US n'en ont rien à faire de l'UE, tout juste un champ de manoeuvres ou des emprises pour des bases avancées.
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L
En tout cas pendant l'affaire macron personne ne regarde se qui se passe entre trump et junker.<br /> L'affaire macron cache peut être autre chose ?
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L
M'enfin il y a tout de même le question des médias. Ils sont plutôt mondialiste et européiste. Alors comment un mouvement Trumpiste et nationaliste on put les obliger a descendre leur poulain. Et par la même occasion leur faire retourner leur veste. Surtout qu'ils y sont tous mis. Peut être que la fâcheuse aventure de youtube, en bourse, en a motivé une bonne partie. Se qui me laisse a penser que l'on peut aujourd'hui être anti mondialiste et anti européen tant que l'on reste sioniste, voire youtube.<br /> Mais se qui me fait le plus rire c'est que les US qui cri a la sorcière russe pour leur élection sont en train de faire la même chose en Europe. Ils s'ingère dans la politique européenne sans se cacher, il sont très fort. Est ce que le New york time c'est offusqué ? cela m étonnerait :) :)<br /> WW3 ne semble pas terminé. Mais la démondialisation semble en marche :) :)<br /> Qui as dit que trump était un idiot ? il me semble plutôt intelligent pour le moment. Une vrai anguille ou plutôt une grosse murène et non un petit piranha comme le pense BHL, lui le serpent a sornette :)
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D
https://www.publicsenat.fr/emission/les-matins-du-senat/audition-du-general-richard-lizurey-directeur-general-de-la-gendarmerie<br /> <br /> Lieutenant-colonel à 26 ans : précisions pédagogiques.<br /> https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/le-general-lizurey-assume-la-nomination-de-benalla-au-grade-de-lieutenant<br /> <br /> Avec la très grande estime qu'on doit avoir pour le général d'armée Richard Lizurey, grand patron de la gendarmerie nationale, on se doit de trouver incompréhensible qu'une personne de 26 ans obtienne le grade de lieutenant-colonel, hors faits exceptionnels accomplis en temps de guerre. <br /> <br /> C'est totalement dévalorisant pour ceux/celles qui ont mis des décennies à gagner ces galons.<br /> <br /> Afin d'éclairer les internautes qui ne sont pas familiers des armées, il existe 3 grades d'officiers subalternes (sous-lieutenant, lieutenant, capitaine) et 3 grades d'officiers supérieurs (commandant, lieutenant-colonel et colonel). Au dessus, on trouve les officiers généraux qui portent de 2 à 5 étoiles ; le général de Gaulle, par exemple, portait 2 étoiles.<br /> <br /> Si on avait voulu reconnaître l'expertise de M. Benalla en matière de protection des hautes personnalités - une espèce de validation des acquis de l'expérience -, on aurait pu lui accorder le grade de lieutenant, ou à la rigueur de capitaine, mais pas celui de lieutenant-colonel qui s'acquiert, pour les plus brillants de nos officiers, en 15 ans de carrière ; c'est-à-dire vers l'âge de 35 ans.<br /> <br /> En termes de parcours, c'est à peu près comme si on donnait le bac à un élève du cours préparatoire ! Alors certes, il existe des enfants très doués qui obtiennent leur bac à 13 ans mais ils doivent le passer, comme leurs aînés. On ne le leur donne pas.<br /> <br /> Pour bien préciser la valeur des grades, le grade de lieutenant est celui que l'on obtient lorsqu'on sort diplômé d'une grande école militaire telles que l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, l'Ecole de l'Air (dont on sort tout de même pilote de chasse !), l'Ecole navale, l'Ecole militaire intertarmes ou la très prestigieuse Ecole Polytechnique qui forme de grands ingénieurs.<br /> <br /> Précisons aussi que les officiers qui ont la lourde responsabilité de former des promotions entières d'élèves-officiers de ces grandes écoles sont des... lieutenants-colonels.<br /> <br /> Ajoutons qu'il arrive que l'on autorise un officier à porter de façon provisoire et précaire le galon immédiatement supérieur à son rang réel (ex : commandant qui arbore des galons de lieutenant-colonel), dans un contexte international, pour lui donner plus de poids vis-à-vis de ses interlocuteurs étrangers. <br /> Mais selon moi ça n'a aucune raison d'être, ni aucune justification, dans le contexte interne. <br /> Le plus haut grade que Mr Benalla aurait pu avoir c'est capitaine, s'il avait été médecin <br /> <br /> Je n'ai aucun doute sur le fait que le Général Richard Lizurey a le sens de l'Etat mais un examen précis par le Sénat du dossier de promotion de M. Benalla au grade le Lieutenant-Colonel pourrait permettre d'y voir plus clair sur la façon dont il a été instruit.<br /> Car il ne faut pas oublier le fait du Prince dans toute analyse de promotion. <br /> <br /> Dans le cas de Mr Benalla, c'est un abus de droit incommensurable. Macron doit assumer et il faut aller le chercher là-dessus, puisqu'il faut "aller le chercher". Le Gal Lizurey a le sens de l'Etat mais la suite de sa carrière est en balance face à un tel prince qui a déjà révoqué un Gal de Villiers pour moins que cela. Le Gal Lizurey a visiblement de l'expérience et de lintelligence :)
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D
Le verrouillage élyséen sur l'affaire Benalla ne peut que tenir à son appartenance au Mossad. <br /> Là, ça si ça éclatait, ça ébranlerait la république.
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D
Le verrouillage de l'enquête par LREM donne une opportunité inouïe de rapprochement entre les oppositions sur le modèle italien.
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S
Je dirai qu'avec la démarche de l'autre poivrot européeen, Trump a tiré un sacré coup.<br /> Deux Mercedes pour des milliers de tonnes de soja de ses électeurs.<br /> Fâché avec les chinois qui n'en voulaient plus du soja ou l'inverse que Trump ne voulait plus leur vendre, peu importe, L'important était de trouvé un remplaçant acheteur de soja.<br /> On va bouffer des ogm dans la bidoche, et tous produits agroalimentaire pour un bout de temps si la France ne réagit pas.<br /> Sans compter l'arrivée du gaz de shiste de merde à de gros prix.<br /> Finement joué de la part du Trump.
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D
Pour ceux qui ne sont pas abonnés à la nouvelle Pravda ;)<br /> <br /> Sur la photo qui accompagne l'article, visiblement sur les conseils de qui vous savez Lahcene Benalia alias Alexandre Benala s'est rasé la barbe <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> * * * * * * *<br /> <br /> Pour la première fois depuis le déclenchement de l’affaire qui porte son nom, Alexandre Benalla parle. Barbe rasée pour ne pas être importuné, l’ancien chargé de mission de l’Elysée, accusé d’avoir molesté deux manifestants en marge des manifestations du 1er Mai, a accepté de répondre longuement aux questions du Monde.<br /> <br /> L’entretien, que nous n’avons pas fait relire, s’est déroulé à Paris, mercredi 25 juillet, au domicile de Marc Francelet (2), un ancien journaliste reconverti dans les affaires, qui se présente aujourd’hui comme « communicant ». Lors de la séance photo, réalisée en fin de journée, est apparue Michèle Marchand (1), figure de la presse people et très proche du couple Macron. Preuve que dans la tempête, M. Benalla n’est pas un homme seul.<br /> <br /> Estimez-vous avoir « trahi et déçu » Emmanuel Macron ? Ce sont ses mots…<br /> <br /> Ce sont des déclarations que je comprends. Parce que s’il y a un problème autour du président de la République, il ne doit pas être provoqué par un collaborateur. C’est quelqu’un qui avait — et qui a toujours, je pense — confiance en moi, dans mon action au quotidien. Mais au vu de ce que cette histoire a déclenché, je ne vois pas quels autres termes il aurait pu employer pour qualifier la situation. Donc, forcément qu’il y a de la déception, forcément qu’il doit y avoir un sentiment de trahison…<br /> <br /> Avez-vous le sentiment de l’avoir trahi ?<br /> <br /> Moi, je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise. Et d’avoir commis une faute. Mais cette faute, elle est plus d’un point de vue politique : je n’aurais jamais dû aller sur cette manifestation en tant qu’observateur, puis j’aurais, peut-être, dû rester en retrait.<br /> <br /> Reprenons du début. Comment apparaissez-vous dans l’entourage de M. Macron ?<br /> <br /> Au départ, à l’été 2016, un copain m’appelle et me dit : « Alexandre, Emmanuel Macron va sans doute se lancer dans la bataille pour la présidentielle. » On est à une période, après sa démission, le 30 août, où le gouvernement lui refuse de pouvoir conserver ses officiers de sécurité. Or, c’est une personnalité quand même exposée. Progressivement, je m’oriente vers de nouvelles fonctions : directeur de la sûreté et de la sécurité du mouvement En marche ! Il y a les premiers meetings à monter, Strasbourg, Le Mans… En fait, mes fonctions, c’est de l’organisation pure et simple, car les gens d’En marche ! sont inexpérimentés.<br /> <br /> Mais avez-vous la compétence pour ça ?<br /> <br /> Oui, je l’ai apprise, sur le terrain, au Parti socialiste, dont j’ai été membre du service d’ordre de 2009 à 2012, avec Eric Plumer [chef du service d’ordre de l’époque], qui m’a formé et tout appris… J’ai fait la campagne de Hollande.<br /> <br /> Quel est votre premier contact avec Macron ?<br /> <br /> Très amical. Amical au sens large du terme. Macron est quelqu’un de très facile d’accès, qui a un charisme. Avec lui, vous êtes à l’aise tout de suite. J’ai rencontré pas mal de « bêtes » politiques, mais chez lui, il y a quelque chose de plus qui se dégage. Je l’ai toujours vouvoyé, il est président de la République, pas de familiarité entre lui et moi. Après, lui, il peut donner du « tu », du « vous », ça dépend de la situation, mais moi, je l’ai toujours vouvoyé.<br /> <br /> Avant l’élection, êtes-vous armé ?<br /> <br /> Je fais une première demande au ministère de l’intérieur, fin 2016. On me répond que ce n’est pas possible. Mais il y a deux cents personnes qui bossent au QG, représentant une « cible molle », comment les protéger de la menace terroriste ou même d’un fou ? Donc on fait la demande d’acquérir et de détenir des armes dans le QG. Et on obtient finalement de la préfecture de police l’autorisation de détenir des armes, des Glock 17 de mémoire, mais dans le QG uniquement.<br /> <br /> N’êtes-vous jamais sorti avec ?<br /> <br /> Non, jamais. On n’est pas mabouls, il y a un risque pour la réputation du candidat…<br /> <br /> Avez-vous les compétences pour porter une arme ?<br /> <br /> Bien sûr ! Je suis inscrit dans un club de tir depuis des années et je suis un réserviste de la gendarmerie. Il n’y a pas d’amateurisme là-dedans, au contraire. Et si le préfet de police a accordé l’autorisation, c’est qu’il estimait bien qu’il y avait une menace.<br /> <br /> Comment se passe la suite, notamment l’intronisation de Macron au Louvre ?<br /> <br /> Déjà, c’est moi qui trouve le lieu, le Louvre, parce qu’on cherchait un endroit facile à sécuriser et simple d’accès, sachant que la maire de Paris nous refuse absolument tout !<br /> <br /> Après la passation des pouvoirs, que se passe-t-il ?<br /> <br /> Le soir de la passation, Patrick Strzoda [directeur de cabinet du président] vient me trouver et me dit : « Le chef m’a expliqué que vous étiez un mec bien, j’ai quelque chose à vous proposer, faudra qu’on se voie dans les jours à venir… ». Et je m’installe à la chefferie de cabinet, au 1er étage. Strzoda me convoque quelques jours après, me dit : « Vous avez un profil sécurité, on m’a dit que vous étiez un génie de l’organisation, je vous vois bien à la chefferie de cabinet, ça vous va ? » Et j’entre donc officiellement avec le titre de chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République.<br /> <br /> Un contrat de combien de temps, pour quel montant ?<br /> <br /> Un contrat sur toute la durée du mandat, donc cinq ans, rémunéré 6 000 euros net, c’est le salaire de tous les chargés de mission.<br /> <br /> Quel va être votre rôle ?<br /> <br /> Moi, je dois m’occuper des affaires privées du président de la République, parce qu’il a une vie à côté de ses fonctions, avec Brigitte Macron, celle d’un Français normal. Il va au théâtre, au restaurant, part en vacances… Je suis toujours présent, avec le groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR) et le service privé du président.<br /> <br /> Y avait-il besoin d’une personne comme vous, en plus des membres du GSPR ?<br /> <br /> Mais le GSPR, ils ne sont pas du tout dans l’organisation. Eux ne prennent en compte que la sécurité. Par exemple, si le président va au théâtre, moi je vais tenir compte de la tranquillité du couple présidentiel, de l’image du président, etc.<br /> <br /> Vous avez 25 ans, et vous vous retrouvez à donner des ordres à des policiers expérimentés…<br /> <br /> En fait, tout à l’Elysée est basé sur ce que l’on peut vous prêter en termes de proximité avec le chef de l’Etat. Est-ce qu’il vous a fait un sourire, appelé par votre prénom, etc. C’est un phénomène de cour.<br /> <br /> Mais vous-même, vous considérez-vous proche du président ? Au Touquet, par exemple vous aviez les clés de sa maison…<br /> <br /> Je n’ai jamais détenu les clés ! Elles sont à disposition du GSPR. Après, il peut arriver qu’il y ait un truc à récupérer, donc il m’est arrivé de les avoir en main, mais je ne les ai jamais détenues, ni eues chez moi.<br /> <br /> Il y a eu des frictions entre vous et le GSPR…<br /> <br /> Des frictions, oui, mais sous forme de non-dits. Moi, j’ai toujours fait les choses, non pas pour ma personne, mais dans l’intérêt du président. Mais il y a des gens qui sont formatés d’une autre façon. On fait le sale boulot. Et on s’expose forcément. Et quand on s’expose face à ce type de personnes, elles vous disent « oui » avec un sourire, mais elles n’oublient pas… Je ne fais pas partie du club. Je le ressens mais je dois en faire abstraction, car la seule chose qui compte c’est que le président soit bien.<br /> <br /> On vous taxe d’arrogance…<br /> <br /> Non, je n’ai pas le melon. La vérité, c’est que ma nomination à ce poste, ça a fait chier beaucoup de gens. Parce qu’un gamin de 25 ans, qui n’a pas fait l’ENA, qui n’est pas sous-préfet — parce que je suis le seul à ne pas l’être dans l’équipe, je suis l’extraterrestre de la bande ! —, et en plus qui dit les choses, là où il n’y a que des non-dits, évidemment, ça suscite des rancœurs…<br /> <br /> Avez-vous un logement de fonction ?<br /> <br /> On met un appartement attribué « par nécessité absolue de service » à ma disposition. Le 8 ou 9 juillet, on me remet les clés. J’avais demandé au directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, s’il était possible d’avoir un appartement, et il m’avait dit « bien sûr, vu les contraintes liées à vos fonctions, il y a un appartement qui est en train d’être rénové, je vous l’attribue… » Oui, un appartement de 80 mètres carrés, pas 300 comme ça a été dit.<br /> <br /> On a parlé de la carte d’accès à l’hémicycle de l’Assemblée comme d’un passe-droit…<br /> <br /> Moi, je ne considère pas ça comme un passe-droit. C’est une demande de ma part, cette carte. J’en avais bénéficié d’une avant Emmanuel Macron, en tant que collaborateur parlementaire bénévole. Je l’ai demandée tout simplement parce que j’aime aller à la salle de sport de l’Assemblée. C’est peut-être un caprice de ma part, je l’admets.<br /> <br /> Une fois à l’Elysée, faites-vous une demande de port d’arme ?<br /> <br /> Oui, je la fais, auprès du ministre de l’intérieur. Par courrier. Mais elle est refusée car d’un point de vue administratif, celle que j’avais déposée du temps d’En marche ! est encore en cours d’étude, à la direction générale de la police nationale (DGPN). Je vois alors qu’on peut faire la demande en passant par le cabinet du préfet de police, en passant par la voie hiérarchique, c’est-à-dire Patrick Strzoda. Il la transmet, sans l’appuyer. Après enquête, et considérant que ma fonction est exposée, on m’autorise à acquérir un Glock et à le détenir dans l’exercice de ma mission.<br /> <br /> Les policiers ne vous ménagent pas…<br /> <br /> Les syndicats de police ne disent que des conneries, ils ont trouvé le moyen d’exister alors qu’ils sont très affaiblis au sein de la police nationale. Ça ne me touche pas.<br /> <br /> Vous étiez suspendu, rétrogradé, mais vous avez pourtant géré le retour des Bleus en juillet ou encore l’hommage à Simone Veil…<br /> <br /> Parce que toutes les missions délicates sont pour moi, mais je ne participe plus aux déplacements du président. S’agissant du bus des Bleus, j’ai monté les réunions préparatoires mais je n’ai pas donné l’ordre d’accélérer le rythme du bus ! Je suis juste là pour informer l’Elysée s’il y a un problème. Et je ne m’occupe pas des bagages des joueurs !<br /> <br /> Pourquoi étiez-vous habilité secret-défense ?<br /> <br /> On a accès à des informations sensibles quand on approche le président. J’ai eu droit à une enquête très poussée de la DGSI, j’ai une habilitation secret-défense, mais je n’ai pas les codes nucléaires ! Les plans de l’Elysée, c’est classifié, les notes de services le sont, et je produis des documents qui sont classifiés, notamment la future direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR), à la conception de laquelle j’ai participé. Au cabinet, tout le monde est habilité.<br /> <br /> Avez-vous voulu réorganiser le service de protection du président ?<br /> <br /> Deux entités concourent à la même mission : le commandement militaire, la gendarmerie, et de l’autre, le GSPR. Le GSPR, c’est l’enfant terrible de l’Elysée. Il y a des incohérences qui, pour moi, sont complètement incroyables. Si demain il y a une cohabitation, vous avez la sécurité qui est sous la main du ministre de l’intérieur.<br /> <br /> Le service de la protection de la personne [SDLP], qui coiffe administrativement le GSPR, n’a pas accès aux déplacements du président de la République, c’est leur rêve, ils nous appellent dix fois par jour pour être dans l’avion avec le président. Ils n’ont qu’un pouvoir de nuisance qu’ils savent mettre en œuvre si vous ne leur donnez pas ce qu’ils veulent, le SDLP. Ce n’est pas la création d’une garde prétorienne, le président ne va pas avoir à son service des mercenaires ou des barbouzes… On avait bien avancé, mais on avait en face un ministère de l’intérieur qui refusait de participer à l’élaboration de cela. Je n’aurais eu aucun rôle dans la future structure. Je n’avais aucun intérêt à quitter le cabinet.<br /> <br /> Imaginez-vous être victime de règlements de comptes internes à la police ?<br /> <br /> Je fais plus que l’imaginer : on a essayé de m’atteindre, de me « tuer », et c’était l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité. Sur ce qui s’est passé après, je suis beaucoup plus réservé. Il y avait en premier une volonté d’atteindre le président de la République, c’est sûr et certain. Et je suis le maillon faible, je le reconnais. Et en même temps, il y a énormément de gens qui se frottent les mains en se disant « ça y est, on s’est débarrassé de lui, il ne va plus nous emmerder, c’est fini ». Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important.<br /> <br /> Au ministère de l’intérieur ? Des fonctionnaires ?<br /> <br /> Des politiques et des policiers. Et je ne pense pas à Collomb, en qui j’ai confiance, je ne suis personne pour lui. Mais il y a des gens qui travaillent autour de lui qui auraient pu…<br /> <br /> Son directeur de cabinet, le chef de cabinet ?<br /> <br /> Le chef de cabinet, j’ai une entière confiance en lui. On s’est servi de mon affaire pour régler des comptes, ça a pris des proportions… Je ne dis pas que j’ai servi de fusible, je dis juste que ça a servi plusieurs intérêts, un intérêt pour atteindre le président de la République, à un moment pas mal pour lui, une bonne séquence, et voyant que ça avançait pas mal de mon côté et que j’emmerdais pas mal de monde alors que je faisais juste mon travail. Et faire son travail, c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire, sauf si vous avez un statut particulier ou que vous faites partie de la bande. Ce n’était pas mon cas.<br /> <br /> Pensez-vous être victime d’un complot ou d’un règlement de comptes visant Emmanuel Macron ?<br /> <br /> C’est une façon d’attraper le président de la République par le colback. J’étais le point d’entrée pour l’atteindre, le maillon faible. Au bout d’un an, il y a des inimitiés qui se créent, il y a des gens qui ne supportent pas que vous ne fassiez pas partie du club, que vous ne soyez pas énarque, sous-préfet… Je pense que si j’avais eu un tel statut et qu’il s’était passé ce qui s’est passé le 1er mai, les choses auraient été différentes.<br /> <br /> C’est vous qui demandez à être présent le 1er mai ?<br /> <br /> Je ne demande pas à être observateur. Je suis invité à être sur place par Laurent Simonin, chef d’état-major à la préfecture de police. Il me dit un jour : « Je te propose de participer sur le terrain au service en tant qu’observateur… » Ce sont eux qui me le proposent. Contrairement à ce que dit le préfet de police, quand il parle de copinage malsain, je n’ai jamais pris une bière ou mangé au restaurant avec Laurent Simonin.<br /> <br /> Le 26 mars, je reçois le SMS de Simonin, puis le 27 avril, je reçois un appel de Simonin, qui me demande toutes mes mensurations. Ensuite, je vais voir le directeur de cabinet, Patrick Stzroda, je lui dis que j’ai été invité. Il me dit, « c’est très bien, c’est une bonne expérience ». En aucun cas Stzroda ne sait que je vais me retrouver avec un casque sur la tête, à deux pas des casseurs, place de la Contrescarpe.<br /> <br /> Dénoncez-vous une sorte d’amateurisme dans la réalisation de cette mission ?<br /> <br /> Même si j’ai été surpris, je ne m’y suis pas opposé. La réalité des choses, c’est que la préparation et l’encadrement de cette mission d’observation, elle n’a pas été au niveau. Il n’y a pas de copinage malsain. Quand on fait venir un magistrat ou un journaliste, il y a trois policiers autour de lui. Même s’il est habillé en policier.<br /> <br /> D’où provient l’équipement de policier que vous utilisez ?<br /> <br /> L’officier de liaison de l’Elysee vient deux jours avant la manifestation avec un sac qu’il me remet, avec un casque, un ceinturon en cuir, un masque à gaz, un brassard police et une cotte bleue marquée police et un grade de capitaine dessus. L’équipement reste dans mon bureau. Puis, j’ai un kit oreillette et le porte-radio. On me procure ensuite des rangers et une radio. Je n’y connais rien, déjà je suis surpris. Je mets le brassard dans ma poche au cas où ça camphre. Je prends la radio pour savoir ce qui se passe, dans la salle, je n’ai pas parlé à la radio, vous pouvez chercher c’est enregistré, je n’ai aucune légitimité à parler.<br /> <br /> Comment cela se passe-t-il le 1er mai ?<br /> <br /> Je laisse tout dans le coffre. On descend en salle de commandement pour commencer la présentation. Je salue Laurent Simonin, le directeur adjoint Eric Belleut, qui me parle pendant dix minutes, même s’il l’a oublié, apparemment. Ils me présentent le dispositif. Et on part avec le major, pris en charge dans une Ford Mondeo équipée police, avec le gyrophare. Je demande ce que je fais de mes affaires. Le major me dit : « T’as pas besoin de ça, prends juste ton brassard et la radio. » Le black bloc commence à se former au niveau du pont. Ils descellent les pavés, ils avancent, mettent le feu au McDo. Je recule. C’est la confusion la plus totale, on se retrouve sur un côté. Les CRS arrivent. Un policier me dit : « T’as un brassard ? Ils savent pas si t’es un collègue. » Je le mets, j’ai une radio dans la main.<br /> <br /> Que se passe-t-il place de la Contrescarpe ?<br /> <br /> Une cinquantaine de jeunes sont au milieu de la place, avec des lunettes de piscine, je ne pense pas qu’ils avaient piscine, des masques de chantier, je ne pense pas qu’ils travaillaient sur des chantiers, des sacs à dos, des casquettes coquées, c’est un lieu de regroupement donné sur les réseaux sociaux. Les lunettes, ça sert à échapper aux lacrymos. Je prends le casque dans le coffre de la voiture, car le major me dit « on ne sait pas ce qui peut se passer », et je le dissimule sous ma chemise. Ils se déchaînent, ils envoient les verres sur les CRS. On est en retrait, on est isolés. C’est de la guérilla urbaine, des gens masqués, avec des bras d’honneur. Les CRS ne savent pas qui on est, personne n’est au courant.<br /> <br /> A un moment, je vois ces deux personnes, ce couple qui s’enlaçait tendrement au milieu de la place cinq minutes auparavant. Ils avaient insulté avant, on les avait repérés, c’étaient les plus agités de la bande. La fille essaie de saisir une table, elle n’y arrive pas, elle jette une chaise. Son copain se met au milieu de la place, il jette une bouteille, qui arrive sur la tête d’un CRS. Elle reprend des bouteilles, ça arrive sur l’épaule d’un CRS, elle fait des bras d’honneur… On les voit sur la vidéo, elle est hystérique et lui aussi.<br /> <br /> Et vous décidez d’intervenir, violemment…<br /> <br /> Ce qui se passe dans ma tête, c’est : si on reste là à rien faire, on va être isolés, et en plus, il faut donner un coup de main, on ne va pas laisser faire des délinquants ; jeter des projectiles sur un CRS, c’est violences volontaires, c’est un délit puni d’emprisonnement, c’est très clair dans ma tête. Et la faute que je commets à ce moment-là, c’est d’y aller. Et de laisser de côté mes fonctions à l’Elysée. C’est la faute pour laquelle je suis puni ensuite, ce n’est pas parce que j’ai commis un délit, c’est parce que j’ai fait une faute politique, d’image, on peut qualifier cela comme on veut, et de faire abstraction des fonctions qui sont les miennes.<br /> <br /> Et si vous n’étiez pas collaborateur à l’Elysée, étiez-vous en droit de le faire ?<br /> <br /> Bien sûr. Article 73 du code de procédure pénale : tout citoyen a qualité pour appréhender l’auteur d’un délit. Je ne considère pas avoir fait une arrestation, j’ai appréhendé quelqu’un et l’ai remis aux policiers. Les gens ont des agissements délictueux, ils cassaient en toute impunité, il faut le vivre, et moi, c’est ma nature, je suis trop engagé. Si je n’étais pas collaborateur de l’Elysée, je referais la même chose. Collaborateur de la présidence, je ne le referais pas.<br /> <br /> Avez-vous usurpé une identité de policier ?<br /> <br /> Le casque m’est donné, rien ne m’interdit de le porter. Je ne nie pas que l’on a l’apparence de policiers, mais le casque, on me dit de le porter, c’est pour ma sécurité personnelle. Quand je le fais, c’est clair, ce sont des situations auxquelles j’ai déjà été confronté. J’ai interpellé des personnes auteurs de délits flagrants, il y a très longtemps, en Normandie. Des personnes se faisaient agresser, j’ai interpellé l’auteur des faits et je l’ai remis aux policiers, c’est le devoir du citoyen.<br /> <br /> On insiste, les images de votre intervention sont violentes…<br /> <br /> Il n’y a aucun coup. C’est vigoureux. Je conçois que c’est une scène qui peut paraître violente, mais les policiers y sont confrontés des dizaines de fois par jour. Le mec a une force qui est décuplée, il est dans l’adrénaline, il est excité, il a été gazé, il ne veut pas se laisser faire. D’ailleurs, si vous regardez la vidéo, à cinq CRS, équipés et formés à ce type de situation, pendant plus de trente secondes, ils n’arrivent pas à le maîtriser. C’est des débiles, les mecs en face, lui y compris.<br /> <br /> Je passe ma main gauche sous son aisselle, et la deuxième au niveau de son cou, et j’essaie de le lever pour l’emmener vers le major Mizerski et un autre policier. C’est exactement le même geste que j’ai fait à Emmanuel Macron quand il a pris un œuf au Salon de l’agriculture : il n’a pas déposé plainte pour violence et il n’a pas eu mal au cou plus que ça le lendemain !<br /> <br /> Quand avez-vous réalisé que vous étiez filmé ?<br /> <br /> Je sais depuis le début de la manifestation que je suis filmé. Je ne me cache pas.<br /> <br /> Lorsque vous intervenez, où se trouve le policier qui vous accompagnait ?<br /> <br /> Il est en retrait. Je me mets à sa place : c’est un major de police, il y a un collaborateur du président de la République avec lui, il ne va pas m’attraper par le cou et me mettre par terre. Ce n’est pas lui qui est fautif. Ce qui a été sous-dimensionné, ce n’est pas son action à ce moment-là, c’est le dispositif qui était censé encadrer un collaborateur du président venant sur ce type d’événement.<br /> <br /> Que se passe-t-il ensuite ?<br /> <br /> On s’en va à pied avec le major Mizerski, je remets mon casque dans le coffre de la voiture, on part à la préfecture de police et on redescend en salle de commandement. Dans la salle, grosse surprise, Gérard Collomb est présent, avec le préfet de police de Paris, avec le DOPC Alain Gibelin, le cabinet du ministre et celui du préfet. Je me mets dans un coin. Ils sont en train de faire une présentation à Collomb. Quand il sort, il vient me voir et me serre la main : « Ça va ? Qu’est-ce que tu fais là ? »<br /> <br /> Le ministre de l’intérieur vous tutoie ?<br /> <br /> Il me tutoie, il me vouvoie, il alterne, mais là, en l’occurrence, il me tutoie. Gérard Collomb m’identifie visuellement, il sait que je travaille à la présidence de la République. Je peux le croiser deux, trois, quatre fois par semaine sur des déplacements ou quand il vient à la présidence. Alors, est-ce qu’on se connaît ? Visuellement, oui. Est-ce qu’il sait qui je suis et ce que je fais exactement ? Je n’en suis pas sûr.<br /> <br /> Lors de ses auditions à l’Assemblée nationale et au Sénat, il a en tout cas assuré ne pas vous connaître…<br /> <br /> Je me mets à sa place. Je pense que la connerie vient d’un échelon qui reste à déterminer à la préfecture de police. Il pense que ce n’est pas sa connerie à lui, tout le monde est en train de l’attaquer, il fait des réponses maladroites.<br /> <br /> Pourtant, il vous tutoie…<br /> <br /> Il est courtois.<br /> <br /> Que se passe-t-il après le départ du ministre ?<br /> <br /> Dans la salle de commandement, je vois le major Mizerski et un sous-directeur de la préfecture partir dans le fond de la salle à gauche, où il y a deux opérateurs en civil qui sont sur les réseaux sociaux, et en l’occurrence sur Twitter. Il y a des images de la place de la Contrescarpe, une heure et demie après. On me dit que c’est problématique, je regarde le truc. Moi, je ne vois toujours pas ce que j’ai fait de mal. Je ne comprends pas l’ampleur que ça va prendre, et c’est là justement mon erreur. Je connais donc l’existence de cette vidéo le soir même. Le lendemain, je reçois un coup de téléphone de Patrick Strzoda : « Alexandre, qu’est-ce que c’est que cette histoire de vidéo, est-ce que vous pouvez venir me voir ? » C’est là que je comprends que j’ai fait une faute. Il m’annonce qu’il va prendre une sanction à mon égard.<br /> <br /> Est-ce qu’il considère que c’est une faute morale ou une faute pénale ?<br /> <br /> La faute, c’est d’avoir exposé la présidence de la République. C’est un préfet qui a l’expérience du maintien de l’ordre. Il sait très bien qu’il n’y a pas de délit. Il n’y a pas de tabassage, comme ont pu le dire certains journalistes. C’est un citoyen qui appréhende un délinquant, point à la ligne. Je n’étais pas d’accord avec la sanction, mais je l’ai acceptée. Patrick Strzoda me rappelle dans la journée. Il me dit : « J’ai vu Alexis Kohler [secrétaire général de l’Elysée], on va vous mettre quinze jours de suspension sans traitement et on verra quelles seront vos fonctions quand vous rentrerez. »<br /> <br /> En avez-vous parlé avec le président ?<br /> <br /> Non, parce qu’il était en Australie à ce moment-là et que je ne vais pas le déranger avec ça, ce n’est pas mon rôle. Je n’ai jamais eu le président au téléphone pendant ma suspension. Le vendredi, je prends ma voiture et je pars en Bretagne avec ma femme. J’y reste du 4 au 15 mai, je rentre à Paris le 15 et je ne remets pas les pieds à la présidence avant le 22.<br /> <br /> Alain Gibelin, le directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC), a affirmé aux députés vous avoir croisé lors de réunions pendant ces deux semaines de suspension, avant de se rétracter. Pourquoi ?<br /> <br /> Parce qu’il ment, et c’est même la deuxième fois qu’il ment. Il dit qu’il n’a appris que le 2 mai que j’étais présent à la manifestation la veille. Ce n’est pas vrai. On a déjeuné quelques jours avant avec le général Bio-Farina [commandant militaire de l’Elysée], au 2, rue de l’Elysée. C’était une réunion de travail à propos des policiers qui font la sécurité autour du palais. A la fin de ce déjeuner, il m’a demandé si je venais toujours le 1er mai et si j’avais reçu l’équipement que je devais recevoir.<br /> <br /> Pourquoi mentirait-il ?<br /> <br /> Il y a des gens qui pensent à leur carrière et qui se défaussent. Je n’ai participé à aucune réunion, ni à la présidence de la République, ni par email, ni par téléphone. Je pense qu’Alain Gibelin s’en veut de ne pas avoir prévenu le préfet de police. Je pense sincèrement que le préfet n’était pas au courant de ma venue ce jour-là au cœur de la manif’. Il était réellement surpris quand il m’a vu dans la salle de commandement. Alain Gibelin, lui, était parfaitement au courant et n’en a pas rendu compte à sa hiérarchie.<br /> <br /> Que se passe-t-il à votre retour à l’Elysée après votre suspension ?<br /> <br /> J’ai un rendez-vous avec Patrick Strzoda et le chef de cabinet, qui me disent qu’on ne va pas pouvoir faire comme avant. J’ai déjà été puni, je suis surpris. Ils me disent : « Tu es trop dedans, il faut que tu prennes un peu de recul, tu ne vas t’occuper que des événements qui se passent au palais de l’Elysée. » Je le vis comme une humiliation.<br /> <br /> A l’intérieur du palais, vous êtes forcément amené à croiser Emmanuel Macron. Vous parle-t-il de l’affaire ?<br /> <br /> Quelques jours après mon retour, à l’occasion d’un événement dans le palais, il me prend à part et il me dit les choses. Il me dit : « C’est une faute grave, ça va être compliqué et il faut assumer. » Il m’explique que ça n’enlève pas la confiance qu’il a en moi mais que j’ai fait une grosse bêtise.<br /> <br /> D’où vient la vidéo que la justice vous reproche d’avoir détenue ?<br /> <br /> Moi, je ne l’ai pas demandée. Après la publication de l’article du Monde sur Internet, je reçois un appel vers 22 heures de quelqu’un à la préfecture de police, dont je ne citerai pas le nom : « Alexandre, on a la vidéo du gars et de la fille en train de jeter des projectiles sur les CRS, est-ce que tu la veux pour te défendre ? » Bien sûr que ça m’intéresse, si on peut prouver que les gens en face ne sont pas de simples passants mais des casseurs. Je ne sais pas d’où viennent ces images. Je suis en train de dîner dans un restaurant près du palais et quelqu’un vient me donner un CD. Il n’y a rien écrit dessus, ni « préfecture de police », ni « vidéosurveillance ». Ce CD, je ne le regarde pas et je le remets à l’Elysée à un conseiller communication. Ces images n’ont pas été diffusées.<br /> <br /> Avez-vous demandé ensuite au service communication de l’Elysée ce qu’il avait fait de cette vidéo ?<br /> <br /> Je crois qu’ils ont essayé de la diffuser et de la fournir à des gens, pour montrer la réalité des faits. <br /> <br /> * 1 - https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/focus-premiere-michele-marchand-une-femme-dans-l-ombre-des-macron-1910-993545.html<br /> <br /> *2 - https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/09/17/marc-francelet-rabatteur-informateur-entremetteur_1759528_3236.html
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