QUI A PEUR DU MECHANT PONT, MECHANT PONT, MECHANT PONT...
16 Août 2018 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #transport terrestre
On se demande. L'autre jour, un ami a dit à sa femme de venir le rejoindre chez moi. Elle a passé au moins 5 viaducs, et paf, elle est arrivée saine et sauve, ruinant ainsi ses rêves de richesses et de veuvage éploré...
Heureusement, en France, les dépenses d'équipement ne sont pas négligées, si j'en crois une facture de piscine, et une autre de vaisselle.
Là, on vient de découvrir l'état catastrophique des infrastructures, et pour cause. Dans les années 1960, pour faire ces dépenses d'équipement, on n'avait pas la loi de 1973 sur la dette publique, qui siphonne les dépenses des états.
Toujours en France, la mortalité routière baisse. Question qui tue : le responsable, c'est le 80 km/h (chose embêtante, le phénomène a été observé avant), ou le prix du carburant (le prix du carburant égale désormais celui observé lors du baril à 125 $) ?
Les infrastructures, de plus de 50 ans, sont vieilles et dépassées. Elles sont souvent à détruire ou à refaire. Problème, on n'a pas fait dans le perdurable, on a fait dans le spectaculaire. Errored. De plus, depuis 30 ans, le trafic a été multiplié par 4, et donc, depuis les estimations des années 1950, sans doute par 10. Il y a simplement, sur les axes, trop de monde...
Le port de Gênes va souffrir, parce qu'il irriguait, par cette autoroute, toute l'Italie industrielle, et une bonne partie de l'Europe.
C'est à Marseille et Rotterdam qu'ils vont être contents. Le malheur des uns... Toujours est il que la moralité que l'on peut constater, c'est que de chantre de la mondialisation, à ville reléguée au moins pour un temps, la différence est mince : celui de l'existence -ou non- d'infrastructure, héritée du régime précédent.
Une autre victime, c'est la société d'autoroute, vous savez, une de ces grasses sociétés qui distribuent de gras dividendes. Ceux qui ont tués une quarantaine de personnes, la main dans la main avec la politique austéritaire de Bruxelles. Parce que la première chose qu'on sabre, ce sont les budgets de maintenance, et quand on a privatisé, on peut dire : "la maintenance, c'est quoi ?".
Le port de Bordeaux, lui, perd la moitié de son trafic container. A tous les maux signalés par un internaute, on peut rajouter l'endettement de la ville, croissant plus vite que le reste, avec les maux des grandes villes, les seringues, les tentes, et la merde. Là aussi, c'est le défaut d'infrastructures existantes qui est en cause, en même temps qu'un arrière pays un peu léger... Ce n'est ni la plaine du Pô, ni l'axe rhénan...
Les fleuves allemands sont bas. Là aussi, l'axe rhénan devrait souffrir. Mais les bredins n'ont pas compris une chose ; la régularité dans le climat n'existe pas. Réchauffement climatique ? Non. Alibi pour politiques répressives faites pour ne pas avouer le pic des énergies fossiles, Oui.
Mais l'accident est l'accident, et si plus de 40 victimes sont à déplorer, l'important n'est pas là. La mauvaise récolte de blé est avérée, dans un contexte de flambée du pétrole. Et qu'arrivera t'il quand une grande ville n'aura plus d'eau ?
Les signaux d'effondrements viennent de passer de faibles à forts. Le pont de Gênes en est l'illustration. La petite illustration.
Une petite et amère satisfaction personnelle. Il y a plus de 10 ans que j'annonce ça.
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