ENJEU SANGLANT...
Je vois les cris d'orfraie, quand j'ai traité les allemands de radin, pour le siège de Leningrad. De fait, il faudrait rappeler que la guerre commencée le 22 juin 1941 était clairement une guerre d'agression. Comme le furent d'autres.
En 1941, selon Liddell Hart, la Grande Bretagne était dans une situation désespérée. Face au continent, le ravitaillement américain lui donnait un peu d'air, mais c'est tout.
Politiquement, si la guerre à l'est avait été mené avec des moyens moins barbares, sans doute le régime soviétique se serait effondré. Accueillis comme des libérateurs, les allemands ont vite refroidi (dans tous les sens), ceux qui les acclamaient.
Quand à l'offensive contre l'Allemagne, il faut noter qu'elle a aussi été menée avec beaucoup de troupes biélorusses et ukrainiennes levées depuis peu, dans les ex-territoires occupés. Donc, peut on leur reprocher leur conduite ?
On nous dit que les guerres de l'avenir seront des guerres pour et causées par l'énergie. De fait, la première guerre causée par l'énergie, c'est la première guerre mondiale.
La Grande Bretagne a atteint son pic charbonnier en 1913 et l'utilisation du charbon y était médiocre, toujours marquée par le fait qu'elle était partie première. Les charbonniers pouvait toujours manipuler les prix pour rendre hasardeuse toute amélioration, qui, de fait, ne se faisait qu'avec retard.
Les seconds partis dans la révolution industrielle, France et Allemagne avaient une bien plus faible production de charbon, contrebalancée par une bien meilleure efficacité énergétique. En gros, avec 190 millions de tonnes de charbon, l'Allemagne faisait aussi bien que la Grande Bretagne, avec 320. Comme le caïd de la cour de récré, c'est celui qui a le plus de force, cela a pu donner des idées aux dirigeants du Reich, portés par le dynamisme interne du pays, à tous les niveaux.
D'ailleurs, après la guerre, la perte de l'Alsace Lorraine, et surtout de la Silésie, coupe les racines de la puissance allemande, en lui enlevant 50 millions de tonnes. (Staline disait en 1945 que la Silésie, c'était de l'or pur). De fait aussi, la normalisation démographique intervient pendant la guerre. Après celle-ci, et avant Hitler, l'Indice de fécondité tombe en dessous de 2 enfants (1.9).
Donc, la guerre, commencée comme au XVIII° siècle, avec l'infanterie déployée, devient, avec l'industrialisation, une guerre d'artillerie, avec 80 ou 90 % des effectifs victimes de l'artillerie.
Mais comme celles-ci finissent, par se contrebalancer, au moins à l'ouest, la guerre piétine.
Elle va être résolue par le moteur, et la consommation, impressionnante de 12 000 barils de pétrole par jour. A comparer avec la consommation française de 2014. 1 600 000 barils/jour.
La Grande Bretagne et la France vont dépecer l'empire ottoman, pour s'emparer de ses ressources pétrolières. Enfin, c'est surtout la Grande Bretagne, qui va s'en emparer, pour contrebalancer la production US (80 % du total de l'époque). En effet, visiblement, on ne se résout pas facilement à laisser le sceptre impérial. Pour ce qui est de l'empire ottoman, très peu turc, c'était un conglomérat instable, reposant sur la force, de moins en moins visible, du sultan. De fait, la Turquie est toujours un conglomérat, un peu moins instable, mais pas non plus très stable. Le pouvoir turc en a tenu compte pendant un siècle, avant de recommencer à vouloir agresser ses voisins.
De fait, la Turquie ottomane se disloquait depuis longtemps, seul la faiblesse du monde arabe empêchant que cela se concrétise dans le Machrek. Et aussi le fait qu'il y avait des zones d'influences occidentales (les capitulations) anciennes, et une impossibilité, pour elle, de s'entendre sur le partage. Comme dans le cas de l'Amérique espagnole du XVIII° siècle, il se survit, parce que l'extérieur le laisse survivre. Quand les puissances externes n'y trouveront plus d'intérêts, ou un intérêt plus grand, à le liquider, elles le feront.
Pour ce qui est de la péninsule Arabique, elle échappe, de fait, au contrôle de l'empire ottoman, à l'exception des lieux saints, et de quelques oasis. Elle vit une indépendance, de fait.
Rajoutons que les quelques voies de chemin de fer crées, sont de gabarits si réduit, que l'empire ne pourra employer qu'une armée de 20 000 hommes pour attaquer le canal de Suez. 20 000 hommes, qui, de plus, seront privés de tout, équipements et nourriture...
Cela aussi, est un bon enseignement pour l'avenir. Quand, de fait, une communication n'existe pas, ou plus, l'empire se disloque. L'empire ottoman, était, jusqu'au XIX° siècle et sa décadence maritime, un empire qui reposait largement sur ses liaisons maritimes. De fait, c'est surtout la bataille de Navarin (1827) qui marque la fin de l'empire ottoman.
Un état de fait intéressant pour voir la vitesse de dislocation de l'empire occidental-américain.