L'HERITAGE (PERSONNEL) DE CASSANDRE

J'ai moi même été Cassandre dans ma vie professionnelle, et j'ai constaté aussi que les mauvaises prévisions n'étaient jamais prises en compte.

En tant que comptable, on vous charge de la... charge magique de prédire l'avenir. Jadis, vous ouvriez les entrailles d'un maquereau (vous pouviez le manger après), ou, tout nu, courir badigeonné de sang de cochon, autour d'un temple. Maintenant, on a bilan et compte d'exploitation avec quelques livres saints, genre revue fiscale.

On appelle votre oracle un bilan prévisionnel. En général, vous en faites plusieurs.
- un très souriant,

- un neutre,

- un très déplaisant. Celui-ci n'est jamais pris en compte. Le Neutre est dédaigné. Le très optimiste, lui, est approuvé d'emblée. Et vous occasionne des ennuis quand, comme toujours, il n'est pas atteint. D'une manière générale, il ne l'est jamais.

Bardi décrit l'essor économique de sa famille, et cet essor, il est essentiellement lié à l'essor du fossile. Jusqu'à l'aboutissement, le château de famille, qu'il faut bien se résoudre à vendre, parce que trop grand, trop coûteux à entretenir, trop loin et nécessitant voiture.

Les enfants ont fait des études, mais leur insertion est difficile. Avant, ils n'avaient pas besoin de partir et de connaitre le godon, langue magique mais efficace. Grâce à elle, vous savez transformer des vessies, en lanternes. Et des torche-culs, appelés "dollars", en valeur.

Seules l'agriculture et le tourisme se portent bien en Italie, l'agriculture, parce qu'il faut bien se nourrir, et le tourisme, c'est l'affaire de gens riches. Sinon, on les appelle "migrants". Ceux là, la plupart des gens ne les veulent pas, et ceux qui les veulent, chez les autres.

Dans tout cela, où sont les mérites personnels ? Il y en a peu. Seulement les opportunités d'époques révolues. Et les macronistes ? Des attardés, emblèmes de ceux dont j'ai parlé, et qui ne savent même pas dans quel monde ils vivent.

Organisé autour de la mobilité, présenté comme "liberté" et "dynamisme", la vie est dure pour ceux qui ne le sont pas, faute de revenus, ou de possibilités physiques de le faire. Un internaute disait que les GJ sont pitoyables ? Peut être. Mais ils posent peut être aussi le bon problème. Avant de taxer ceux pour qui, dans le monde actuel, la voiture est indispensable, ne faudrait il pas taxer ceux pour lequel, c'est le luxe, le voyage en avion, la croisière ?

Il reste que la situation italienne est pire qu'en France. Ici 3.5 tonnes équivalent pétrole par habitant, là 1.8 tonnes seulement...

Comments

[M.S.BLUEBERRY.]

Bonjour P.Reymond.
Votre diagnostic détaille et complet sur l'Italie serait le bienvenu.
J'y habite.
Comme l'on dit : charité bien ordonnée commence par soi même.
Dans tous les cas merci.
Cdlt.
M.S.BLUEBERRY.

[Max]

Bon, et bien tout vas bien pour l'Italie, un faible TEP/habitant, ça veut dire qu'ils sont écologiques. C'est bien ce que je disais précédemment : La pauvreté est écologique ! Voyons le bon côté des choses.

[christophe]

Oui, oui, mille oui. Vous avez raison.

Mais... les pauvres ont pourtant une belle grenade, chacun.

Le bulletin de vote.

Sauf que -hélas- les pauvres économiques... sont aussi très souvent des pauvres... mentaux.

En clair, des crétins.

Qui non seulement de comprennent rien à rien (ça encore ça se pardonne), mais qui en plus, déploient une énergie folle à demeurer des esclaves, et à alourdir leurs chaînes.

Alors on fait quoi ?

Rien.

Vous finirez bien par avoir raison : un jour plus de pétrole, et zou welcome mad max. Ca règlera tous les problèmes, façon "bien dégagé derrière les oreilles" chez le coiffeur.

Mais d'ici là... il n'y a rien d'autre à faire que profiter du spectacle.

Et des quelques (centaines de myards) de barils de pétrole encore accessibles.
;-)

De ce point de vue, mais c'est un détail, au fond j'applaudis l'attitude des ricains. Au moins avec eux c'est cash : ils font en sorte de profiter de ces centaines de myards, tout en empêchant les non américains d'en profiter à leur tour.

Au fond, c'est moins hypocrite. C'est franc.

Je l'ai toujours dit : tout notre bordello moderne est par essence relatif.

Au bout du bout, je préfère un "cow boy" américain qui veut clairement nous faire la peau, qui bouffe des burgers, collectionne les armes, conduit un 4x4, vote pour Trump, nous pisse à la raie, et fait la guerre partout... plutôt que les dégénérés que nous sommes devenus : les européens, ectoplasmes bactériologiques, étrons pathétiques.

Enfin disons que les premier survivront un poil plus longtemps que les seconds...