CHARBON : CRISE EN INDE, CHINE ET USA
23 Novembre 2019 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
certains comptaient sur l'Inde pour relancer la production charbonnière. C'est, de fait un des rares pays à n'avoir pas encore de problèmes de ressources (avec Indonésie et Australie), et en avoir "sous le pieds". Dans les faits, comme le pays fonctionnent dans des conditions dantesques, l'envol de la dite production et même les importations deviennent problématiques.
En gros, c'est tellement engorgé à tous les niveaux, que des quantités supplémentaires sont difficilement imaginables, au moins dans les conditions qu'on veut lui prêter.
D'ailleurs, il y a quelques années, le charbon y était déjà en crise.
La Coal India voit sa production chuter de 8.5 % pour octobre 2019 à 253 millions de tonnes de charbon, contre 276 l'année dernière.
Visiblement, une incongruité, certaines centrales indiennes manquent de charbon. Cela indique des goulots d'étranglements, notamment ferroviaires, difficilement solubles, quand on connait l'état d'engorgement du réseau existant en Inde.
En effet, les centrales thermiques au charbon, ont une importante tradition de stockage, du moins, si l'approvisionnement suit.
Chine, la construction de centrales thermiques se poursuit toujours, dans la tradition des "éléphants blancs", célèbres dans les années 1970. Les éléphants blancs étaient les usines construites et vendues dans le monde, aux pays du tiers monde, et qui n'avaient pas pour objectif, de jamais fonctionner, ou alors à des taux d'utilisation très bas. L'endettement pour acheter cette usine, restant, bien entendu, à la charge du pays, même si les rentrées étaient inexistantes.
En Chine, c'est beaucoup plus simple : les centrales thermiques sont là pour faire chiffre dans la croissance et le pib, remplaçant le célèbre trou, qu'un chômeur creusait, et qu'un autre comblait.
Les nouvelles centrales sont moins polluantes, elles consomment moins, mais font chuter drastiquement la durée d'utilisation d'une centrale. en dessous des 40 % (38), contre 48 il y a quelques années.
La ressource, donc, fait défaut, et dans le monde de la physique, le charbon a un désavantage. Il voyage peu, mal, et coûte cher à transporter. Raison pour laquelle l'industrie, au 19° siècle, s'est concentrée sur les gisements.
USA : Murray Energy est en faillite. Le charbon US est entré dans une "spirale de la mort", avec la réduction des débouchés, l'exportation étant l'exception. Mais l'exportation, c'est par essence même, fragile, parce que le client a le choix. Sauf en cas de contrats à longs termes.
De plus, dans la production US, le "bon" charbon, a quasiment disparu. L'anthracite est symbolique, le sous bitumineux et le lignite dépassent 50 % de la production (0 % en 1950), on peut aussi les appeler par leur petit nom. Charbon de merde, pour l'un, de super-merde pour l'autre. Pire, au niveau prix, le lignite dépasse le sous bitumineux, généralement pour des raisons de transport. Les mines du Wyoming, trou du cul du monde réputé, ont le désavantage certains d'être vraiment trrrrèèèès loin de la majorité des centrales thermiques, qui est plutôt situé vers les concentrations de populations, côte est des USA et côte ouest, sans compter la région des grands lacs (trou du cul du monde, aussi, bien connu pour être devenue "rust belt", après avoir été "manufacturing belt").
D'une manière générale, au niveau mondial, c'est l'absence de rentabilité et des mines et de son débouché principal, la production d'électricité, qui est en relief.
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