DISLOCATION-EVAPORATION
Les villes “sanctuaires” c'est une invention de la gauche américaine, qui refuse d'appliquer les lois sur l'immigration. Le gouvernement fédéral ne fait rien, d'une part parce qu'il ne peut en réalité pas faire grand-chose, et aussi parce que les villes qui refusent d'appliquer les lois sur l'immigration se punissent elles-mêmes, en devenant des variantes US de Calais ou de la Porte de la Chapelle.
Ô surprise, la droite populiste a repris l'idée des villes sanctuaires, mais en l'appliquant à la législation sur les armes... Que fait le gouvernement (de gauche) de la Virginie ? Il menace d'envoyer la Garde Nationale contre les bouseux !
Certains officiers de la Garde Nationale de Virginie ne se sont pas gênés pour dire qu'ils refuseraient d'obéir à de tels ordres, d'ailleurs probablement anti-constitutionnels, puisque les bouseux ont pris la précaution de se constituer en “milices”, explicitement protégées par la constitution.
Bref, il n'en faudrait pas beaucoup pour que ça dérape en Virginie. Trump va-t-il utiliser toute son autorité pour dédramatiser la situation ? Vu la procédure de destitution en cours contre lui, c'est pas sûr qu'il ait intérêt (ou même envie) de faire l'arbitre. D'ailleurs, comme il a l'Etat Profond contre lui, il doit aussi tenir compte du fait que ses initiatives seront systématiquement sabotées.
Résultat probable de ce début d'imbroglio, à mon humble avis : aucun coup de feu ne sera tiré, puisque les Démocrates de Virginie n'ont pas la troupe (Garde Nationale, FBI) derrière eux, seulement les dollars de Bloomberg. Un précédent qui risque de faire école, et qui est la conséquence logique des “villes sanctuaires” de la gauche US sans-frontiériste.
Ce n'est peut-être pas un hasard si cette affaire arrive au moment où le monde est peut-être en train de passer le pic tous pétroles. On verra vers la mi-2020 si la production de pétrole de schiste US continue d'augmenter, ou a déjà commencé à décroître, le pétrole de schiste US étant la dernière barrière avant le déclin inexorable de la production pétrolière mondiale.
L'effondrement est un phénomène entropique. On passe du complexe (l'énorme machine de l'empire US) au simple (les comtés auto-gérés, comme au 18e siècle). On en est évidemment encore loin, mais on sent déjà les premières secousses.
L'empire US pourrait se désagréger en quelques décennies, comme l'empire romain. Sans déclarations d'indépendances de zones en rébellion, mais par une sorte d'évaporation de l'Etat, qui s'aperçoit avec stupeur que les forces armées ne lui obéissent plus, que la police ne répond plus, que les citoyens de base détestent les soi-disant élites et ne croient plus en ce que racontent les médias, etc.
C'est aussi ainsi que la France s'est déchristianisée, quand le pouvoir de l'Eglise catholique est tombé à quasiment rien, simplement parce qu'une masse critique de gens s'est réveillée un matin en se disant : “Je ne crois plus à ce que raconte l'Eglise, et je n'ai plus peur de le dire.” C'était un siècle et demi après les guerres de religion, où l'on brûlait les hérétiques en place de Grève. Aucun pouvoir, même dictatorial, ne peut tenir longtemps, s'il n'a pas le soutien au moins passif de 90% de la population.
Je m'en étais aperçu en tant que policier : aucune loi ne peut être appliquée sans le soutien implicite de 90% de la population. En dessous de ce seuil, c'est la zone de non-droit.
Les historiens estiment qu'en 1776, seuls un tiers des habitants des colonies américaines étaient favorables à l'indépendance. Le gouvernement britannique avait les deux tiers des Américains de son côté. Mais deux tiers, c'est moins que 90%.
Il est clair aussi que les mécanismes de maintien d'un état... En l'état, tiennent beaucoup à la croyance en cet état. Et il est clair que les USaméricains sont en train de perdre la foi. Le vote rural de Trump, signifie une mort. Celle de l'économie du pays, dont l'activité désormais, se concentrent dans quelques villes, côtières, pour la plupart (Chicago, c'est un port) ou sur les voies de communications.
Ailleurs, il n'existe que les transferts de l'état. La baisse de la production pétrolière accroitrait le stress économique et concentrerait encore les activités économiques dans les villes, comme la baisse de l'activité extractive dans les mines de charbon et de fer.
Dans le faits, le parti démocrate est vu, pour beaucoup, comme la photocopie de l'état profond. Trump l'a, lui, ébranlé, mais Ron Paul l'avait précédé dans la contestation du système. Il avait, lors des primaires républicaines, était fortement appuyé par les militaires et leurs familles (il voulait le retrait impérial) en 2008 et 2012. Sans doute, était il trop honnête pour être élu, et, de cette tare, Trump n'en était pas affligé. Mais pour détruire un système, l'honnête homme n'est pas un recours, c'est un poids mort.
De fait, le parti démocrate n'a emporté que le vote ethnique, des minorités, des tarés en tous genres, largement répulsif, par son "progressisme" sociétal.
Les "quartiers", généralement de minorités ethniques, sont, de fait, largement en soustraction de l'ensemble. La ville de Baltimore est un "asshole", ou trou à merde et bien des quartiers le sont. Là aussi, visiblement, seul les fonds tiennent encore ces quartiers.
Si une crise financière devait rendre la monnaie symbolique, on pourrait constater que rien ne lie l'ensemble des comtés, contrairement à l'ex-URSS.
Le problème de l'Ukraine est un exemple typique. Il n'y a, tout simplement, pas d'ukrainien.
Par rapport au texte, il existe une petite nuance. L'état fédéral peut très bien intervenir dans les villes sanctuaires en ce qui concerne l'immigration. Il a sa police, et son administration de l'immigration. Seuls les services locaux peuvent refuser de collaborer, mais cela n'empêche pas l'action.
Il serait beaucoup plus difficile d'agir contre des citoyens, revendiquant un droit constitutionnalisé.