LA SAVAK
La savak était la police politique du Shah. C'était une bande de tortionnaires finis, totalement haïs. Peu ont survécu à la révolution islamique de 1978.
Il y a toujours une police politique en Iran, mais ce ne sont plus les mêmes personnes qui la composent.
Un général iranien assassiné, un livreur en mobylette tué, "par imprudence", on admire l'impudence du propos. Mais c'est le même tonneau putride qui est ouvert.
La moralité des deux faits, c'est que plus personne, en haut, ne respecte un semblant de légalité. On ne condamne pas l'assassinat du général, mais la réplique de l'offensé...
Mais pour nos chers bleus, c'est dangereux. Parce qu'il y a l'effet d'annonce. 200 000 pour un pays hostile, c'est très peu. C'est le sort du savaki et du somoziste assuré. En outre, dans tout basculement révolutionnaire ou une implosion, on s'aperçoit que l'afflux en arme vient très vite. Il faut voir aussi les déboires de la police et l'armée mexicaine face aux sicarios. Ceux ci sont mieux payés, mieux armés, dix fois plus nombreux et beaucoup plus fidèles que leurs adversaires, dont un bon nombre, sont des pourris.
Aux USA, les policiers meurtriers sont rarement condamnés, mais aussi, lourdement sanctionnés. Ils doivent en général se retrouver un autre travail, avec une étiquette déplorable sur le dos. En effet, leur autorité de tutelle supporte assez mal le coût de leurs frasques, qui se chiffre, d'ordinaire, en millions, et quand la bavure est d'importance, en dizaines de millions.
Si la même logique était appliquée en France, les dits fonctionnaires de police seraient débarqués, et en général, il leur est très dur de retrouver un autre métier pour les rares révoqués, considérés comme des fainéants et/ou des malhonnêtes.
En outre, la phrase rituelle des bleus, quand on va porter plainte ; "Voilà pour votre assurance" (lire : je m'en branle), énerve beaucoup... C'est très, très mal vécu.
Mais comptons fort sur la Macronie. Ces gens sacrifieront la piétaille sans état d'âme. C'est fait pour ça, la piétaille. Les bleus n'ont pas compris qu'ils n'étaient pas les enseignants. D'abord, parce que, démographiquement parlant, les enseignants sont 5 fois plus nombreux, et beaucoup mieux considérés. Enfin, moins haïs. Donc, eux, auront en conséquence, plus de sucettes.
Là aussi, s'applique la loi des 90/10. Quand 10 % de la population n'applique plus les règles, l'application de la loi devient impossible. Les réprimeurs de manifestations, et les "meurtriers involontaires" font de leur mieux pour se coller une cible dans le dos, et aussi, en coller une sur tous les dos de leurs collègues.
Un jour, un PDG m'a dit que ce n'étaient que les mauvais qui allaient aux prud'hommes. C'était avant qu'il soit débarqué et que lui aussi, colle un prud'homme à son employeur. Là, on voit un impudent personnage, détenu de droit commun évadé, faire un procès en France à son employeur. Diable, il faut bien payer son évasion, sa caution évanouie, et la perte de son aura, ainsi que toute possibilité de réemploi.
Les propos d'Audiard (que je vous laisse deviner) me reviennent en mémoire...
C'était là le génie de l'entreprise ??? On peut douter de ses facultés mentales. D'une manière générale, je n'ai vu que très peu de chefs de grandes entreprises, mais d'après le peu que j'ai vu, j'ai vite compris que j'avais affaire à des tarés congénitaux, de peu d'intelligence.
Après, pour l'affaire iranienne, il est clair que la surface des choses et leur profondeur sont totalement différentes. Le pouvoir iranien, comme tout pouvoir, est divisé. Une frange (réduite)de la bourgeoisie aspire à l'occidentalisation, tandis qu'une frange populaire comprend très bien ce qu'elle pourrait perdre, déjà qu'elle n'a pas grand chose. En outre, le retrait US est en cours, et l'exécution n'est qu'une péripétie de son application.
Mais au moins, là, c'était une chose ayant une signification. Mais la mort d'un livreur, ce n'est ni plus ni moins que l'expression de la bêtise et de la méchanceté de la classe dirigeante, acharnée à garder ses prébendes. Là aussi, cela peut être mortel pour un pouvoir.
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