POUR REPONDRE A GAIL TVERBERG.
Bien avant la crise sanitaire, et depuis une cinquantaine d'années, les problèmes se sont accumulés sans se résoudre et se sont accrus sans limite.
L'économie, c'est un moteur, une pompe, et donc, comme tout moteur ou pompes, utilise de l'énergie, que ce soit l'homme, la biomasse ou les fossiles
La croissance ou croâssance dont se gargarisent les hommes politiques, est simplement la croâssance de la consommation d'énergie. Il y a très longtemps, en occident, que la disponibilité énergétique ne permet plus de mettre tout le monde au travail, le chômage a naturellement augmenté, beaucoup, y compris là où la

Propagande nous dit qu'il n'y en a pas. Les Zusa notamment.
On en revient, aux grandes périodes de crises, qui voient le prix des esclaves s'effondrer, ou leur libération. L'abolition en France se fait pendant la grande famine de 1315-1317, la pression démographique, à l'époque est maximale, la densité humaine atteint les 40 habitants au kilomètre carré, voir, 80 selon certains historiens. Il n'y a pas besoin de contrainte quand l'alternative est entre travailler et mourir de faim. En plus, les abolitions sont rarement gratuites pour le bénéficiaire. A l'inverse, quand l'énergie est rare, soit 1 habitant au kilomètre carré, l'esclavage renait, notamment en Amérique ou en Russie, quand les états émergent. L'abolition dans ces lieux revient quand la population augmente, ou que les machines permettent de s'en passer. La machine à égrener le coton dans le sud des USA entraine le triomphe de l'esclavage et sa ruine. En effet, l'esclave n'est plus utile que 3 mois par an, bien qu'il faille le nourrir, le soigner l'habiller toute l'année.
Aujourd'hui, simplement, le travailleur inutile est renvoyé au chômage, au RSA, variante moderne de l'aumône.
Donc, avant le covid 19, la machinerie économique mondiale atteignait non seulement ses limites, mais aussi avait commencé, largement, à s'effondrer. Les événements politiques au proche orient, la crise industrielle perceptible en Chine, en Inde, au Japon et en Allemagne, par la baisse des productions, de l'activité automobile, la baisse des prix du pétrole, entrainait l'économie mondiale par le fond.
Les crises charbonnières aux USA, en Chine, et grosso modo, partout, étaient indéniables. Les prix du pétrole s'érodaient à toute allure, faute de demande solvable. Les salariés qui ne le sont plus, se sont impitoyablement vengés. Ils ne consomment plus rien... Ou du moins, le minimum qu'ils peuvent...
Pour contrer le ralentissement, les taux d'intérêts sont revenus à quasiment zéro, alimentant la fortune des riches, les dividendes et les rachats d'actions, mais pas une demande atone. La dette augmente selon une exponentielle, sans résultats. D'ailleurs, sans doute, à l'heure actuelle, la trappe à liquidité absorbe la création des banques centrales.

Si en 1980 les taux étaient très haut, aujourd'hui, la machinerie économique, virtuelle, serait incapable de les supporter.
Les 0.1 % de la population les plus riches absorbent 10 % des revenus, et le 1 % 10 % aussi.
La masse des consommateurs, nouveau nom du peuple (beeeuuuuh , caca !!!) désargenté, sont, eux aussi, incapables de payer des prix élevés et rémunérateurs.
Les producteurs de matières premières sont les plus touchés : Charbon, Uranium, pétrole, et même gaz, sans compter fer, cuivre et lithium...
Le coup du coronavirus n'est pas une nouveauté. Comme je l'avais indiqué, 67 départs d'épidémies depuis 1996, presque 3 par an, sans compter les fils rouges que constituent choléra, sida, tuberculose, c'était oublié, sans compter toutes les boites de Pétri dont foisonnent nos sociétés : stades, transports en communs de toutes sortes, bâtiments climatisés, navires de croisières, où beaucoup de boeufs inconscients s'entassent...
Mais tout le monde, surtout ceux dont l'envie de voyage était une colique en spray, avait oublié ce fait.
On l'a même oublié pour bâtir les hôpitaux. Ceux du XIX° siècle s'étendaient en longueur, avec des pavillons isolés. On enlevait les enfants des familles où il y avait des tuberculeux dans les années 1930...
L'activité tertiaire, elle, aura beaucoup de mal à redémarrer. Elle est rejointe par la physique, simplement. Les restaurants devront réduire leur clientèle de 50 %. Leurs charges ne le permettront pas, même si ils licencient en masse, renvoyant les salariés dans la quête de l'aumône.
Il n'y aura pas, non plus, de redémarrage de l'industrie aéronautique, automobile, du bâtiment, et de bien d'autres choses. Ou du moins, pas au niveau antérieur... Là aussi, on peut penser à une chute de l'activité de 50 %.
Donc, toute la demande sera impactée, et on ne sait pas combien de temps le problème subsistera. On peut fermer 15 jours, un mois, lors de grandes occasions, les vacances notamment, l'économie s'est réorganisée pour y faire face, et même en tirer parti. Mais c'est trop, trop d'un coup,
Les pandémies, d'ailleurs, reparaitront, même si le coronavirus tue surtout des gens âgés et/ou déjà très malades. Les antibiotiques sont largement suremployés, notamment en Inde, où la résistance généralisée à tous est largement répandue et se généralise.
Le cloisonnement de l'économie mondiale en compartiment avait l'avantage que le noyage d'un compartiment n'impactait que peu ou pas, les autres. La preuve par l'effondrement de l'URSS. Pandémies, finances impactaient moins, et des économies juxtaposées étaient finalement, beaucoup plus stables qu'une. En effet, quand elle est touchée, tous sont touchés, et il n'y a pas de solution.
Les problèmes des uns et des autres, ne s'impactent pas forcément. Ici, tout se tient, et l'économie globalisée, présenté comme synonyme de prospérité, devient synonymes de ruptures d'approvisionnement, de famine, qui devraient se manifester à partir de l'été. Si le coronavirus semble finalement, peu meurtrier, ce qui risque de coûter cher, ce sont les sous-jacents qui risquent de coûter cher.
Ce sont les politiques menées depuis 1970, qui ont aggravés les problèmes. Système financier hypertrophié, population mondiale encore en expansion, alors que les ressources diminuent, disparités matérielles.
Donc, trop de revenus vont à la finance, aux soins de santé (alors qu'un système de santé efficace ne coûte rien), éducation et fanfreluche, comme les voyages et les divertissements.
L'éducation, par exemple, est poussée trop loin. On a laissé dériver les coûts, en poussant tout le monde dans des études de plus en plus longues, où l'on apprend de moins en moins. L'activité fanfreluche comme le transport aérien, les croisières, sont de fait, totalement inutiles.
L'investissement immobilier, parisien et Lyonnais, ou New yorkais, ou nippon (pour l'exemple), sont appelés à perdre une fraction importante de leur valeur, surtout si les pandémies deviennent plus courant. Toute l'infrastructure d'ailleurs, sera obsolète. Et donc, sans valeur.
Devant la crise, les nationalisations s'imposeront, et on tentera de relancer ce qui existe. Il est aussi constant, qu'on aura une production locale, produite avec des ressources locales, avec l'exemple éclatant des masques. Ces masques, nous montrent la voie. Une gamme de produits limités, produits localement, avec des facteurs de production locaux.
Obsolètes sont aussi les grandes entités, généralement internationales. Il est clair, pour moi, les états fédéraux sont appelés à disparaitre, ainsi que l'UE. Ce qui a empêché la dislocation de la Russie, c'est l'idée nationale. Il n'y a pas d'idée nationale européenne. Même la Chine retrouve ses problèmes ancestraux, la quasi indépendance des pouvoirs locaux, leur désir de se faire bien voir par le pouvoir central, au besoin en lui cachant la vérité, ou comme dans le cas covid 19, en ne lâchant la vérité que lorsqu'elle devient incachable. Pendant la révolte des Taï-pings, en 1853, il apparaissait clairement que les gouverneurs de la région de Canton, loyales en parole, n'en faisaient qu'à leur tête. Pendant la période dites des seigneurs de la guerre, tous se réclamaient du gouvernement de Canton, qui n'était pourtant pas obéi. Il ne fut en mesure de s'imposer que quand l'URSS envoya des subsides et des conseillers militaires pour permettre au Kouo min tang, de s'imposer.
Conclusion :
Comme je l'ai déjà dit, les grandes villes sont des entités ingérables. Elles ne peuvent pas vivre, tout simplement, sans un flux toujours en expansion d'énergie. Jusqu'à maintenant, Paris a dirigé les ressources vers elle, abandonnant le reste du pays. La politique a acté ce fait, entre l'opposition LREM/RN.
Le retour du local, politiquement et socialement, sera inévitable. L'étranger redeviendra étrange, et non pas "une chance". Notamment, on vient de redécouvrir la pandémie, apportée par l'étranger et le voyageur.
Certaines parties du monde, d'ailleurs, sont mal barrées. L'Europe, faute de ressources, devra composer avec ce qui lui reste, sans importations. Le jubilé de la dette, n'est qu'une question de temps. Le Venezuela, par exemple, souffre dans la monoculture pétrolière. Mais, avec 1 500 000 kilomètres carrés plutôt fertiles, il est peu peuplés, mais il faudra diriger la population vers les villages.
L'Arabie séoudite va être très malade. Et sans doute, reviendra à l'état pré-islamique. Un rien du tout.
Plus généralement, la fragmentation du monde est notre nouvel avenir. Le système de soin devra, pour assumer sa charge, se cubaniser. Produire sur place, et axer sur la prévention. Le coronavirus est une caricature. Il tue tous ceux qui avaient des maladies de civilisation. Cancer, diabète, hypertension, et les gros.
En 1945, la population française, paradoxalement était en bien meilleur état physique qu'en 1939. Elle avait maigrie, s'était affinée, et avait dessoulé.
Certains pays s'en sortiront mieux. Ceux qui ont des ressources. La Russie en premier. Pour la Chine, c'est plus douteux, comme l'Inde. Leurs ressources seront insuffisantes pour la population, notamment en Chine. Leurs ressources en charbon ont été flambé en un rien de temps. La seule chose qui puisse la sauver, ce sont les ressources russes. L'Inde, elle, a des ressources en charbon, mais ce sera difficile de les exploiter, et surtout, elles sont très limitées par rapport aux besoins.
Je suis très pessimiste pour les USA et le Canada, à peu près comme l'Europe. Sa population est trop tarée, désormais, pour survivre simplement. Et elle a eu des habitudes et a des exigences, sans commune mesure avec ses ressources, et surtout, elles ne sont exploitables qu'avec l'avantage d'avoir la monnaie de réserve mondiale. Son pétrole, son gaz, son charbon, sont médiocres, et coûteux.