LE TOUR DE COCHON
7 Mai 2020 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
Les services US nous ont resservis une trèèèès vieille soupe, le coup de la baie des cochons, au Venezuela, cette fois, avec autant de succès. L'expédition a été entièrement neutralisée, et cette fois, silence radio complet.
Il manque, aux épopées militaires en Amérique Latine, un élément fondamental.
Explications. Les "petits paquets envoyés", sont à l'image de Cortez et de Pizarro, des révélateurs. Les 2 n'ont réussis que parce que de très importantes parts des sociétés attaquées se sont alliées à eux.
En 1511, un navire fait naufrage au large de la Jamaïque, et une quinzaine de naufragés arrivent à gagner le Yucatan. 2 vont survivre, un prêtre qui rejoindra Cortez, et Gonzalo Guerrero "El renegado", qui sera un chef de guerre Maya. En 1517 et 1518, il repousse l'invasion de Grijalva, comme plus tard en 1519 celle de Cortez. La dernière ville Maya indépendante ne tombe qu'en 1697, et les guerres mayas ne cesseront jamais vraiment, comme le prouve la guerre du Chiapa. Guerrero fera la guerre aux espagnols, jusqu'à sa mort en 1540, lors de l'assaut d'une citadelle espagnole.
Pour l'empire Aztèque, une fois le peuple pas trop guerrier des totonaques soumis sur la côte, Cortez s'enfonce dans l'intérieur, en direction d'un état ennemi des Aztèques, Tlaxcala. Comme les Tlaxcaltèques les identifient mal, Xicotencatl le vieux (née en 1425), prouve sa valeur au conseil. Ils vont tenter d'écraser les nouveaux venus, avec les mercenaires Otomis, dirigés par son fils, Xicotencatl le jeune. S'ils réussissent, tout est dit, s'ils échouent, ils rejetteront la faute sur la barbarie des Otomis et l'indiscipline de son fils, et au besoin, le sacrifieront aux Dieux. 4 batailles vont être livrés, et si les espagnols tiennent, en subissant de lourdes pertes, les dirigeants de Tlaxcala voient une opportunité. En s'alliant avec eux, ils pourront écraser la triple alliance, sous la direction de Mexico.
C'est ce qui va se passer. L'alliance de Tlaxcala va être solide, et les troupes auxiliaires indiennes ne manqueront pas à Cortez. Elles sont mêmes plus nombreuses que les Mexicaines. Le clou du cercueil pour l'empire Aztèque, c'est aussi l'épidémie de variole qui se déchaine à l'époque en méso-amérique.
Pour la longue guerre contre les mayas, elle sera menée essentiellement par des armées à 99 % alliées.
Au Pérou, même problème, Pizzaro arrive dans un contexte de pouvoir fragile et de guerres civiles à répétitions. Il ne manquera jamais de gens voulant s'allier à lui.
Méconnaissant totalement l'histoire, toutes les agences US, n'ont pas compris que ce genre de petits paquets, ne peut réussir que comme dans ces cas là. Avec le concours d'une importante partie amie.
En Nouvelle Angleterre même, la conquête usera des 2 ficelles précédentes ; une épidémie qui tue 90 % de la population de certaines peuplades (l'hépatite dans ce cas), et qui les pousse à s'allier avec des nouveaux venus, souvent repoussés auparavant, ou tout du moins, dont les relations se limitaient à un commerce provisoire.
Dans tous les cas, à la baie des cochons, ou au Venezuela, a manqué l'adhésion ou du moins la neutralité de larges pans de la population ou de cercles de pouvoir, pouvant faire basculer quelques unités militaires. En un mot, on a largué quelques paumés sur une plage.
Le niveau de la réflexion dans les agences US, c'est "On est les plus forts, on va arriver, leur flanquer la trouille et ils vont s'évanouir de peur..."
Dans les grandes phases de déstabilisations, on se trompe aussi lourdement sur la Corée du Nord, visiblement. A l'image de Poutine, Kim Jong Un, c'est un mou.
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