CHRONIQUE DE L'EFFONDREMENT II
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Certains lecteurs n'arrivent pas à comprendre que la baisse de disponibilité du pétrole risque de se traduire, non par une augmentation des prix, mais par un krach déflationniste.
En effet, voilà le schéma concernant le prix spot du pétrole. On constate une montée rapide, suivie de chutes abyssales, puis une montée un peu plus laborieuse et moins haute, suivie d'une chute, puis d'une montée encore plus laborieuse, suivie d'une chute.
Pourquoi ? Par désolvabilisation de la demande.
Comme on a vu dans l'épisode COVID 19. Les précaires sont les plus durement touchés, et même le plein d'une voiture devient problématique et hors dépenses de survie, la demande est réduite au minimum.
Cela se produit aussi dans la chaine mondiale. Moins de vêtements achetés, les "petites choses" des nanas, qui font les boutiques, ça conduit au licenciement de la vendeuse, à des problèmes de paiement de loyers (très élevés), des problèmes de relocation, en l'absence de réalisme économique du bailleur (ce qui a conduit à vider les centre-villes des petites villes), et en bout de chaine, la défaillance de la logistique internationale, et le licenciement des employés textiles dans le tiers monde.
"les familles ont tendance à retourner ensemble dans un plus petit nombre total de résidences. Cela se produira en partie parce que les citoyens ne voudront pas être accablés par encore plus de dettes s'ils peuvent l'éviter."
"Au fur et à mesure que les familles élargies ensemble emménagent, le nombre total de logements requis aura tendance à baisser. Les prix des logements ont tendance à baisser, en particulier dans les zones où les citoyens ne veulent plus vivre"
"Certaines entreprises, comme les restaurants sans assez de clients et les collèges sans assez d'étudiants, doivent fermer."
"Avec ces entreprises fermées, le prix de l'immobilier commercial aura tendance à baisser." Ou certains quartiers à devenir des zones mortes qui sont impossibles à réanimer.
"Avec moins de résidences et de propriétés commerciales occupées, la quantité d'électricité requise diminuera. Les prix de gros de l'électricité ont tendance à baisser, poussant de plus en plus de fournisseurs de combustibles fossiles et d'électricité nucléaire à la faillite. "
"Dans ce cas, les pays pauvres constatent qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose à moins que les organisations internationales ne les renflouent. En raison des réductions du tourisme et des commandes de produits finis, tels que les vêtements, ces pays sont susceptibles de connaître des taux de chômage élevés. Sans aide, les citoyens les plus pauvres de ces pays n'auront pas les moyens de s'offrir une alimentation adéquate.Avec une nutrition inadéquate, la santé des citoyens à faible revenu diminuera et ils succomberont facilement aux maladies transmissibles, telles que la tuberculose et le paludisme. Les taux de mortalité sont susceptibles de monter en flèche."
La consommation de produits énergétiques a sombré dans l'ex URSS, et n'a jamais remonté depuis.
Contrairement à G Tverberg je ne pense pas que cela soit du à une désindustrialisation (depuis que Poutine est au pouvoir, une usine ouvre tous les jours), mais surtout à un gain d'efficacité. En effet, l'URSS ne pratiquait pas l'obsolescence, et les équipements, robustes étaient fait pour durer. Le problème, c'est que leur consommation énergétique remontaient à leurs années de création, et beaucoup d'équipements qui ont été supprimé, dataient des années 1930. De mémoire, je citerais 39 boulangeries industrielles moscovites qui étaient de cette période. C'est un cycle normal en économie, l'évolution des techniques permet d'employer moins d'intrants. Notamment énergétiques.
La plupart des pays producteurs de pétrole et de gaz ont vu leurs recettes fondre. Ils n'ont plus les moyens de vivre, et leur seule échappatoire est d'augmenter encore, tant faire se peut, leurs livraisons. Même en cassant les prix. Pour le gouvernement mexicain, avoir assuré ses livraisons de pétrole aux alentours de 60 $ le baril s'est révélé une fort bonne affaire et un beau désastre pour les financiers, surtout quand le prix à cushing a atteint - 37 $.
La guerre civile US au XIX° siècle a été causé, non par l'esclavage, mais par le tarif douanier. Et les états esclavagistes ont très bien vu ce qu'on voulait leur faire subir, une "dégradation des termes de l'échange." Dans l'après guerre civile, jusqu'en 1890, le prix du coton baisse de 90 %, et il apparait que la fin de l'esclavage a été, pour les planteurs, une sacrée bonne affaire... Plus besoin d'entretenir une main d'oeuvre 12 mois par an, au plus 3, et après, ils se débrouillent... Et les salaires étaient vraiment bas... Un travailleur coutait seulement une cinquantaine de dollars par an, bien moins qu'un esclave, qui représentait, en 1861, l'équivalent de 40 années de ce salaire de 1890... En plus, il produisait bien plus, et s'il n'était pas content, il était aisément remplacé...
La bonne tenue du pétrole est en matière économique, une aberration.
"En fin de compte, le manque de demande des travailleurs faiblement rémunérés a tendance à faire baisser les prix du pétrole et d'autres produits de base en deçà du niveau requis par les producteurs."