"Pour Paris, je me suis livré à un petit calcul.
En décembre dernier, la Mairie de Paris annonçait avoir perdu 800 millions d'Euros en 2020, entre les recettes perdues et les dépenses supplémentaires, notamment sociales. La Ville de Paris a le double statut de commune et de département. Et au titre de ce dernier, elle paie le RSA.
Ce qui fait en moyenne 80 millions par mois, la crise sanitaire ayant commencé en mars 2020.
La Ville annonçait également une explosion du nombre d'années nécessaires pour se désendetter, appelée capacité de désendettement, à 18,58 années. Voir le Budget Primitif 2021 - Rapport budgétaire mis en ligne ici.
Or d’après ce site :
« En moyenne, une collectivité emprunte sur des durées de 15 années. Ainsi, une collectivité qui a une capacité de désendettement supérieure ou égale à 15 ans est déjà en situation critique. On considère généralement que le seuil critique de la capacité de remboursement se situe à 11-12 ans. »
Ce seuil critique est largement dépassé à Paris, et depuis plusieurs années .
Chose aggravante pour la Ville de Paris, elle n’a plus de marge de manoeuvre. L’utilisation des loyers capitalisés se termine et la Ville a déjà rogné sur les dépenses d’entretien. Ces mesures sont prises depuis 2016.
Début avril 2021, la Mairie de Paris a annoncé avoir perdu plus d'un milliard d'Euros, ce qui confirme ce chiffre (80*3=240 millions à ajouter aux 800 millions perdus en 2020).
Ce qui veut dire que chaque mois qui passe, la Ville de Paris perd 80 millions d'Euros de plus.
Et comme la reprise risque de prendre du temps, il va falloir compter sur encore plusieurs mois de pertes, peut-être pas toujours à 80 millions d'Euros par mois, mais quand même.
La question est : combien de mois la Ville de Paris peut-elle encore tenir à ce rythme avant que ses finances ne soient mises sous la tutelle de l'état ?
Avec un tourisme durablement en berne, qui représente environ 15 % de l’activité économique, le modèle économique de la Mairie est bouleversé."
Tout est dit, le modèle économique de la ville est brisé. La baisse des taux d'intérêts a été utilisée pour faire appel à un endettement croissant, sans aucun souci de l'avenir. Les taux d'impositions, en taxes foncières et taxes d'habitations étaient pour la valeur supposée des immeubles, très faibles. Le taux sur le non bâti, lui, est ridicule. Donc, il y a une marge ENORME pour l'augmentation des taxes. TH et TF étaient souvent dix points en dessous de ceux des villes, grandes et petites, et les parisiens sont loin de payer le coût des transports publics.
Pour Contrexéville, autre courrier, mais même tonneau :
"Bonjour,
Je voulais apporter un commentaire personnel sur ce qui se passe dans ma commune natale. Le maire-conseiller départemental actuel de Contrexéville, M. Luc Gerecke, a augmenté la taxe foncière de 200%...
Ca a été un choc pour les pauvres propriétaires qui n'ont rien vu venir.
Evidemment, un lecteur du blog lachute aurait anticipé la catastrophe liée aux gabegies des maires précédents". Notamment l'endettement de la commune l'ancien maire, retourné à ses fonctions de journaleux.
Projets pharaoniques, laids, station thermale rénovée... Avec des retombées qui ne viennent pas. Le dit investissement n'apportant pas les ressources supplémentaires...
"A noter que la commune fourmille d'associations grassement subventionnées mais ça c'est d'un banal...
Mais passons aussi sur les recettes de la commune: celle ci est dotée de sources d'eau minérale qui ont, grâce à un ancien député-maire un peu moins sot, S.Beltrame, bénéficié d'une manne sur la richesse du sous-sol. En effet, il avait fait voter une loi pour redistribuer une fraction symbolique d'argent sur chaque col embouteillé. Du dutch disease en perspective... Ce qui a effectivement rempli la trésorerie de la ville de manière assez outrancière."
Changement avec le rachat de Perrier par Nestlé. En effet, la boite rachetée étant priée de payer son rachat, le citron a été compressé, rendement et dégraissage, chantage délocalisation... (Un aqueduc était prévu...)
"Il y a aussi une autre source de revenu qui provient du groupe Partouche possesseur heureux du casino de la ville. Je pense que la fréquentation dudit casino n'était pas très importante suite à la baisse de fréquentation de la station thermale, j'imagine que depuis mars dernier elle a du friser le zéro ! Tant pis pour les bandits manchots ! A noter qu'il y a aussi 2 transporteurs routiers implantés sur le territoire communal et quelques PME industrielles assez actives (et dont l'activité ne sera pas impactée par le Covid).
Le coup de grâce est survenu avec la suppression pure et simple de la taxe d'habitation car la commune compte beaucoup de logements sociaux et de locataires dedans. Et je dois dire que les taxes étaient assez élevées par rapport à des communes de tailles similaires. Et du coup, il a décidé de rafler le magot des propriétaires... Pas très subtil, mais le ver était déjà dans le fruit depuis le début. Une ville avec des recettes énormes puis un pied nickelé bétonneur qui a réussi le tour de force de l'endetter...
Mais cette histoire peut arriver partout en France, je pense."
Là aussi, modèle économique défaillant, effets pervers de la suppression de la taxe d'habitation. Désormais, il vaut mieux habiter dans une commune SANS logements locatifs, surtout si ceux-ci sont exonérés de TF sur longues périodes. Mais aussi, il vaut mieux éviter les communes avec beaucoup de logements vides, ceux-ci pouvant être exonérés aussi... Le "Zeureux propriétaire" devant donc, compenser non seulement sa propre taxe d'habitation, mais aussi celle des voisins moins bien lotis (c'est le cas de le dire).
Pour les subventions, on parle de clientélisme local, souvent droahdelomistes.
Pour ce qui est des multinationales, les communes ont peu de moyens pour lutter, et souvent, ne le veulent pas. Il faudrait que les maires soient incorruptibles, ce qui est loin d'être le cas, et les multinationales pensent fortement qu'il vaut mieux entretenir, impressionner, intimider une pute, pardon, un maire qu'une commune, c'est toujours moins coûteux.
Mais, comme il n'y a pas de cerveau à l'Elysée depuis longtemps, on ne pense pas aux effets pervers des mesures, à la politique perverse aussi des maires qui se sentent obligés "d'investir", enfin, de casser et de reconstruire pour faire fonctionner le BTP, avec une mention spéciale d'honorabilité pour les mairies nouvellement RN, qui n'étaient pas dans la combine. (la mayonnaise met du temps à prendre).
On peut penser que si bien des maires avaient un cerveau, ils réduiraient les travaux au minimum, se désendetteraient, ce n'est pas à eux de soutenir la conjoncture, ils n'en ont pas les moyens, mais les gouvernements successifs, eux, veulent qu'ils continuent à dépenser "infrastructures" et réduisent leurs charges de personnels sous statut, chose possible parce que l'inflation, en la matière a été importante, mais très lente.
Là aussi, on a un classique, une commune qui se croyait riche, et qui l'était, qui n'a pas su gérer sa bonne fortune, la croyant éternelle.
On constate aussi l'existence de maires-bredins qui ne savent pas dans quel monde ils vivent, incultes, croyant que le futur va reproduire le passé.
Le recours l'endettement a un effet connu des comptables. Un effet de levier, et quand il ne se produit pas, un effet de massue.
Quand aux PME non impactées et dynamiques, elles seront priés de payer pour les conneries multiples des élus.
Comme je l'ai dit, les maires RN, nouvellement élus il y a 6 ans, n'avaient pas d'antécédents, donc pas d'obligations envers le BTP, ni les mythiques associations, et ont simplement été révolutionnaires, elles ont gérés en père de famille, loin des délires souvent associés à la fonction... Baisse de la fiscalité et désendettement, on voit bien là une marque de l'extrême droite. Les électeurs, souvent, ont vu autre chose, qu'on arrêtait -un peu- de leur prendre du pognon, pour le distribuer et pas forcément à des gens à qui allaient leur sympathie, comme par exemple, l'école d'arts plastiques... C'est sympa, une école d'arts plastiques, mais est ce à une municipalités de l'entretenir et toutes ces associations est ce à elle de les maintenir en vie alors qu'elles ne sont jamais capables de devenir indépendantes ? C'est si facile de tendre la main.
J'ai une proposition du tonnerre pour tous les autres nouveaux maires : si vous arrêtiez de prendre du pognon pour le distribuer ?
Pour parler encore plus clairement, et si les maires arrêtaient de vouloir pêter plus haut que leur cul avec le pognon des autres ??? Notamment en étant garant sous leurs propres deniers... Je sais, ça fait trop romain.