L'INSECURITE
@ Patrick REYMOND
Tu as écrit :
"Le désengagement de la police n'est pas vraiment une question de désengagement de la police. Il s'agit de réduire la présence de la police dans les quartiers pauvres ..."
=> Quand j'ai lu çà, j'ai cru que tu poussais le bouchon un peu loin.
Sauf que le jour même j'ai compris ...
Trafic de stups et insécurité dans le Nord de Paris: "On dirait qu'il y a une volonté politique de laisser le crack dans le quartier"
Il y a effectivement, belle lurette que les pouvoirs publics laissent certains quartiers, jadis fréquentables, devenir infréquentables. Souvent pour des raisons "de marché". En effet, pourquoi laisser une population solvable dans certains quartiers alors qu'on peut les pousser à dépenser leurs sous-à-eux, dans un immobilier "de meilleure qualité", et surtout, sans délinquance ? Aux USA, c'était même devenu un système, vous déstabilisez un quartier par l'injection de population "N", au profil plus délinquant, comme disait Martin Luther King, et si les "N" en question ne le sont pas, on paie de vrais voyous pour qu'il y ait de la casse. Le quartier devient une dent creuse urbaine, la population solvable s'en va, soit pour le cimetière parce qu'elle vieillit (cas mis en relief dans "the Wire" à Baltimore), soit qu'elle n'en peut plus. On peut lui vendre un immobilier nettement plus cher.
Là, on peut même imaginer que ce soient des villes entières qu'on entreprenne de vider avec la crise énergétique. Les villes sont des organismes vivants, alimentés par des fluides, c'est à dire l'énergie. Si ceux-là sont en voie de réduction, l'organisme devra réduire sa taille et sans doute même disparaitre parce que le milieu est trop pollué, sans eau potable notamment, et sans disponibilités alimentaires proches. L'endroit abandonné, à l'image de Detroit (Michigan) a besoin de plusieurs siècles pour purger sa pollution.
"À Nanterre, un père de famille a tiré deux coups de feu dans la direction d’une voiture occupée par cinq voyous en train de harceler sexuellement sa fille. C’est une scène de rue quotidienne, qui suscite désormais l’exaspération des populations. La propension d’escouades masculines à importuner les passantes suscite un ras-le-bol d’autant plus grandissant que ce comportement collectif est très typé culturellement, et émane très majoritairement de communautés jugées « victimes » de racisme ou d’islamophobie.
Le père de cette jeune femme a été mis en garde à vue. Mais il est très probable que l’impunité dont profite de nombreux voyous en France au nom de la lutte contre les discriminations chauffe à blanc les esprits les plus ordinaires."
Les tirs de mortiers contre les camés et les dealers, ne sont que le présage de la création de milices. L'appareil d'état surréagi au père de famille, car ce qu'il a fait ce n'est que des coups de semonce, l'image même de la légitime défense. Il est clair que la réponse de la police/justice aurait été, dans ce cas d'agression, inexistante, il aurait suffit que les dits délinquants crient au racisme. La plupart du temps, ce genre de faits passe inaperçus, et ils sont très nombreux. Mais le mec dont on sait qu'il est prêt à tuer, on ne vient plus lui marcher sur les pieds.
"De nombreux citoyens ordinaires acquièrent la conviction que c’est en se défendant eux-mêmes que l’ordre reviendra, pendant que l’Etat geint sur son absence de moyens, matraque les gens honnêtes à coup d’impôts et garantit l’impunité aux délinquants." Et surtout aux "migrants", surtout mineurs de 25 ans.
@ Patrick REYMOND
=> A quand un article sur Braudel et le changement actuel pour les villes monde.
çà fait longtemps que les lecteurs de ce blog n'y ont pas eu droit. ;)
Déclin de Londres au profit d'Amsterdam pour la bourse en Europe par exemple.
Braudel, quand à lui, a déjà noté le déclin de New York, en 1979 par la fin de ses fonctions industrielles de production, et l'Amérique de Carter était fortement créatrice d'entreprises. L'Amérique d'aujourd'hui n'est plus créatrice d'entreprises, ou plutôt, nettement moins.
C'est effectivement, la mécanique de déclin de toutes les villes qui perdent leurs fonctions essentielles.
les émeutes, le covid, prouve, comme disait Orlov, que les villes occidentales n'ont pas de fonctions économiques claires. Ce sont des simples lieux de consommation, et celle-ci peut très bien se délocaliser avec la population. Les restaurants, les bars, surtout, au bout d'un certain temps deviennent inabordables. Pourquoi ? Parce que quand vous vendez un café à 5 euros, vous vendez sans doute 3 euros d'immobilier, 1,5 de frais divers 0.48 de rémunération du cafetier et 0.02 centimes de café. Je me rappelle l'époque ou celui-ci valait 50 centimes de francs, mais la contrepartie c'est que le débit de boisson était plein, et que personne n'hésitait à en commander un ou même plusieurs.
Maintenant, dans la grande ville, on hésite même à aller au café, encore plus à commander, et on s'est spécialisé dans le touriste qui se lâche.
Il est clair, pour moi, que la crise covid n'est que la crise décrite par Braudel en 1979 et qui était la fin du capitalisme. Il y a un décalé avec la perception, et une fois qu'on a transformé usines et ateliers en lofts, magasins de nippes et restaurants, on a atteint le bout.
Surtout quand ceux-ci ont vu grimper, partout, des loyers inabordables, un endettement gargantuesque et qu'on s'aperçoit que New York, Paris, Lyon, sont devenus des appendices inutiles et dangereux.
Et que le couple, police-justice, au nom d'une morale à la noix et complétement idiote, ne réagit pas.
On peut noter aussi que dans le rétablissement de l'ordre, la popularité du président philippin ne décroit pas. Et sa recette est simple. Pour camés et dealers, c'est un avertissement, puis une balle dans la tête si celui-ci n'a pas été compris.
C'était aussi la justice des paramilitaires et de l'Ira en Irlande du nord, et la délinquance, si elle n'était pas inexistante, était marginale. Une balle dans le genoux, ça refroidit.