CAMP DE CONCENTRATION
Dans "l'heure des pros", des invités scandalisés l'ont été parce que Raoult a utilisé le terme de camp de concentrations pour qualifier les mesures anti-non-vaxxinés.
Or, ils font dans l'amalgame. Qu'est ce qu'un camp de concentration ?
"Un camp de concentration est un lieu fermé de grande taille construit pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions de vie. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de ressortissants de pays avec lesquels le pays d'accueil est en état de guerre, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel. Le terme est surtout connu par la création de très nombreux camps par le régime nazi. Si les conditions de détention dans les camps de concentration nazis menaient de fait à des taux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés, ils sont distincts des centres d'extermination nazis.
L'expression « camp de concentration » est construite à la fin du XIXe siècle. La première utilisation de ce terme concerne la seconde guerre des Boers (1899-1902), comme innovation britannique. Il est inspiré du terme espagnol « reconcentración », utilisé par les Espagnols pendant la guerre d'indépendance cubaine (1895-1898)."
Pendant la seconde guerre mondiale, il a eu bien des camps de différentes natures.
Les camps de prisonniers étaient fort différents suivant les nationalités. Les camps où étaient les prisonniers français correspondaient aux lois de la guerre. Dans les Oflags, les officiers ont eu le droit de s'emm...ieler ferme pendant des années. Les soldats étaient minoritaires dans les stalags, le plus souvent, employés dans des fermes, où ils subissaient d'affreuses tortures, à savoir la privation de sommeil par des femelles en chaleur. On assure de notre compassion, ceux qui, devaient en satisfaire non pas une, mais deux ou trois. Voire plus. A la grande joie de la propagande russe, qui déversait sur les lignes allemandes, des informations sur la ramure poussant de plus en plus haute sur le front des soldats.
Pour les prisonniers russes, c'était moins reluisant. Un simple barbelé dans un pré, et au bout d'un mois, la plupart étaient morts (pour les 2/3), les autres servant souvent l'armée allemande, pour les corvées ou dans des unités de combats, notamment les tartares.
A cela s'ajoute les camps de travail, qui pouvaient être très meurtriers, mais là, les impératifs de production rentraient en collision avec les volontés exterminatrices, et la non-qualité des productions, une tare récurrente. A Dora, Albert Speer rentra en conflit avec les SS qui géraient les camps. D'ailleurs, il était déjà en conflit avec eux, à l'époque où ils étaient sensés fournir des matériaux de constructions. Là aussi, la main d'oeuvre martyr travaillait très mal. En fait, quand ils savaient travailler, ils étaient morts. C'était gênant pour produire.
En Biélorussie, le Gauleiter Wilhelm Kube, était aussi rentré en conflit avec les SS. Il avait aussi des impératifs économiques qui ne cadraient pas avec leur soif d'extermination. Le NKVD résolu le problème. Yelena Mazanik posa une bombe magnétique sous le plumard de Wilhelm et l'éparpilla façon puzzle, selon la formule consacrée. Moscou préférait les SS qui dressaient la population contre l'Allemagne, contre ce Gauleiter qui avait un sens plus politique.
Le camp de concentration, lui, est une prison de très grande taille. On peut appeler d'ailleurs camp de concentration certaines prisons US. Le camp n'est que le lieu où l'on "concentre", l'ennemi. La population civile Boer, qui soutenait la guérilla, les délinquants (Henri Amouroux note que la plupart des déportés des camps de concentration étaient des droits communs, et que, miraculeusement, ils sont devenus politique dans les derniers mois). De fait, dans une économie de guerre, beaucoup de gens se débrouillent, et s'écartent de la légalité.
Le camp d'extermination, lui, est différent du camp de concentration. Si le camp de concentration peut connaitre une mortalité élevée, ce n'est pas son but. Le camp d'extermination, lui, est fait pour tuer.
"Les historiens s'accordent majoritairement sur une liste de six centres d'extermination : Chełmno, Bełżec, Sobibór, Treblinka, Auschwitz–Birkenau et Majdanek, les deux derniers étant intégrés à des camps de concentration nazis préexistants".
Après, une fois qu'on a concentré les ennemis, on a une certaine tendance à les exterminer. La gestapo, quand à elle, avait une certaine tendance à l'auto-épuration. Au bout de quelques mois, ses membres avaient une certaine tendance à la corruption. Ils se retrouvaient donc dans des unités de combat comme Dirlwanger où l'espérance de vie était très réduite. Certains se retrouvaient eux mêmes en camp, cela avait aussi l'avantage de faire disparaitre bien des témoins.
Côté occidental, le camp de concentration a aussi existé. Le "hameau stratégique" au Viet Nam était constitué de déportés des villages alentours, et la population y était surveillée, suspectée d'avoir apporté un soutien aux Vietcongs, d'abord en alimentaire, ensuite en volontaires. Il y eu des hameaux stratégiques en Malaisie, et en Algérie, sous le nom de "camp de regroupements".
Dans les hameaux stratégiques et les camps de regroupements, les décès sont fort nombreux. Même si ce n'est pas l'objectif initial. Il y a toujours des loupés, des moyens toujours insuffisants, et sous évalués au départ.
Sans compter que souvent, une t'ite giclée de napalm sur ces hameaux stratégiques, faisait partie des choses habituelles.
Le mot "camp de concentration", n'indique pas une volonté d'extermination. AU DEPART. Mais on y arrive ensuite, parce qu'on ne sait que faire des gens.
Le camp soviétique, lui, n'extermine pas. Les exécutions ont eu lieu avant l'envoi dans les camps. Si la mortalité est importante, notamment par la tuberculose et la sous alimentation, il n'y a pas de volonté exterminatrice. On y meurt par indifférence.
En France, ont été crée des camps de concentration pour les réfugiés espagnols, après la guerre civile de 1936-1939. ce n'étaient pas des camps d'exterminations, même si les conditions étaient terribles.
L"expression de "camp de concentration", est donc, en grande partie, anodine. Le problème, c'est comment on gère les concentrés après. On en fait quoi ???
D'ailleurs, une maison de retraite, c'est aussi un camp de concentration. On y concentre des vieux, et chez Orpea, des vieux de "classe moyenne", c'est à dire riches, à 6500 et 8000 euros par mois, voire 12000. Mais comme le vieux, c'est pas une denrée qui manque et que les vides sont vite pris, on en vient très rapidement à la solution finale. Plutôt que de s'en occuper, on les dégage.
Dès 1985 un film avec Kirk Douglas mettait le problème sur la table. Meurtre au crépuscule en était le titre.
Un endroit, d'ailleurs peut devenir un camp d'extermination sans qu'on ait à le dire. Pour la seconde guerre mondiale, on a comparé l'hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon et celui de Sainte Marie, au Puy. Parce qu'ils avaient les mêmes caractéristiques. Au Vinatier, le taux de mortalité a atteint 100 %, à Sainte Marie, les soeurs n'ont pas perdus un seul malade.
Dans le monde occidental, on parle "d'homicide par imprudence", pour les maisons de retraite, alors que si c'est systémique, c'est tout au contraire, un crime contre l'humanité, commis au nom de l'argent. A la différence des camps de concentrations nazis, on y est exécuté dans un cadre splendide. Mais avec autant de sadisme indifférent. Les PDG ? Les DG ? Où devraient ils être ???