FACHERIES
Pour en revenir au problème de l'électricité, bien des choses se passent.
D'abord, le "syndrome des coûts irrécupérables", continue :
L'EPR français (ou réacteur pressurisé européen). Après avoir vendu un réacteur à la Finlande, qui a largement explosé les budgets, celui de Flamanville essaie de faire mieux sur ce plan là. D'un coût de 3 milliards, il est passé à 20. Sans être, encore, opérationnel. Mais question coût, en Angleterre, on fera bien mieux avec Hinkley point, estimé à 28 milliards (quand on aime on ne compte plus !).
Après avoir perdu 18 milliards en 2022, EDF en a gagné 10 en 2023, en réalité beaucoup plus, mais on en a profité pour sortir de la poussière de dessous le tapis. En réalité on n'était pas loin des 50, mais cela n'aurait pas été présentable, et aurait donné de mauvaises idées à des créatures assoiffées d'argent, d'abord, les syndicats de salariés, ensuite, et le pire monstre de tous : le ministre des finances.
Comme EDF n'a toujours pas de pognon, on veut lui faire construire un nombre encore incertain d'EPR.
A mettre en parallèle les exportations françaises d'uranium assez massives vers... les USA... De l'uranium ici absent. Mais un ministre, c'est un bourgeois, et les bourgeois, comme chante Brel, c'est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête. Ici, les ministres se félicitent de "la bonne tenue" des exportations, même si ça vide les stocks encore plus vite.
Les nouveaux opérateurs faisaient des offres plus alléchantes aux particuliers et professionnelles que le "tarif réglementé", jusqu'au moment où, les prix de gros flambants, ils les ont mis à la porte, et quand ils ne l'ont pas fait, ce sont les clients qui sont partis pour revenir sur EDF, avec le tarif réglementé.
Moralité, la commission européenne veut que le gouvernement oblige les abonnés à quitter EDF pour les fournisseurs alternatifs restants... Démocratie et libre marché...
EDF est dans une situation difficile, les consommations baissent (bien moins vite que les tarifs n'augmentent), mais l'entreprise aimeraient bien qu'elles remontent pour la rendre économiquement viable... Mais ces augmentations de tarifs n'aident pas vraiment à pousser à la consommation. Les démarchages téléphoniques sont incessants et proposent moult solutions d'économies et de production...
Surtout, dans un pays où l'habitat pavillonnaire est répandu les panneaux solaires poussent comme des champignons...
Problème social aussi, l'habitat collectif, beaucoup moins aisé souvent, ne bénéficie pas de ces possibilités de baisses de consommations, autre que de renoncer au chauffage souvent et se priver de certains équipements.
Passons à la question des barrages. Au début des années 1980, l'on cesse sous la pression des manifestations d'écologistes, (des gens qui n'aiment personne, haïssent tout le monde, veulent tuer toute la planète, faire la guerre aux russes et depuis que Trump est élu, faire aussi la guerre aux USA), l'on a cessé de vouloir bâtir des barrages.
A cette période, Mitterrand était en situation difficile aux début des années 1980, et l'on a arrêté différents projets, notamment Chambonchard et Serre de la Fare. Naussac 2 a pu être fini. Mais la conjoncture alors était différente, le parc nucléaire était en construction, l'uranium, abondant avec des stocks importants, et l'électricité, abondante et à profusion, même.
Avec des menaces de coupures, la situation pourrait être différente et évoluer. Le nouveau compteur électrique "LINKY", dit compteur intelligent, déployé sur le territoire, s'il est objet d'une intense propagande en sa faveur, a surtout une "qualité", celle de pouvoir brider la consommation de manière différente, quasi, au tête par tête... Evidemment, des gens aux mauvaises pensées diraient que cela ferait que certains seraient beaucoup plus égaux que d'autres.
Question locale, la non construction de Serre de la Fare intervient dans une région où l'eau devient un problème. En effet, le climat méditerranéen dit "Cévenol", peut être très changeant, alternant des périodes de précipitations diluviennes et d'inondations, à des périodes de grandes sécheresses.
Circonstance aggravante et même très aggravante, l'eau des barrages (Naussac 1 et 2 et Montpezat) sert au tourisme et à l'usage du Kayak. Montpezat détourne 80 % des eaux de la Loire supérieure pour soutenir ce tourisme et le surtourisme dans l'Ardèche, produit souvent une électricité à une période où elle n'est pas utile. Le régime normal des rivières Allier et Ardèche en été, c'est d'être très bas, voir, dans le cas de l'Ardèche, inexistant.
Deuxième circonstance aggravante, dans la montagne, on est désormais obligé d'alimenter les habitants par camions citernes, si c'est encore difficilement acceptable pour les particuliers, c'est un énorme problème pour les agriculteurs.
Là aussi, on sur-utilise une ressource rare en été aux dépens de la population locale. Il y a, clairement, là aussi une surexploitation de la ressource... En même temps, des ressources n'ont pu être constituées, en raison de rapports de forces politiques, d'idéologie, largement vindicative, et de conjoncture d'alors, et certainement pas d'une non rentabilité économique.
Pour en revenir à l'électricité, le tarif de cession de l'électricité nucléaire historique (dite ARENH), aux opérateurs privés (uniquement spéculateurs), doit être revu de 42 à 70 euros d'ici 2025.
Les fluides, eaux et électricité, sont de gros sujets de fâcheries pour les populations et portent un potentiel explosif.
Tout cela repose sur le même principe : les dépenses contraintes peuvent faire de gros bénéfices...